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Des tricots de rêve
Je l’ai surprise dans son atelier mais cela aurait pu être au pied d’un olivier ou d’un eucalyptus son arbre préféré ; sur les galets de la plage ou assise sur un banc de la place du village. Elle tricotait.
Rien de bien original me direz-vous, elle tricote depuis si longtemps. Tricot d’art s’entend et avec pour pelote, la récup des bennes à déchets. Des pellicules de films audio ou vidéo, des rouleaux de papier torsadés et bien d’autres choses.
A chaque tricot ses aiguilles et pour le chanvre d’une expo faite en commun (Chantier naval) , nous avions sollicité sur le net des rames de marins. Elle tricote. Et cette fois, de la laine, est-ce là un début de sagesse? Heureusement non, l’art et l’artiste ne seraient rien sans la douce folie que nous appelons poésie.
Mais que vont devenir tous ces tricots, patiemment conçus sur mesure ? Pour des petits ou des grands, ce sera à chacun selon sa taille! Car Jacquie va habiller les plantes à bois du Haut de Cagnes. Avez-vous écouté les arbres ? nous demande-t-elle ? J’ai flâné dans mon village, oreilles aux aguets et me suis arrêtée au plus léger chuchotement. Légèrement « arbro » ils se plaignent de l’indifférence du regard des hommes (…)
Alors la tricoteuse d’émotions nous invite à la suivre ; sur le trajet des arbres - élus de son cœur – elle nous contera leur histoire. Venez nombreux samedi faire rimer Jacquie et poésie. Et pour celles et ceux qui sont loin, je vous en ferais le récit..., en photographie.
Photographies Louis-Paul Fallot
EN AVRIL NE TE DECOUVRE PAS D’UN FIL
Haut de Cagnes, du Planestel à la place Grimaldi
Mise en scène: Jacqueline Mattéoda
Acteurs : 25 arbres
Samedi 2 avril à partir de 18 heures.
31.03.2011 | Lien permanent | Commentaires (15)
Se poser
Se poser,
me poser
Laisser son corps se reposer, ses pensées s’alléger
Rendre son âme disponible et cultiver sa sérénité.
Sur un banc un instant, et qu'importe le lieu et le temps.
Le temps d’un mercredi soir , coupure bienvenue d’un milieu de semaine ;
d’une minute, pour un cliché d’une photo pensée.
Le temps d’une semaine
sur un bord de mer ou de fleuve, d’ici ou d’ailleurs.
Le temps d’un trajet, banquette arrière d'un transport en commun.
Mais se poser n’est pas « ne rien faire ».
C’est faire autrement en prenant son temps
C’est méditer en admirant une fleur des champs
C’est sourire au visage d’un enfant
Tendre une main offrir un sourire
C’est lire un roman, et revenir sur la page,
De la valse des mots qui en feront l’histoire.
Laisser aller ses pensées entre rêves et réalités
C’est cette œuvre d’art, tableau ou photo
Qui nous fait voyager.
C’est aussi écouter les autres, confronter son égo
Sans préjugés ni juger préférer partager.
C’est prendre une sage décision hors des turbulences de l’indécision, de la précipitation.
C’est inspirer expirer quand l’angoisse guette ;
marcher sans béquilles et apprendre à apprendre
C’est rire de bon cœur mais ne pas cacher ses larmes.
C’est s’arrêter un instant sur le moment présent
En profiter sereinement en remerciant
D’être là aujourd’hui
Et se dire que sur le chemin de l’existence,
donner un sens à sa vie, c’est la vivre pour ce jour.
Bonne année à toutes et tous.
Ce Blog restera j’espère un endroit où
il fait bon se poser.
Rodolphe Burger
Album Valley Session
01.01.2010 | Lien permanent | Commentaires (33)
La Note bleue
La vie, Huile sur toile,1964, 296 x 406 cm, don Marguerite et Aimé Maeght, 1964
Marc CHAGALL - Vitebsk (Russie) 1887 – Saint Paul 1985
PhotosLP Fallot – Octobre 2009
La Note bleue
Que se passe-t-il ?
Je n’arrive pas à l’écrire cette Note bleue
Pourtant, tout paraît si facile.
Et je l’ai déjà fait
Vous parlant d’objets ou de souvenirs
En forme de sortir de souffrance
En le rêvant si fort ce bleu jusqu’à appeler ces mots
L’inconscient du bleu…(*)
J’ai feuilleté mes pages de clichés
Et y ai vu du bleu bien sûr
Mais aussi plein de couleurs
Du rouge du blanc ou de l’orange
Du noir du vert et même du gris
Que se passe-t-il ?
J’ai devant l’écran vide
Et le clavier muet
Refait l’exercice
De laisser aller mes pensées
Elles sont devenues multicolores
Et tout est devenu évident, c’était le temps !
Pas le temps d’ici ni le temps qui passe
Non le temps présent, le temps du résilient
Le bleu est devenu ordinaire
Mais sans enlever les rêves.
Il est devenu quotidien et au petit matin
Il suffit de regarder le ciel
Pour voir que le bleu est multiple
Il est unique comme chaque jour
Oui c’est cela j’ai enfin compris
Le bleu reste bleu mais se mélange
Aux couleurs de la vie, multiple !
Louis-Paul, décembre 2009
*Voir ma Note du 12 avril 2006
11.12.2009 | Lien permanent | Commentaires (15)
Ce temps particulier
Ce sera une photo ou un mot, quelques phrases peut-être, pour exprimer un état, une sensation encore brouillonne qui va se décanter avec le temps, un temps où vient se mélanger souvenirs et rêves éveillés, un temps d’images qui défilent et se perdent dans le tracé d’une carte où qui dessinent un nouveau territoire aux contours mal définis. Et pourtant tout est précis mais rien n’est encore construit dans cet album d’instants de vie. Le sera-t-il à la manière d’un carnet de voyage aux mots inscrits au jour le jour ? Sera-t-il enrichi de ces recherches postérieures au voyage et qui viennent compléter et poursuivre un temps qui forcément fût limité. Un temps dit de vacances où tout est différent avec d’autres mondes sans aller au bout du monde ! S’arrêter et au retour laisser décanter ce qu’il convient de nommer un temps particulier. Alors le partage peut se faire, avec soi en premier dans sa tête un peu submergée. Puis avec celle qui à ses côtés écrit aussi le voyage à l’encre de ses propres émotions. Avec la famille et les amis retrouvés, aussi avec ces personnes rencontrées le temps de quelques paroles et dont l’on retrouve une trace dans la poche d’un sac à dos ou d’un ciré. Mais il suffira d’une image retrouvée, d’un mot, d’un commentaire, ou d’un courriel…. d’un clic sur un moteur de recherche, de tant et si peu de choses pour que le voyage mental reprenne le cours de ses chemins multiples devenus un bout de son parcours. Alors viendra le temps d’en écrire quelques pages et de les partager.
Ce texte est « une réécriture » d’un billet écrit en 2008 sur le blogue Terra Philia avec pour titre "Le paradoxe d’un (non)-partage". Une amie des blogues avait alors déposé ce commentaire si juste : "Cet état d'être particulier, je l'appelle la "sentimacération". Un trempage de ressenti(s), durant un temps plus ou moins long, afin d'en extraire des sucs d'émotions pures, un concentré "d'instants rares". Du jus de bonheur, en quelque sorte !"
21.10.2016 | Lien permanent | Commentaires (8)
Relire une Note...(méditer et partager).
Un billet écrit le 31 décembre 2009 et publié le lendemain. Je l’ai relu avec plaisir…et aussi un peu par nécessité, pour aussi « poser » mes idées en ce mercredi.
Car, comme je l’ai écrit récemment, si j’ai pris ma décision de poursuivre ici "l’aventure du blogue", je continue à consacrer beaucoup de temps à mon projet de deuxième livre.
Et çà aussi c’est « une aventure », passionnante certes mais qui génère un mélange de joies, d’interrogations, d’imprévus, de doutes aussi parfois. Alors oui, ce matin, je suis venu ici comme "dans un endroit où il fait bon se poser ". Les photographies elles sont récentes, un sous-bois à Orvault, en décembre.
Se poser,
me poser
Laisser son corps se reposer, ses pensées s’alléger
Rendre son âme disponible et cultiver sa sérénité.
Sur un banc un instant, et qu'importe le lieu et le temps.
Le temps d’un mercredi soir, coupure bienvenue d’un milieu de semaine;
d’une minute, pour un cliché d’une photo pensée.
Le temps d’une semaine
sur un bord de mer ou de fleuve, d’ici ou d’ailleurs.
Le temps d’un trajet, banquette arrière d'un transport en commun.
Mais se poser n’est pas « ne rien faire ».
C’est faire autrement en prenant son temps
C’est méditer en admirant une fleur des champs
C’est sourire au visage d’un enfant
Tendre une main offrir un sourire
C’est lire un roman, et revenir sur la page,
De la valse des mots qui en feront l’histoire.
Laisser aller ses pensées entre rêves et réalités
C’est cette œuvre d’art, tableau ou photo
Qui nous fait voyager.
C’est aussi écouter les autres, confronter son égo
Sans préjugés ni juger préférer partager.
C’est prendre une sage décision hors des turbulences de l’indécision, de la précipitation.
C’est inspirer expirer quand l’angoisse guette ;
marcher sans béquilles et apprendre à apprendre
C’est rire de bon cœur mais ne pas cacher ses larmes.
C’est s’arrêter un instant sur le moment présent
En profiter sereinement en remerciant
D’être là aujourd’hui
Et se dire que sur le chemin de l’existence,
donner un sens à sa vie, c’est la vivre pour ce jour.
Bonne année à toutes et tous.
Ce Blog restera j’espère un endroit où
il fait bon se poser.
08.01.2014 | Lien permanent | Commentaires (12)
Les marmites de géant
Décidemment, les photos d’automne attendront ! Par ces belles journées d’une arrière saison exceptionnelle sur l’ensemble du pays (un des plus beau mois de septembre depuis le début du XX siècle …),nous avons plutôt enviede poursuivre encore un peu et aussi sur le Net, nos promenades estivales.
L’occasion de vous montrer quelques autres clichés pris lors de bellejournée à St Guilhem le Désert. Quittons le platane centenaire de l’abbaye de Gellone et les jeux d’ombres dans les ruelles de St Guilhem, pour descendre vers la rivière.
Le fleuve plus exactement, qui prend sa source au pied du Mont Aigoual dans les Cévennes et se jette 150 kilomètres plus loin dans la mer au Grau d’Agde. (*)
Ce fleuve typiquement méditerranéen connaît de brusques variations de débit lors des orages violents caractéristiques de notre région. Il fût plusieurs fois sujet à des crues multipliant son débit par mille, en quelques heures. En 1907, ses eaux atteignirent le tablier du ’Pont du Diable’... c’est à dire près de 10 mètres au dessus de son niveau habituel ! Lors de tels aléas naturels, les eaux emportent tout sur leur passage.
Tel n’était pas le cas en cette belle journée de juillet!
Il reste des colères de l’eau ces magnifiques "marmites de géant " creusées par l’érosion des eaux tourbillonnantes. Les parois des gorges, dénuées de végétation, sont tranchées à vif par le fleuve. Leurs teintes blanches et grises contrastent avec les eaux bleues vertes de l’Hérault.
Agés de plus de 150 millions d’années, calcaire et dolomie se sont formés lorsque les mers recouvraient la région durant l’ère secondaire. Superposées en strates, ces roches découlent de l’accumulation de coquilles d’invertébrés marins. (...)
Durant des millions d’années, l’eau a patiemment aplani, creusé, fracturé, sculpté ces strates. Des cours d’eau importants, moins actifs de nos jours, ont entaillé leurs lits dans ce massif aplani. Ils créèrent ainsi de splendides gorges, telles celles de l’Hérault.
Je me suis aidé pour rédiger cette Note des textes du site saint-guilhem-le-desert.com dont sont extraites les phrases en italiques.
Je voudrais terminer cette Note en vous proposant également la vision – très poétique – de Karine, notre guide lors de ce séjour en terres languedociennes. C'est sur son blogue Fenêtre sur Rêves, et le titre de son billet nous ramène à la chaleur de ces derniers jours...
PhotosLP Fallot- Georges de l'Hérault- Juillet 2011
04.10.2011 | Lien permanent | Commentaires (5)
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirais pas d'écrire ta chanson
Ma France
Jean Ferrat
Dehors il pleut. J’ai eu envie de revoir ces photos d’un coin de France en écoutant le poète qui nous a quitté il y a un an. J’ai eu envie de relire ce texte publié en mars sur la saison 2 de Méailles il y a quatre Printemps. J’ai eu envie d’un partage, comme toujours ou presque ici, ce sera en mots et photos.
Confidences dans la lumière de mars (version 2011)
Méailles en mars. Il vaut mieux préciser en mars 2007 : Paysages d'hiver qui n'en est pas un : D'une terre sombre, surgissent avec un bon mois d'avance les arbres blancs, les arbres roses! Et le long des sous-bois, elles sont déjà là ces petites fleurs qui vous saluent, « Coucou » dit-on ici.
Terre de lumières, que tu portes bien ton nom. Lumière qui, en contre-jour illumine le bourgeon et l'abeille qui butine sur la fleur blanche. Un pont et cette eau qui glisse sur le grès.Du petit bois pour tout à l'heure sur la braise, faire cuire cette pomme de terre, fruit du labeur des hommes. Derrière le clocher aux écailles multicolores, la montagne est là, tachetée de blanc, de cette neige si rare cette année. Dans la rue regards des chats : « Tiens le photographe est là ».
Rencontres avec l'habitant, conversations sans nostalgie, souvenirs d'autres temps, du village sous la neige, de l'arrivée du chemin de fer, du monde qui remplissait les hôtels et les épiceries. Il fait nuit. C'est l'heure d'installer l'appareil sur pied, en pose B (*)
Cette nuit, la terre fait de l'ombre à la lune qui se la joue orangée.Et autour de la star les cieux s'illuminent de mille étoiles. Lumières du jour et de la nuit…Se coucher, laisser ses rêves glisser…
Il n'y a pas d'heure pour se lever.
Photos Louis-Paul Fallot
(*) La pose B signifie laisser l'obturateur ouvert (ici ente 30s et 1 mn) par rapport aux vitesses habituelles (1/30, 1/60, 1/125…) et cela sans aucun bougé.
13.03.2011 | Lien permanent | Commentaires (16)
Il était une fois…un ciné dans l’Ouest
Nantes, mur du cinéma Katorza
PhotosLP Fallot
C’est Cannes … Loin du tapis rouge et des paillettes cannoises, je voudrais néanmoins rendre hommage au cinéma, à tous ces films qui m’ont donné de si beaux moments d’évasion et de rêves. Ce sera en vous parlant d’un lieu qui pour moi restera associé à un film…
Cette année là…. Un lieu culte à Nantes, le cinéma Katorza. L’Ouest est bien là, et mes souvenirs aussi : 1969, sortie de film de Sergio Léone, vu ici au Katorza une première fois puis combien d’autres, ici et là?
Ce cinéma, c’est d’abord l’histoire de Salomon Kétorza. « Le 26 novembre 1898, Salomon Kétorza adresse un courrier au Maire de Nantes pour prévenir de l’installation de sa baraque pour la foire d’hiver, 27m de long sur 8m de profondeur. Un train de 14 wagons est nécessaire pour la transporter ! Il s’agit d’un cinéma ambulant avec un orgue "remplaçant 140 musiciens" et un moteur "remplaçant 50 chevaux", l’histoire du Katorza peut démarrer ! Né en 1863 en Tunisie, Salomon se promène donc avec son cinéma sur rails et se rapproche régulièrement de Nantes, il va ainsi marquer de son nom une ville, un lieu et toute une cinéphilie. Il transformera ainsi l'Elysée Graslin (devenu Petit Casino puis Cinéma Théâtre Variétés puis Femina) en caf’ conc’ rebaptisé Katorza le 04 juin 1920.
Sa femme y improvisera au piano la musique des films. »
Salomon Kétorza meurt le 08 septembre 1928.
Source: Extrait de l’historique du cinéma sur le site katorza.fr
Le cinéma fût bombardé en septembre 1943 puis reconstruit. En 1969, il y avait dans Nantes - au centre ville et dans les quartiers - 21 salles de cinéma. Beaucoup ont disparus comme celui de « la route de vannes » où nous allions adolescents caresser les avant bras de quelques demoiselles en faisant mine de nous faire peur sous les regards bienveillants des Dracula et autres « Morts vivants » de l’époque.
« Nantes a œuvré pour le cinéma grâce aux Ciné-clubs et autres Fédérations des amicales laïques ; beaucoup de réalisateurs tournent à Nantes et dans sa région et viennent présenter leurs films au Katorza entre autres. » Loin des complexes sans âme installés dans les centres commerciaux, le Katorza demeure parmi la petite dizaine de cinéma toujours présente aujourd’hui.
Nantes, décembre 2010
Photos:Louis-Paul Fallot
Mais l’on ne va pas se quitter comme çà ; offrons-nous la bande annonce d’Il était une fois dans l’Ouest, et en VO s’il vous plaît !
20.05.2011 | Lien permanent | Commentaires (12)
Voyages nantais
Ni tout à fait terrienne, ni tout à fait maritime, ni chair ni poisson.
Juste ce qu'il faut pour faire une sirène...
Julien Gracq
Est-ce que je connais la ville de mon enfance et adolescence ? Je me pose la question à chaque voyage, à chaque retour vers cette ville où je fis mes premiers pas au parc de Procé ; l’enfance de ces années tumultueuses de ce qui serait prétentieux d’appeler « études » ; l’adolescence de mai 68 puis de mes débuts professionnels.
Je revisite « ma ville » autrement depuis quelques années.
Les séjours sont courts mais chacun d’eux me permet de faire quelques promenades que je poursuis à travers les pages des livres, des recherches sur la Toile. J’apprends.
Mes pas me mènent souvent vers les mêmes lieux, la place du commerce, la place Viarme, la butte Chantenay, les bords de l’Erdre, la tour LU, la cathédrale, la rue Crébillon et le Passage Pommeraye, le quartier Graslin et le cinéma Katorza, les quais de la Loire, l’île de Nantes, le quartier du Bouffay…(*) Mes instituteurs d’aujourd’hui sont écrivains, cinéastes, paroliers, conférenciers, artistes… Mon école ressemble à une classe découverte : elle est faite de ces pas différents nés d’une soif de connaissance qui ne se tarit pas.
Curieusement, il n’y pas de nostalgie dans ces promenades nantaises. Cela vient peut-être qu’enfant, mes rêves et mes lectures me portaient ailleurs qu’à Nantes. Avec Jules Verne vers les profondeurs des mers ou les contrées lointaines de la planète. Mon héros préféré était Tintin et je ne connaissais pas l’auteur de la Forme d’une ville dont je découvre à peine les écrits. Adolescent, je lisais Zola et dévorais Jack London ; De l’histoire de la ville, seuls m’intéressait les récits de luttes ouvrières et révolutionnaires. Il faut dire que Nantes, de ce côté-là était un modèle mais c’est à Paris que je partirais en quête d’un monde meilleur « à construire ».
C’est donc avec un regard nouveau (j’allais écrire de « nouvelle vie ») que je visite Nantes aujourd’hui. Sans nostalgie ai-je écrit mais non dans l’oubli. Nantes permet cela, relier le passé au siècle nouveau; à ce temps présent qui me ramène vers les miens et aux portes du pays natal, la Bretagne.
(*) Pas de liens car il y en aurait eu trop. Le lecteur pourra retrouver dans mes autres notes (en cliquant sur le mot clé Nantes ci-dessous) mes mots déjà écrits sur la ville et d’autres plus intimes qui font largement écho à cette narration qui m’est apparue comme une réflexion nécessaire.
Nantes, photographies Louis-Paul Fallot, décembre 2011
18.01.2012 | Lien permanent | Commentaires (14)
Poème, photos, en hommage
La poésie comme respiration, la poésie comme colonne vertébrale, la poésie comme nécessité.
(extrait de la présentation du recueil paru chez Seuil O ma mémoire : la poésie, ma nécessité de Stéphane Hessel, voir plus bas)
Lever de soleil sur la ville, Cagnes sur Mer le 28 février 2013
Photographie Louis-Paul Fallot
Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.
Elles assoient l’enfant devant une croisée
Grande ouverte où l’air bleu baigne un fouillis de fleurs,
Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.
Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés,
Et qu’interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.
Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter parmi ses grises indolences
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.
Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupir d’harmonica qui pourrait délirer;
L’enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.
Arthur Rimbaud, Les Chercheuses de Poux.
L'amandier, Cagnes le 28 février 2013, photo Louis-Paul Fallot
La photographie est aussi pour moi poésie. Je dédie ces photos (prises ce matin) à Stéphane Hessel, un hommage, un parmi les innombrables dans le monde depuis hier.
Le grand résistant, le déporté à Buchenwald, le diplomate qui participa à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’homme engagé auprès des sans-papiers…l’homme qui aimait la poésie!
Il récitait ses poèmes préférés et en connaissait par cœur plus d’une centaine; il avait publié en 2006, chez Seuil, O ma mémoire : la poésie, ma nécessité. On y retrouve Apollinaire, Rilke, Villon…
Stéphane Hessel en a aussi enregistré et je vous propose de l’écouter sur France Culture dans un poème d’Arthur Rimbaud, “Les Chercheuses de Poux”.
28.02.2013 | Lien permanent | Commentaires (12)