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Rechercher : rêves

Variation sur la même main

Un texte de Dominique W

 

 

La fenêtre bleue-PhotosLP.JPG

 

 

Variation sur la même main

A l’aube de ma cinquième année sans alcool, je me suis levé la main tendue vers le volet de ma chambre jaune aux persiennes bleues, j’ai poussé délicatement le battant, mes yeux partant à la recherche d’un lever de soleil, dans l’attente des premiers rayons déposés sur le dos de mes voisines, quelques vaches blanches et noires, mon échiquier matinal bien en place, j’ai respiré à poumons déployés, j’ai remercié la vie. J’ai souri. J’ai déposé un regard amoureux sur mon épouse encore endormie, la caressant du regard, me souvenant à quels tourments j’avais pu l’exposer.

 Je suis allé préparer le café. Ma seconde pensée fût pour Dominique Autié et Louis-Paul, compagnons d’Abstinence et toutes celles et ceux que ma route avait croisés que ce soit à l’Hôpital, sur le forum du Doc Dupagne, une oasis pour celui qui n’en peut plus d’avoir soif à en crever.

C’est à l’hôpital que j’ai trouvé les premières mains tendues, Marie Anne, Patrick, Gilbert, Anne-Marie, Jean, André, une liste de prénoms, des Anonymes qui ne le seraient plus longtemps.

En ces temps-là, ma main était le centre de mes turpitudes, elle exprimait tout mon désespoir. Ma main n’existait que pour tenir un verre, jour et nuit. Toute autre utilité était inexistante. Je broyais mes phalanges d’impuissance, tordues de douleurs, je regardais ma main tremblotante, persuadée que c’était une illusion d’optique, seuls les ivrognes tremblent. Je n’étais pas de ces gens-là, mes mains, pourtant chaque jour m’indiquaient  la direction. Je cherchais les preuves de mon alcoolisme, je les tenais dans mes mains. Mais nous ne sommes pas faits pour tenir le désespoir entre nos mains, nous sommes faits d’une autre espérance. J’étais perdu.

J’ai regardé impuissant de nombreux jours mes mains, à pleurer. Aussi folle soit l’idée de pouvoir poser mon cerveau à côté de mon verre, juste pour souffler un peu, aussi vrai est que j’ai rêvé que mes mains se cassent dans un dernier fracas, comme un verre sur le carrelage bleu et gris d’une cuisine glacée. J’avais perdu la main de ma vie. Seul un fil tenait encore à l’idée de ce qu’elle avait été. J’ai pris beaucoup de choses en main dans ma courte vie, j’ai tendu beaucoup de mains avant de me l’arracher, j’ai construit peu à peu de ce qui devait être une vie de rêve, avant de virer au drame. J’ai arraché les papiers peints de mes rêves multicolores à coup d’alcool, ne comprenant pas à quel point avec mes murs si fragiles, j’allais tout détruire. J’y suis presque parvenu.

Ma main est tombée, une dernière fois sur le tapis de mon existence, il y a déjà cinq ans. A cet instant, entre Terre et Ciel, la roulette s’est arrêtée de tourner, et j’ai entendu souffler à mon oreille :

Alors soit tu t’arrêtes de jouer ta vie, ou c’est ton dernier lancement de dés. Le jeu est fini, tu as posé toutes tes cartes, tu es épuisé, alors si tu veux crever, vas y, un dernier verre sur la tempe, et roule misère !  

Couleur espoir-PhotosLP.JPG Ma réponse fût : « Comment vais-je faire ? »

 Accepte les mains qui te son tendues, accroches toi  comme tu peux et tu t’extirperas de ton enfer. Une fois, posé sur le bas côté de ton existence, reprends des forces, laisse revenir la vie dans tes Mains. Un jour, tu reconstruiras. Tes murs seront solides, tes couleurs chatoyantes. Un autre jour, plus tard, tu ouvriras aussi tes volets roses sur les persiennes bleues de ton existence, et tu seras heureux d’être là, juste là, à ta place, celle qui t’est réservée au milieu de ceux qui t’aiment. Alors, ceux qui t’ont tendu la main et qui sont aujourd’hui dans la joie de te voir pousser tes volets comme un gamin qui vient d’apprendre à faire ses premiers pas, viendront à ta table partager ton bonheur. Ta vie t’appartient. 

Aujourd’hui, en ce jour d’Anniversaire je lève et tend ma main à celui qui veut la prendre. Demain vous appartient.

Dominique W, le 10 août 2009

 

 @@@

 

Je me permets de rajouter ces quelques mots et liens en publiant ce mercredi et avec une très grande joie ce nouveau texte de Dominique W.

Il y a un an, nous écrivions: Dominique W et moi avons fait connaissance en nous rendant sur le Blog de Dominique Autié. Il nous manque, à tous les deux, à  beaucoup d’autres internautes  comme en témoignent  les écrits lus, ici et là sur la Toile.Mais il manque certainement encore plus à toutes celles et ceux qui venaient, dans sa rubrique  Alcoolisme abstinent de  son Blog chercher soit un début d’espoir, soit la force de poursuivre leur  chemin, celui  de l’abstinence heureuse.Nous nous inscrivons dans la fraternité qu’il définissait si bien, qu’il vivait si justement, nous continuons nos vies, ainsi nous témoignons pour l’Espoir, tout en lui rendant hommage.C’est le sens de cette publication.

C'est toujours ce même sens  qui nous anime. 

 

LIENS sur ce Blog: 

 

Alcoolisme abstinent

 

Du fond du trou

 

Et au milieu coule une rivière....

 

Fraternellement

 

Les belles rencontres

 

Noël 2008

 

LIEN SUR LE Blog de Dominique Autié:

 

Lettre aux sceptiques

 

 

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ETAT DE SIEGES

 

Le message en trois mots de Météo Consult me plaît bien ce jour: Il fera beau !  Je retranscris ci-après le texte officiel de présentation de cette exposition. Pour le "décor", je vous invite aux Mots et Photos de ma Note précédente. Belle fin de semaine à toutes et tous, merci de vos passages.

 

  

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AFFICHE EXPOSITION ETAT DE SIEGES
ATELIER DU CHAT RAFI
  HAUT DE CAGNES
 
 

 

 

En 2009, l’Atelier du Chat Rafi, au Haut de Cagnes, évolue vers des expositions à thème à partir des créations originales d’un collectif d’artistes autour d’un mot. « Etat de sièges » inaugurera donc cette nouvelle série d’expositions avec le mot « chaise », du 12 février au 31 mars. Ils sont neuf artistes, peintres, sculpteurs, plasticiens, photographes, et un écrivain à s’être approprié le sujet, comme un défi, un aboutissement, et à avoir détourné ce mot...

Quelques lignes de l’écrivain Christian BOISSON donnent le ton :  Un autre Newton - Tombé des bras de la haute chaise d'enfant où l'avait confiné sa mère, il conserva sa vie durant le souvenir de cette bosse, grosse de ses désillusions humaines comme de ses certitudes terrestres.

La peinture de Mireille BOYER exprime l’unité entre le corps et l’esprit,  choisir son siège, y poser convenablement son fondement pour y trouver son assiette : d’accords en correspondance, … harmonie de l’espace propre à soi. Et si le bonheur était simplement d’être bien assis ??? .

D’après Louis-Paul FALLOT, photographe, l’artiste est souvent mal assis :  Il va sur son chemin de vie, entre ombre et lumière, mais un jour, il a besoin de se poser et de partager l’instant présent, entre chaises .

Mad FORSTNER pense que, dans le contexte d’aujourd’hui, le siège de l’enfant roi est d’actualité :  "Prends un siège Cinna...et assieds-toi par terre" (parodie du Cid d'E.Brua). Elément banal, ou objet indispensable dans les endroits les plus insolites. Siège de repos, d'attente, chaise de lecture, de torture...."Avoir le cul entre deux chaises»". Propriété exclusive: "C'est ma chaise, mon fauteuil" "Je me pose le corps" dit-on en Afrique. Représentée en peinture, anonyme ou nommée, la chaise de Van Gogh, celle de Beuys, la chaise électrique de A. Warhol... Posée dans les squats, les tunnels de Manhattan, abandonnée sur une plage, attachée à d'autres sur la Promenade... siège d'époque, trône strapontin, nous les utilisons toujours.

La photographie de Béatrice HEYLIGERS : "L'Amour est aveugle" où deux amoureux sont assis entre ciel et terre, serait-elle en relation avec cette citation de Shakespeare : « Nous sommes faits de cette étoffe sur laquelle naissent les rêves » ?

Dans ses techniques mixtes, Pierre MARSEILLE a choisi d’évoquer le rock in chair  Où en est l’esprit rock qui apporta naguère ouverture et renouveau ? Comment se manifeste aujourd’hui sa dimension contestataire ? Ne le met-on pas trop souvent au placard, le faisant devenir désuet et pathétique ? Pour autant, cela nous donne-t-il le droit de s’asseoir dessus ? Attention, le cheval pourrait se cabrer… .

Quant à Jacqueline MATTEODA, elle avoue sa passion pour les sièges  chaise, longue, duchesse, caquetoire ou chaise à femme, chauffeuse, coin de feu,, trône, percée…. J’ai penché pour Trône, bien sûr en déséquilibre pour notre monde instable, inconstant, frivole .

Pour Jacques RENOIR, ce sera carrément un «MANIFESSETE » photographique :  Qu'on se le dise, les sièges sont crées pour et par les fesses. Les Artistes qu'ils aient fesses plates, charnues, affaissées ou callipyges ont conçu une variété de siéges appropriés : Fauteuils d'époque ou de style, chaises percées ou à porteurs, bancs quises ou cales, canapés à pétasses, tabourets ivres et bien d'autres où chaque fesse à sa place. L'effort physique et spirituel que s'inflige l'homme pour s'élever ne serrait supportable sans le répit qu'offre l'assise. Mais sans siège c'est la chute assurée !

La peintre Mery VIAL y déclinera ses jeux de mots sur une installation :  Chaise - La chaise - La Chaize - Père de la Chaise - Père Lachaise ...La Soeur du Père Lachaise ou la soeur du Père Lachaise ? Venez faire sa connaissance .

Enfin Guy VIAL compte bien personnaliser ses sièges :  Les chaises sont parmi les objets de la maison les plus "proches" des gens qui y habitent. Chacun a, en général, sa place à table et donc sa chaise. Elles sont des témoins privilégiés de la vie des hommes et des femmes, mais lorsqu'elles sont usées, on les met sans regret ni égard particuliers aux encombrants. J'ai voulu donner la possibilité à deux chaises devenues SDF, de vivre une retraite plus douce, de retrouver un "Chez eux". Que vont-elles faire de cette liberté? .

 

D’ores et déjà, cette exposition allie qualité et humour, alors suivez le conseil de J. Renoir « Courrez voir ETAT DE SIEGES, c'est un fesse-tival à ne pas manquer!.. » du 12 février au 31 mars, tous les après midi, sauf le mercredi, à l’ATELIER CHAT RAFI place Grimaldi 06800 Haut de Cagnes 

 VERNISSAGE VENDREDI 13 FEVRIER à partir de 18h.

Exposants : Christian Boisson, Mireille Boyer, Louis Paul Fallot, Mad Forstner, Beatrice Heyligers, Pierre Marseille,

Jacqueline Matteoda, Jacques Renoir, Mery Vial, Guy Vial

 Dernière Minute : à l’occasion de la prochaine Expo Fleur, en avril 2009, le mot d’ordre de ces créateurs sera « végétation ». Certains y travaillent déjà….

 

contact : Tél 06 63 53 65 77

 

http://donneravoir.hautetfort.com

 

  

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Le Mur (de Royal de Luxe) tombé du ciel

 

Le Mur de Royal de Luxe-PhotosLP Fallot (4).jpg

Détail de la fresque "Le mur tombé du ciel" de la compagnie Royal de Luxe

Nantes, décembre 2012, photographie Louis-Paul Fallot

 

Cette info surprenante faisait la une des médias : « Dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 mai 2011, un gigantesque mur percutait le sol nantais, s’écrasant tel un météorite, en plein cœur de Nantes, sur la place de la Bourse et réveillant les riverains endormis ! »

 

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Depuis, le mur a été déplacé et se trouve désormais place Ricordeau, tout près du skate-park .

 

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Un mur donc, de 10 mètres de large,  6 mètres de haut et  qui pèse environ 60 tonnes ! Vous en avez-vu un côté lundi accompagné d’un petit jeu. (Merci à tous les participants qui ont déposé un commentaire ou m’ont envoyé des courriels).  Le fronton du mur est  décoré de mascarons sculptés, semblables à ceux ornant les façades d’immeubles du centre historique de la Cité de ducs.

 

 

Et de l’autre côté du mur ?

 

 

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C’est toute l’histoire de Nantes  qui s’offre à nous à travers une peinture murale de la compagnie nantaise  Royal de luxe  et qui illustre "La véritable Histoire de Nantes, du Moyen-âge à nos jours". Empruntant le style de l’artiste mexicain Diego Rivera,  on peut s’amuser  (et apprendre !) à  y reconnaître les personnages  historiques et  pittoresques (d’Anne de Bretagne à Jules Verne, de Barbara à Lola, de Guy Môquet à Jean Rigolet, des demoiselles Amadou à Wolf Willy  …),  les  lieux célèbres d’hier et d’aujourd’hui (La Maison radieuse, le pont Transbordeur, la Tour Bretagne, la Tour LU…)  et les évènements marquants de la ville au cours des siècles et notamment les grandes grèves ouvrières du 20 ème siécle…

Pour m’aider à « comprendre » le Mur, je me suis procuré à la Maison du tourisme  le dépliant édité Royal de Luxe et vous pouvez aussi le télécharger ici.

Mais, comme dans  toute les mises en scènes et créations  de Royal de Luxe,  c’est un conte  que nous narre  Jean-Luc Courcoult, son fondateur, auteur et metteur en scène (et qui apparaît aussi sur le Mur)    avec   ses personnages « vedettes », La Petite Géante, le frère jumeau du Grand Géant: le paysan, El Campesino et bien sûr  le chien El Xolo.

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EL XOLO

Ce que personne n’a jamais vraiment compris c’est que la Petite Géante voyage à travers le temps . Elle va, elle vient, se promène dans le passé et surgit du futur pour être là aujourd’hui devant nous.
Quoiqu’il en soit la première fois qu’elle visita la ville de Guadalajara ce fut en 1910 pendant la révolution du Mexique.
Impossible de vous dire le pourquoi des choses : mais une légende raconte qu’à l’époque, Zapata, un soir de lune aurait parlé avec elle. Bien qu’elle ne soit pas dotée du pouvoir de la parole, la Petite Géante contient dans ses yeux, les fracas, les remous et les espoirs de l’Histoire des hommes.
Toujours est-il qu’en 2010 elle fut invitée au Mexique pour témoigner de cette épopée dramatique qui devait changer non pas le cours de l’Histoire mais de celle des gens pieds nus qui réclamaient des chaussures.
Dans cette aventure elle retrouva le frère jumeau du Grand Géant: le paysan, El Campesino descendu des montagnes pour fouler la terre des grands propriétaires. Venu planter des arbres à pastèques, à pains d’épices ou à cuisses de poulets, il fut ni plus ni moins refoulé dans le paysage. Les Aztèques lui offrirent un chien-dieu aux dents d’obsidienne: Le Xolo chargé d’accompagner les morts dans l’au-delà.
Quand la Petite Géante retrouva le frère du Grand Géant, le Xolo devint immédiatement le compagnon de la Petite Géante. Allez savoir pourquoi? Assise sur une colline près de Guadalajara elle décida de ramener ses rêves et ses souvenirs dans son port d’attache: la ville de Nantes.
Quel Dieu mexicain précipita du ciel une fresque murale peinte à la façon de Diego Riviera, dévoilant les fragments de sa mémoire nantaise?

Extrait du dépliant Royal de Luxe

 

 

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Voilà donc ce Mur - jeu du lundi sur ce blogue -  que j’ai pu enfin voir en décembre; grâce à Internet, j’ai pu aussi  avoir une vision de toutes les manifestations organisées à Nantes à l’occasion du conte mexicain de Xolo!  Allez sur ce site de Nantes Culture, vous ne le regretterez pas. Dans une autre promenade nantaise mais plus tard, je vous emmènerais sur l’île de Nantes où nous  retrouverons  la compagnie Royal de Luxe - créé en 1979 par Jean Luc Courcoult, dans la région d'Aix en Provence –  et qui s’y est installée depuis 1989  pour le plus grand   bonheur des petits et des grands.  

   

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Le Mur tombé du ciel, Nantes, décembre 2012

Photographies Louis-Paul Fallot

 

 

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La géométrie en rouge de Varini

 

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C’est sur la terrasse de la Villa Arson que je découvris pour la première fois une œuvre de Felice Varini.  Et si l’an passé, j’avais pu voir l’exposition consacré à Felice Varini à Nantes, ce n’est que cet été   que j’ai pu - enfin ! -  voir la suite de Triangles à Saint Nazaire et œuvre du parcours artistique Estuaire depuis 2007.

 


"Le travail de l’artiste franco-suisse Felice Varini, né en 1952, s’inscrit dans le champ de la peinture. Depuis les années 1970, qu’il s’agisse d’espaces fermés ou de paysages urbains, sa peinture se déploie en dehors du tableau, à même les éléments architecturaux en présence. Ici, l’ampleur du paysage et son caractère industriel ont renouvelé sa capacité à explorer et révéler l’espace : l’œuvre, dressée sur 2 km, est la plus grande jamais réalisée par l’artiste. " (1)

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L’artiste explique sur son site (2)  - très complet-  sa démarche :


L'espace architectural, et tout ce qui le constitue, est mon terrain d'action. Ces espaces sont et demeurent les supports premiers de ma peinture. J'interviens in situ dans un lieu à chaque fois différent et mon travail évolue en relation avec les espaces que je suis amené à rencontrer.(…) J'appelle point de vue un point de l'espace que je choisis avec précision (…)  Le point de vue va fonctionner comme un point de lecture, c'est-à-dire comme un point de départ possible à l'approche de la peinture et de l'espace. La forme peinte est cohérente quand le spectateur se trouve à cet endroit. Lorsque celui-ci sort du point de vue, le travail rencontre l'espace qui engendre une infinité de points de vue sur la forme. Ce n'est donc pas à travers ce premier point que je vois le travail effectué ; celui-ci se tient dans l'ensemble des points de vue que le spectateur peut avoir sur lui. (…) Je pars d'une situation réelle pour construire ma peinture. Cette réalité n'est jamais altérée, effacée ou modifiée, elle m'intéresse et elle m'attire dans toute sa complexité. Ma pratique est de travailler "ici et maintenant".




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Toujours sur le même site , Bernard Fibicher (3) nous donne un éclairage sur  les trois processus de transformation dont on peut déceler des traces dans les travaux de Varini :

"Le travail d'élaboration favorise la représentation (création d'une situation plastique), la condensation (fusion de plusieurs éléments latents en une seule image manifeste)  et le déplacement (transfert de la charge émotionnelle de son objet réel à un autre objet). »

« Ces derniers nous renvoient finalement toujours à nous mêmes, ils fonctionnent comme des révélateurs par rapport à notre position dans "la réalité" : ils fonctionnent comme des rêves, et "le rêve est le théâtre où le rêveur est a la fois l'acteur, la scène, le souffleur, le régisseur, l'auteur, le public et le critique". (*) "


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Mais quel artiste est Varnini ?
Dans le catalogue de la collection du Centre Pompidou (4), Nadine Pouillon nous explique que

"Felice Varini ne se reconnaît ni comme peintre, même s’il utilise les attributs de la peinture, ni comme sculpteur, bien qu’il travaille avec les réalités de la sculpture, ni comme photographe, même si la photographie est présente chez lui, ni comme architecte, bien qu’il travaille toujours en fonction d’un espace architectural.

Chacune de ses œuvres investit en effet d’abord un lieu et s’y déploie dans ses trois dimensions, invitant le spectateur à déambuler jusqu’à ce qu’il trouve, comme l’explique Varini, le point exact d’où a été réalisée l’œuvre ."

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C’est  donc de  la terrasse panoramique  et qui offre un point de vue exceptionnel sur le port et l’estuaire que j’ai pris cette série de photos.

 

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"À partir d’un point de vue situé sur le toit de la terrasse, Felice Varini matérialise une “ligne” qui embrasse le paysage du port. Telle une partition, les formes disposées successivement sur le haut et le bas de cette ligne scandent le paysage en différentes séquences. L’artiste révèle une forme peinte sur un seul plan, forme qui se détache et se superpose à l’architecture à laquelle elle semble appartenir. Quitter le point de vue revient à faire l’expérience de la troisième dimension et à assister à l’éclatement de la figure. "(1)

 

 

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 Photographies Louis-Paul Fallot, St Nazaire, juillet 2014

 

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Passionné de l’œuvre de Varini, j’ai consulté de nombreux sites et documents sur l’artiste et son travail.  Parmi eux, ceux qui m’ont permis de réaliser cette Note et dont j’ai regroupé ci-dessous les références avec les liens correspondants:

 

 

(1) Extrait de la présentation  de l'œuvre « Suite de triangles » à Saint-Nazaire sur le site www.estuaire.info/fr

(2) Extrait de « démarche » index du site  varini.org, le site Internet de  Felice Varini

(3) Bernard Fibicher, Extrait de  « Perspectives particulières et lieux communs »

(*)  Carl Gustav Jung, L'âme et la vie, 1963 Paris, p.94. (Note de bas de page n° 13) 

(4) Nadine Pouillon (Extrait du catalogue Collection art contemporain – Centre Pompidou )

 

 

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