Les petits papiers (17.01.2013)
Quand j’étais petit –enfant unique jusqu’à 6 ans et très rêveur- je passais des heures à m’amuser avec des "petits riens", à me construire "mon monde" ; et si je n’étais pas du tout bricoleur avec les jouets à monter – je m’amusais du Mécano qu’une fois la construction faite par mon Papa - j’aimais feuilleter et déconstruire le catalogue de vente par correspondance. Adepte du ciseau à bout rond, je passais de longs moments avec le mythique et premier catalogue Manufrance dans lequel je piochais aux pages cycles et autres objets mais en ignorant celles consacrées aux panoplies de pêche ou de chasse! Et je fût comblé quand mon choix put s’élargir à d’autres horizons avec l’arrivée des catalogues des vépécistes du nord de la France et leurs pages textiles avec de belles demoiselles…
Le billet publié par HélénaBlue a ravivé ces souvenirs auxquels s’est ajoutée l’idée plaisante d’un clin d’œil au mouvement dadaïste et aux jeux (5 choses sur moi, la page 123, questionnaire de Proust…) d’il y a quelques années sur nos blogues où nous nous taguions les uns les autres. Cela m’énervait parfois mais force est de reconnaître qu’il y avait une spontanéité à l’époque aujourd’hui révolue.
Ce matin, j’ai donc laissé en l’état mes billets de mots et photos en préparation pour me munir du nécessaire pour réaliser un poème…dadaïste en suivant les consignes ci-dessous, mais pas…à la lettre je l’avoue! J’ai découpé des mots dans les titres et sous-titres en prenant soin d’en avoir (dans mon sac à mots) suffisamment pour que la pioche elle, se fasse au hasard ; la « victime », découpée à chacune de ses pages - des locales aux infos nationales et même à la page sport- fût l’édition du 31 décembre 2012 du quotidien Nice-Matin.
En voici le résultat :
Pour faire un poème dadaïste
Prenez un journal.
Prenez des ciseaux.
Choisissez dans ce journal un article
ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l’article.
Découpez ensuite avec soin chacun des mots
qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l’une après l’autre.
Copiez consciencieusement dans l’ordre où elles ont quitté le sac.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà un écrivain infiniment original et d’une sensibilité charmante, encore qu’incomprise du vulgaire.
Tristan Tzara , Sept Manifestes Dada -
| Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : enfance, poème dadaïste, jeu, papier, catalogue, découpage | 09:21 | 
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Commentaires
:-)
Excellent Louis-Paul!
j'ai été particulièrement émue et joyeuse de faire ce petit exercice, d'ailleurs j'ai été la première étonnée de voir à quel point cela m'a fait du bien... On ne se laisse pas suffisamment aller je pense à jouer, à laisser notre enfant créatif s'exprimer. je veux dire vraiment jouer et découvrir au cours du jeu de nouvelles sensations!
Je regrette un peu, pour ma part, ce temps où nous étions plus spontanés les uns avec les autres, hé,hé hé...
Écrit par : helenablue | 17.01.2013
Moi aussi, j'ai éprouvé un réel plaisir que je n'aurais pas soupçonné.
"Sous la couche épaisse de nos actes , notre âme d'enfant demeure inchangée ; l’âme échappe au temps." écrivait François Mauriac dans La Fin de la nuit.
Écrit par : LP | 17.01.2013
La photo du sac (à mots) est un clin d'oeil à une artiste du découpage mais son ciseau taille les tissus. Je l'embrasse.
Écrit par : Louis-Paul | 17.01.2013
La découpeuse du "sac à mots" apprécie. Merci :-)
Écrit par : Claudio | 17.01.2013
C'est un exercice que je n'ai jamais fait, je vais l'essayer pour voir le résultat. Bonne journée.
Écrit par : Solange | 17.01.2013
Jamais fait ! je découperais...et poserais ce poème...s'il me ressemble !
Bises louis-Paul
Écrit par : noelle | 17.01.2013
Un bel entretien manuel.... Bonne soirée avec nos amitiés
Écrit par : patriarch | 17.01.2013
Comme Noëlle je vais essayer, j'aime l'idée.
Belle soirée.
Evelyne
Écrit par : evelyne b. | 17.01.2013
le catalogue Manufrance !
que de souvenirs !
nous cherchions ce que nous voulions et le petit frère de mon mari ,qui habitait Nantes revenait avec notre commande,le week end suivant !
Écrit par : ani | 17.01.2013
comme quoi on peut s'amuser d'un rien
bisou bonne fin de semaine
Écrit par : mamita | 18.01.2013
Moi aussi, lorsque j'étais gamine, je découpais des photos sur des catalogues. D'ailleurs, j'ai conservé ces vieux catalogues tout découpés (La Redoute, entre autres), qui datent de, ma foi, fort longtemps... J'aimais découper les personnages, et je reconstituais des familles, parents et enfants. Des familles reconstituées à ma façon. Tiens, il me faudrait un bon psy, là... (rire). Bon, sinon, j'ai bien envie d'essayer de faire ce poème. Ça tombe bien, nous arrivons au week-end, j'aurai donc le temps. A suivre, donc ! :-)
Belle fin de semaine, Louis-Paul. Je t'embrasse.
Écrit par : Françoise | 18.01.2013
Je me souviens du catalogue manufrance, je ne le découpais pas mais j'aimais le regarder, cela me faisait rêver. La neige est tombée ici, de belles ballades en perspective pour ce week-end que je te souhaite bons. Bisous LP
Écrit par : Martine Eglantine | 19.01.2013
Je m'aperçois avec étonnement que je n'étais pas la seule à me plonger avec délices dans les catalogues Manufrance ou autres, notamment ceux de Bergère de France avec leurs petits brins-échantillons de laine multicolores...
Écrit par : L'Autre Jour | 20.01.2013
il fallait y penser ! en tout cas, j'aime beaucoup la petite anecdote du catalogue Manufrance... C'est toujours attendrissant, un souvenir d'enfance !... Bises Louis-Paul
Écrit par : eva | 20.01.2013
Cette technique ,puisque c'en est une, Je l'ai souuvent pratiquée aussi celle mais plus interactive et collective du " cadavre exquis". Elle est des fondements de la création surréaliste. Il est bien de la poster là, car le rationalisme n'a de légitimité qu'hors de la pratique artistique. Elle invite à l'imaginaire et finalement retombe sur ses pieds. Pour les surréalistes le hasard est matière première de l'expression inconsciente.Il n'y a aucune magie dans l'art, il n'y a que magistique.
Écrit par : Alain | 26.01.2013