Voyages nantais (18.01.2012)

 

Ni tout à fait terrienne, ni tout à fait maritime, ni chair ni poisson.

Juste ce qu'il faut pour faire une sirène...
Julien Gracq

La forme d'une ville 

 

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Est-ce que je connais la ville de mon enfance et adolescence ? Je me pose la question à chaque voyage, à chaque retour vers cette ville où je fis mes premiers pas au parc de Procé ; l’enfance de ces années tumultueuses de ce qui serait prétentieux d’appeler « études » ; l’adolescence de mai 68 puis de mes débuts professionnels.

Je revisite « ma ville » autrement depuis quelques années.  

 

Les séjours sont courts mais chacun d’eux me permet de faire quelques promenades que je poursuis  à travers les pages des livres, des recherches sur la Toile. J’apprends.

 

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Mes pas  me mènent souvent  vers les mêmes lieux, la place du commerce, la place Viarme, la butte Chantenay, les bords de l’Erdre, la tour LU, la cathédrale, la rue Crébillon et le Passage Pommeraye, le quartier Graslin et le cinéma Katorza, les quais de la Loire, l’île de Nantes, le quartier du Bouffay…(*) Mes  instituteurs   d’aujourd’hui  sont écrivains, cinéastes, paroliers,  conférenciers, artistes… Mon école  ressemble à  une classe découverte : elle est faite de ces pas différents nés d’une soif de connaissance qui ne se tarit pas. 

 

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Curieusement, il n’y pas de nostalgie  dans ces promenades nantaises. Cela vient peut-être qu’enfant, mes rêves et mes lectures me portaient ailleurs qu’à Nantes. Avec Jules Verne vers les profondeurs des mers ou les  contrées lointaines de la planète. Mon héros préféré était Tintin et  je ne connaissais pas l’auteur de la Forme d’une ville dont je découvre à peine les écrits. Adolescent, je lisais  Zola et dévorais Jack London ; De l’histoire de la ville, seuls m’intéressait les récits de luttes ouvrières et révolutionnaires. Il faut dire que Nantes,  de ce côté-là était  un modèle mais c’est à Paris que je partirais en quête d’un monde meilleur « à construire ».

C’est donc avec un regard nouveau (j’allais écrire de « nouvelle vie ») que je visite Nantes aujourd’hui. Sans nostalgie ai-je écrit mais non dans l’oubli. Nantes  permet cela, relier le passé au siècle nouveau; à ce temps présent qui  me ramène vers les miens  et aux portes du pays natal, la Bretagne.

 

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(*) Pas de liens car il y en aurait eu trop. Le lecteur pourra retrouver dans  mes autres notes  (en cliquant sur le mot clé Nantes ci-dessous) mes mots déjà écrits sur la ville et  d’autres plus intimes  qui font largement écho à cette narration qui  m’est apparue  comme une  réflexion nécessaire.   

 

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Nantes, photographies Louis-Paul Fallot, décembre 2011

  

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