Le gardeur de troupeaux, Fernando Pessoa (11.12.2020)

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J'aime ce poème qui me donne l'envie de publier malgré les problèmes de santé et d'informatique. Et  la  photo me ramène à des temps  heureux .

 

 

Je suis un gardeur de troupeaux,
Mon troupeau, ce sont mes pensées
Et mes pensées sont toutes des sensations.
Je pense avec les yeux et avec les oreilles,
Et avec les mains et avec les pieds,
Et avec le nez et la bouche.

Penser une fleur, c’est la voir et la sentir,
Et manger un fruit c’est en savourer le sens.

C’est pourquoi, par un jour de chaleur,
Si tant de jouissance me rend triste,
Je m’étends de tout mon long dans l’herbe,
Je ferme mes yeux chauds,
Je sens tout mon corps étendu dans la réalité,
Je sais la vérité et je suis heureux.

Fernando Pessoa, Poèmes de Alberto Caeiro du « Gardeur de troupeaux »
Traduction de Dominique Touati, éditions de la Différence



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