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31.08.2008

Du fond du trou

Dans quelques jours, j'irai fleurir ma tombe, le cœur serré et les mains tremblantes, j'essuierai une dernière fois le marbre froid de ce qui reste du souvenir de ma vie. Je m'installerai à quelques mètres, assis sur la tombe d'un voisin, et je verrai défiler ceux qui m'ont aimé."

"Pourquoi n'ai je pas arrêté?"

Voilà.

Ne sachant pas comment commencer mon petit passage parmi vous, en l'honneur de mes 4 années d'Abstinence, je me suis imaginé ce qui aurait pu arriver en 2004, si quelques cheveux d'anges n'étaient pas venus à mon secours.

 

J'ai écris,  "Lettres aux sceptiques", qui m'a valu d'être lu par un certains nombres d'entre Nous, dans divers endroits.
J'ai connu le bonheur de vivre des moments riches de partages avec un certain nombre d'entre vous. Certains sont encore ici, aux persiennes bleues reines de leurs nouvelles vies, ils essayent d'éclairer ce chemin vers l'Abstinence qui est bien difficile à dénicher.
Pourtant si proche, mais en la matière la proximité n'est pas synonyme de facilité.
Etre abstinent est tout, sauf une privation.

Un ami, Dominique, décédé, cette année, abstinent depuis plus de vingt ans, écrivait sur l'Abstinence ceci après avoir fait le tour des dictionnaires:

"Le mot paraît hors d'usage. Au premier pas, la langue ferait elle défaut ? C'est partir du plus loin. Du fond du trou."

Après le trou, mon premier pas en 2004, qui aurait pu ne pas être a été hésitant.

 

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Photo Dominique W

 

 

Je n'ai pas eu peur de l'Abstinence," l'alcoolique abstinent n'a pas peur, juste froid aux yeux", comme me l'écrivait Dominique AUTIE.

Des instants magiques ont suivi mon arrêt de l'alcool, j'ai commencé peu à peu à vivre. Pour moi, c’était de cette dimension : Reprendre Vie.

Ma vie dans l'alcool n'a été qu'une imposture, une douleur psychologique et physique extraordinaire. Je crevais.

Ma tête tournait en tous sens, je vivais dans la confusion, pas un de mes sentiments ne durait, je passais aussi vite de l'espoir insensé d'arrêter dans la seconde au désespoir total de reprendre un verre la seconde d'après, le temps était fracassé, ce qui l'accompagnait avec.

Je buvais à en mourir. J'y suis presque parvenu. Dans ma folie, j'ai emmené avec moi tous ceux qui m'entouraient, ceux qui m'aimaient et les autres. J'en avais que foutre des autres. Je voulais mourir en paix. Pourtant paradoxalement, je n’arrêtais pas de faire la guerre, partout et en tout lieu. Politique de la terre alcoolisée, pas un sentiment humain n'en réchappait, le chaos était mon reste de vie.

Dans tous ces instants, aussi terrible que cela puisse être, je ne pensais jamais à moi, je pensais juste à boire, encore et encore. Juste à boire.

Pour ne leurrer personne, dans ces moments de grande alcoolisation, je ne pensais pas plus à moi qu’aux autres. Malgré tout ce que je pouvais dire, jurer, promettre, je ne négociais qu'avec mon diable, la bouteille. Je n'avais qu'un maître l'alcool. Le reste n'était que mensonge.
Pas le mensonge banal, le mensonge vital comme je l'ai nommé part la suite, celui qui te fait croire que ta seule solution pour supporter la vie, c'est de boire à en crever. Tellement colossal que j'y croyais.

J'étais un gamin qui refusait de grandir. J’avais oublié de me comporter comme un adulte, je ne ressemblais même pas à un enfant. J'étais un grand certes, mais un grand irresponsable. Je devenais dangereux.

Alors de ces temps funestes, je ne regrette rien, rien ne me manque, surtout pas l'alcool puisque son remplacement par l'abstinence a fait disparaître les pires démons.
Je ne voudrais plus me déchirer comme je l'ai fait, je ne voudrais plus cracher à la gueule de ma vie comme je l'ai fait, je ne voudrais plus fermer la porte du bonheur pour celles des illusions perdues.

L'alcool ne me manque pas, parce que la Vie a repris le dessus. Si elle a pu reprendre son chemin, c'est parce que je me suis éloigné de l'alcool.

Comme je l'ai déjà dit, je ne sais toujours pas « comment on arrête l'alcool », j'en serais encore incapable aujourd'hui. Toutefois, je sais que vivre sans alcool est possible, que cette vie est fabuleuse, colorée et pleine de promesses. Mais par dessus tout, j’ai retrouvé ce qui m'avait le plus manqué : ma dignité, regarder les gens en face, ne plus faire de concessions, ne plus mentir. Aujourd'hui, je me suis retrouvé si ce n’est tout simplement trouvé, pour la première fois.

« Etre droit et rêver »  est possible, car j’ai acquis la certitude qu’au fond de l'abîme il n'y a rien. Juste l'abîme.

Bien entendu, j'ai "mes emmerdes", mes coups de blues, mes envies « viscérales » de tout plaquer mais jamais je n'envisage l'alcool comme une réponse, c'est d'ailleurs la seule que j'exclus. En faisant ce choix, toutes les hypothèses sont face à moi, même les plus difficiles, sachant que la plus morbide serait d’aller vers un verre.

 

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Photo Dominique W

 

 

 

Une merveilleuse femme, infirmière, au nom hispanique, m'avait dit un jour une phrase qui fût ma clé:

"alors, vous avez décidé de sortir de la bouteille?"

C'est exactement ça, je vivais au propre et au figuré dans une bouteille, et vous pouvez imaginer quelle difficulté, au propre et au figuré, existe pour sortir d'une bouteille. Même si le premier pas doit venir de celui qui gît au fond, l'aide de tous est précieuse, fondamentale .Non pas qu’il s’agisse de rapport de forces à établir, mais du soutien nécessaire à tout individu vivant dans une détresse incommensurable.
Mais ici, également point de leurre, celui qui arrête de boire est celui qui boit. Les miracles n'ont pas cours.

Une chose est certaine, si aujourd'hui ma vie a repris de belles couleurs, je me remercie, mais je remercie aussi tous ceux qui m'ont tendu une main, une parole, un regard auquel j'ai pu m'accrocher pour faire surface. Ma femme avant tout  Ma dette est imprescriptible, alors je m'étais promis, aux jours meilleurs, que si je pouvais tendre un de mes mots, un de mes regards, une de mes paroles à un de mes frères de douleurs, je le ferais, sans rien attendre d'autres que l'espoir qu'il puisse aussi, un jour s'arrimer à sa vie, pour s'extirper de l'alcool et retrouver des couleurs, persuadés que les siens, ceux qui l'aiment, quoique qu'il croit l'attendent.

Alors, je vais m'arrêter là, reprendre mon boulot, en vous souhaitant à tous de revivre en vous, pour revivre après dans le regard des autres.
Que la force de devenir Abstinent, de souhaiter le rester soit avec Vous.

 

Fraternellement,                        Dominique

 

LIEN:

Alcoolisme abstinent

Commentaires

Je les trouve très courageux de s'en sortir. Il faut énormément de volonté, surtout si parfois il y a un brin de rechute. J'ai fait les chantiers toute ma vie active, et jamais je n'ai poussé un gars à boire de l'alcool, comme c'est souvent le cas.

Bon dimanche à toi.

Écrit par : patriarch | 31.08.2008

"revivre en vous, pour revivre après dans le regard des autres."
Tiens, c'était la phrase qu'il me fallait aujourd'hui.
Merci bras.

Écrit par : La Dame de Nage | 31.08.2008

C'est un très beau texte, plein de vie, de courage, d'espoir et d'amour.

Écrit par : Godnat | 31.08.2008

Abstinence n'est pas un mot qui me plait car il évoque trop l'envie irrépressible mais, certes, contrôlée de retourner vers ce dont on s'abstient. Même si c'est le cas, je ne le trouve pas positif et encourageant. Il y a des mots comme cela, dans la langue française, qui ne me plaisent pas car ils n'expriment pas forcément la véritable définition qu'ils devraient.
Je préfère "détournence" à abstinence. J'y ressens plus la volonté de divorcer, de se séparer de ce qui brise des vies.
Bravo à vous, à Louis-Paul ! (Même bravo ne me convient pas, tiens !)
Superbravo à vous deux ! Et merci à la Vie !

Écrit par : Plum' | 31.08.2008

Mais alors, Plum', on ne pourrait pas dire :
"jamais guéri mais abstinent"

Écrit par : Océania | 31.08.2008

C'est vrai, Océania, tu as parfaitement raison. Je suis consciente aussi que pour guérir il ne faut pas se voiler la face, accepter sa maladie, son addiction. Mais c'est juste une question d'abord psychologique. Ce mot "abstinence" laisse trop sous-entendre le danger permanent dans lequel sera le dépendant et, cela, durant toute sa vie. Je le trouve déprimant.
Mais, en aucun cas, je ne prétendrai réinventer la langue française. Loin de là ! ;-)

Écrit par : Plum' | 31.08.2008

Dur combat! et quel beau texte! merci à Louis-paul et Dominique w

Écrit par : noelle | 31.08.2008

Magnifique et ô combien courageux témoignage !

Ne jamais dire "fontaine..." : et ne jamais baisser les bras. Je sais ce que cela signifie, je sais quel poids cela pèse, et je connais l'éblouissement de la victoire, même si elle est petite ou passagère.

C'est plus beau que tout...
Bonne soirée Louis-Paul.

Écrit par : gazelle | 31.08.2008

Courageux, honnête, impressionnant.

Merci.

Écrit par : joye | 31.08.2008

Je me suis forcée à tout lire..... Pourquoi forcée parce que parfois l'émotion était trop forte.... Je pensais à mon papa. Bisous

Écrit par : martine | 01.09.2008

La photo de la petite fleur qui arrive à pousser sur la pierre illustre bien, à mon sens, ce billet. C'est la preuve que la vie peut toujours prendre le dessus, même si le combat est difficile.

Écrit par : Marie | 01.09.2008

Comme je me perds facilement sur les blogues (je n'ai jamais su naviguer étant une fille de la montagne)
puis-je te suggérer, mon cher Louis-Paul une catégorie sur ce blogue qui est ton principal, concernant l'alcoolisme. Comme je te l'ai dit cela peut aider même des gens qui se battent contre d'autres pathologies et qui perdent espoir...

Écrit par : Rosa | 01.09.2008

Un bel éloge de l'amitié et de l'amour sans lesquels nous serions "bien peu de choses".
Amicalement.

Écrit par : michel gonnet | 02.09.2008

Michel-Ange, oui je l'ai vu. Impossible de ne pas s'arrêter pour contempler: un David, Piazza della signoria, de nombreuses statues au Bargello, et bien sûr des toiles extraordinaires au Palazzo Pitti et aux Offices.

Écrit par : Sheedir | 02.09.2008

J'aime bien la pensée de l'espoir.... L'espoir de l'abstinence chez ceux qu'on aime ..... La volonté ne suffit pas. Bises

Écrit par : Eglantine | 02.09.2008

Bonjour à tous,

Merci chaleureusement pour vos commentaires,fleuris d'humanité.
Je reviens sur le mot "Abstinence".
Au début de mes soins,je ne le comprenais pas.Trop connoté à mon goût,trop proche de la faute,de la culpabilité,du pardon,des notions qui m'épouvantaient.
Et pourtant,toutes m'interpellaient.
J'avais pas mal causé de dégâts,aussi bien à moi qu'à mes plus proches.
L'abstinence est devenue une évidence,par la suite,par les perspectives qu'elle m'ouvrait.
J'ai écris ce qui suis sur l'abstinence,en souhaitant que vous y découvriez un autre sens,plus coloré.

L' abstinence est une évidence

Comment je suis arrivé à ce constat ?

Quand je me saoûlais ,chaque jour,que je faisais le point sur ma vie,chaque jour,j' envisageai toutes les solutions pour résoudre mes problèmes, divorce à l' horizon,licenciement à portée de verres,dernière sieste un peu plus loin,chaque jour, je mettais sur la table mes emmerdes, juste à coté de quelques verres et je trouvais les solutions: être plus gentil avec ma femme, faire plus d' heures au travail, ne pas exagérer l' alcool,m' excuser de ma dernière connerie, en une heure et quelques verres, j' avais tout réglé. J'étais sincère et j'y croyais. Savez vous ce qu'il advenait ?

Ca ne marchait jamais, à cause des autres, mes efforts n'étaient pas récompensés, ils étaient injustes pourtant j'avais fais des efforts, alors je buvais encore plus.
Je lisais sur l'alcool, j'écoutais les anciens mais ils ne connaissaient pas ma vie même si j'arrêtai de boire ma femme se barrerait, mon job était foutu, ils en avaient rien à foutre de mon passé, pourquoi j'arrêterai de boire ?, faudrait en plus me supprimer ça aussi. Même si j'arrêtai de boire, à l'évidence je ne l'envisageai qu'en dernier recours avec une obligation de résultat immédiat.

Dés lors, il arriva ce qui devait arriver: coma.

Alors, j'ai tout repris à zéro, méthodiquement. J'ai mis à droite tout ce que m'avait coûté l'alcool, la colonne "destruction" était bien remplie, celle "destruction en cours" était pas mal non plus, et à droite les emmerdes qui n'avaient aucun lien avec l'alcool, elle était vide.
Tous mes soucis avaient un lien direct ou indirect avec l'alcool, sans aucune exception. Quand ils n'en étaient pas la source, ils avaient été amplifiés à des niveaux colossaux avec l'alcool.

Mon problème majeur, devenu vital était l'alcool. Avant d'envisager de reconquérir ma femme, réinvestir mon job et revivre, il fallait que je m'occupe de l'alcool. IMPOSSIBLE me direz vous, en théorie, avec tout le bordel engendré, je ne voyais pas par où commencer.
Par le début mon ami, parce qui est possible sans l'intervention des autres, arrêter de boire, unilatéralement.

Savez vous ce qu'il advint ? en arrêtant de boire, les problèmes directement liés à l' alcool s' évanouissent: physiquement je dormais,mentalement j' arrivai à tenir une pensée cohérente plus longtemps chaque jour, un miracle ?
Non, la cause de ce miracle était que je ne m'étais pas foutu dans les veines ce qui était devenu pour moi un poison. Moi, je voulais que ça dure. Comment ?

Simplement, mon ami, en ne buvant pas, en choisissant de ne pas boire par ce qu'à l' évidence, ne pas boire permettait de ne pas souffrir des conséquences directes de l' alcool. Le choix de l'abstinence devint une évidence.
Chaque jour, éliminant méthodiquement ,en ne buvant pas, les conséquences de l' alcool, la pensée se raffermit, le corps aussi et un jour vient le moment de s' occuper des dégâts collatéraux:famille,enfants,boulot,etc mais seulement après s' être occupé de SOI,avec toute l' aide et le soutien des professionnels au fait de la méthode.

Pourquoi j' ai mis autant d' années à voir cette évidence, mon explication toute personnelle est la suivante:
comme pour "le syndrome de Stockholm", j' ai développé vis à vis de l'alcool un rapport haine amour qui a fait que je trouvais des circonstances à celui qui m' avait pris en otage.
Un verre sur la tempe chaque matin, l' homme s' habitue au pire, sa faculté d' adaptation dans la "merde" est extraordinaire sauf que pour moi le gars qui tenait le verre sur sa tempe, chaque matin, c' était MOI.

Voilà, j' ai été un peu long. Si vous êtes las, ne retenez qu' une chose et une seule:

L' abstinence est une évidence et si tel n' est pas le cas, elle le deviendra. Comment ?
en réfléchissant bien à cette certitude et à ce qu' elle vous ouvre comme possibilités, mettez en face "l' idée de continuer à boire" et ce que cette évidence vous ferme comme possibilités.
Face à face, quand vous serez prêt, mettez chacune des évidences et certitudes. Après, vous êtes libre de choisir.



Nb: Je terminerai par une anecdote. Il m' arrive de raconter cette petite histoire aux personnes en sevrage.

"imaginez que je vous emmène dans une pièce juste à coté, que je vous dis qu' à l' intérieur vit l' abstinence qu' une fois qu' elle aura percé votre regard, vous perdrez la faculté de reboire à vie ne serais ce qu' un verre au risque d' en mourir, rentreriez vous dans la pièce ? La regarderiez vous ?"
Vous seriez surpris des réponses. A une époque, je ne serais pas rentré et pourtant.....

A votre tour de répondre

Cordialement,

Écrit par : Dominique W. | 02.09.2008

Moi le mot abstinence ne me choque pas alors que je suis sensible au langage moraliste.
Même dans un contexte plus large car c'est une démarche volontaire avec un but... mais je suis peut-être déformée par mon éducation religieuse...

Par contre je n'ai pas tout compris

Par le début mon ami, parce qui est possible sans l'intervention des autres, arrêter de boire, unilatéralement.

Cela signifie-til que les autres sont indispensables ou non ?

Écrit par : Rosa | 02.09.2008

Bonjour,

Cette phrase synthétise l'idée cruciale que "celui qui arrête de boire est celui qui boit".J'ai souvent rencontré des épouses ou des maris qui pensaient pouvoir arrêté de boire à la place de l'alcoolique.L'alcoolique "pratiquant" que j'étais avait perçu immédiatement ce travers chez mes proches, j'attendais qu'il arrête de boire à ma place,ca n'a pas marché.J'en ai abusé.
Trés sincérement, l'abstinence pour un alcoolique n'est pas une idée moraliste,c'est un véritable concept révolutionnaire !

Écrit par : Dominique W. | 03.09.2008

Dominique, merci de cette précision car c'est vraiment un effet de la maladie que j'ignorais totalement : je suis malheureusement confrontée à travers mon fils à la maladie psychiatrique et vous me faites réfléchir car c'est vrai que le plus dur est d'admettre qu'on ne peut se soigner à la place de celui qui est malade.

Écrit par : Rosa | 03.09.2008

"Tous mes soucis avaient un lien direct ou indirect avec l'alcool, sans aucune exception. "

Il m'arrive de discuter avec un policier de nuit. Souvent, il résume son travail : "Supprimez l'alcool, on est au chômage : Violences conjugales, accident de la circulation, tentatives de suicide, jeunes qui font les imbéciles, agressions, etc.
C'est pas avec les cambriolages que l'on travaillerait. La majorité de nos interventions sont liées à l'alcool."

Écrit par : La Dame de Nage | 03.09.2008

Un salut amical "du mercredi" (sourire)

Écrit par : michelgonnet | 03.09.2008

@Sarah

A propos des jeunes et de cette nouvelle forme de consommation:l'ivresse alcoolique.

"L'alcool demeure la substance psychoactive la plus consommée à la primo-adolescence. Quelque 59 % des élèves de 11 ans, 72 % de ceux de 13 ans et 84 % de ceux de 15 ans déclarent en avoir déjà consommé au cours de leur vie. Phénomène particulièrement préoccupant, l'ivresse alcoolique présente une forte augmentation entre 2002 et 2006, puisque désormais 41 % des élèves de 15 ans déclarent avoir déjà été ivres, contre 30 % en 2002. Cette pratique touche davantage les garçons : 9 % des garçons de 11 ans déclarent avoir déjà été ivres, pour 4 % des filles, et, à 15 ans, 44 % contre 38 %. La France se situe néanmoins parmi les 10 pays où l'ivresse est la moins fréquente. C'est en Europe du Nord (pays scandinaves, Grande-Bretagne) que les niveaux de consommation sont les plus élevés. "
Extrait du site
http://mobile.lemonde.fr/societe/article/2008/09/02/la-sante-des-11-15-ans-bilan-mitige_1090599_3224.html

A visionner également le jt de 20h de tf1du 2 septembre (mettre le curseur sur 18 :40pour accéder directement au reportage)
http://tf1.lci.fr/infos/jt/0,,4055588,00-le-journal-televise-du-2-septembre-2008-20h-.html
Malheureusemnt édifiant.

Écrit par : LP | 03.09.2008

@ Rosa me suggères avec beaucoup d'amitié une catégorie sur ce Blog concernant l'alcoolisme .

Une telle rubrique serait ICI trop restrictive et pas dans l’esprit de ce Carnet. Je préfères par mes Notes donner un sens personnel à ce mot que j'aime tant, résilience.

Ma rubrique Nouvelle vie par contre peut pour la citer « aider même des gens qui se battent contre d'autres pathologies et qui perdent espoir ». C’est vrai que je pourrais y rajouter ces Notes.

Il existe de nombreux Blogs, sites et forums sur Internet où celle ou celui qui le désire trouvera tous les éléments d’information, de réflexions et de témoignages.
Ainsi que les coordonnées des acteurs de prévention et d’aide dans le domaine de l’alcoologie ou d’autres dépendances.
J’ai d’ailleurs répondu récemment par ce biais des moteurs de recherche à une demande précise de coordonnées exprimée ici.

Écrit par : LP | 04.09.2008

je ne me suis jamais trouvé dans cette situation de vivre avec l'alcool, mais je connais des personnes proches de moi qui n'ont pas le courage de faire ce que tu as fait il y a 4 ans, j'ai lu ton texte avec comme fond musical "Ridan"
a bientôt
lylytop

Écrit par : lylytop | 14.09.2008

@lylytop

Merci de ce passage ici.
Petite précision: Le texte "Du fond du trou" est de Dominique W et nous expliquons dans la Note en lien "Alcoolisme abstinent" notre démarche. Dominique 4 ans et un de plus pour moi dans quelques jours. Deux histoires mais un même message que nous espérons être d'espoir.
Très bon dimanche.

Écrit par : LP | 14.09.2008

Trés agréable lecture, je suis une frangine de tout cela et suis à plus de 5 ans et demi d'arrêt, j'espère de tout mon coeur ne faire peur à personne, mais au bout de plus de 5 ans une contrariété ++, et l'envie que je n'avais pas connue durant tout ce temps m'a sauté à la figure, dans le coeur, les tripes, le cerveau, j'ai pleurée j'ai crié j'ai hurlé, et j'ai même acheté le produit, je l'ai saisit l'ai mené chez moi, l'ai posé face à moi sur la table, je l'ai regardé longtemps, assise sur une chaise la main tenant ma tête qui penchait fatiguée de peser le pour et le contre, de réfléchir, après 30 ans d'alcool, ma première lutte est arrivée comme une traitresse violente, je voulais l'ivresse violente tel un interdit qu'on aimerait plus que tout sans le savoir quelque chose qui vous dépasse. J'ai finalement pas consommé mais je suis resté un peu étourdit car être si heureuse dans l'abstinence, militer alors j'ai pas compris, et reste en moi, je le crainds une presque peur que les envies se réinstallent. C'était il y a quelques semaines c'est pas revenu mais je ne suis plus aussi sereine.. Mais ça passera je pense enfin j'espère.

Écrit par : JOE LG | 26.08.2009

Bonsoir Joe,

Je n'ai pas peur et je comprends.Je n'ai jamais exclu qu' un jour je sois assis devant un verre.Je me refuse à l'exclure parce que rien ne me garantit qu'un jour, mon envie de m'oublier ne réapparaisse pas.Tu n'as pas consommé, je suis heureux pour toi.Je trouve que tu as fait le bon choix.Mon écriture,mes anniversaires, je les fête comme à l'époque de la grande boisson, pour ne pas oublier de remercier ma renaissance,mais également parce que je ne veux pas oublier,qu'avant j'étais mort,presque.
Je pense aussi que ta sérénité reviendra,encore plus forte car renforcée par cette épreuve.
Je te souhaite le meilleur pour toi et les tiens.
Fraternellement,

Dominique

Écrit par : DOMINIQUE W. | 26.08.2009

Merci Joe et un grand merci d'avoir écrit ses mots. Pour toi en premier car les mots déposés permettent de se soulager et par les partages d'en entendre d'autres comme ceux de Dominique. Pour moi ensuite qui doit être en permanence conscient que cela peut m'arriver. Je n"ai pas bu ce jour qui se termine , voilà la seule chose dont je suis certain. Et demain commencera par la gratitude de ce réveil l'esprit clair.
Dans quelques jours je fêterai mon sixième anniversaire mais je préfère parler d'anniversaire de nouvelle vie. Au sens d'une deuxième naissance et sur ce long chemin fait de résilience. Sur ce chemin, j'apprends à me connaître, à me construire. L'apprentissage de l'abstinence heureuse qui ne doit jamais me faire oublier la vigilance.
Merci encore à toi et à Dominique, la soirée était belle ce mercredi soir du côté du Cros de Cagnes, les mots lus ici en sont la continuité.

Écrit par : Louis-Paul | 26.08.2009

En lisant cette page, je ne pouvais pas ne pas y mettre un petit mot pour JOE, des remerciements à Dominique et à LP; Sans fanfaronnade, mais avec une certaine gravité dans l'âme, je ne ris plus lorsque je parle de la maladie alcoolique,(l'alcoolisme) qui m'avait terrassé aprés 14 années de destructions de tous ordres, acculé à vivre sous les ponts,ruiné, battu, vaincu, réclamant la mort et sauvé par miracle.j'ai rencontré une association les AA, il en exsiste d'autres, moi, c'était celle là...
Avec eux j'ai pu solidifier mon abstinence, c'est vrai que ce produit alcool, courrait dans mes veines et dans ma tête, que ce fut très difficile de m'en séparer, mais ensuite, jour après jour j'ai pu remonter la pente, puis me consolider face à ce qui était devenu mon poison;
j'ai pu au bout de quelques années me reconstruire solidement, puis recontruire une vie, puis reprendre ma place dans la société active, cela fait maintenant 27 ans que je ne bois plus et je suis heureux d'avoir traversé une meilleure vie que l'autre qui m'avait terrassée. je te félicite Joe de continuer de tenir bon, ta solidité deviendra plus forte de jour en jour, et comme beaucoup d'autre tu pourras "renaître" vers des jours de joie de vivre; bon courage, mes pensées t'accompagnent. Robert.

Écrit par : ROBERT DE NICE. | 27.08.2009

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