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MES MERCIS DE NOUVELLE VIE

 

Vous pourrez lire ci-après des extraits de  Notes écrites à l'occasion de mes anniversaires d'abstinence. En cliquant sur la date, vous aurez accès à l'intégralité de ces billets.
Mes mots, déposés sur ce carnet « d’ici et maintenant » ainsi que  ceux  semés ici et là, sur la planète Internet n’ont qu’un seul but : Donner espoir à celui, celle qui souffre, de la maladie  de l’alcool ou de celle de l’alcool de l’autre et dire  aussi qu’il est possible de se construire une vie nouvelle. Je sais qu’il en est de même dans les textes écrits par des amis et  que j’ai publiés. Je suis très reconnaissant des témoignages d’amitié, d’encouragement que vous m’avez envoyés par courriels, déposés en commentaires sur ce blogue. De tout cela je vous remercie. De cette Nouvelle vie, je remercie.

 

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Des extraits de mes Notes des 23 septembre :

(Pour lire la totalité, cliquez sur la DATE) 

 

 

 

23 SEPTEMBRE 2006 :  3 ANS

Cette maladie est de plus en plus reconnue comme telle.   Et surtout, les malades, hommes et  femmes, connus ou inconnus  qui ont pu sortir de la honte, du déni, de l’isolement, parlent, écrivent, témoignent. Ces témoignages sont autant de mains tendues à celles et ceux qui souffrent de l’alcool ou de l’alcool de l’autre.   A celles et ceux qui au fond de leur obscure nuit noire peuvent entrevoir un rayon de lumière et un jour,  décider de se laisser porter par le halo de l’espoir. Qui peut être pousseront une porte où derrière, ils trouveront l’aide que moi j’ai trouvé. Aujourd’hui, en ce jour anniversaire marqué à jamais dans ma mémoire, celui où « j’ai posé le verre », je remercie. Tout simplement  mais pleinement de tout mon corps, mon esprit et mon âme. Je remercie.

23 SEPTEMBRE 2007 : 4 ANS

9 mois, c’est le le temps de construire un être, 9 mois, c’est le temps d’apprendre à faire  les premiers pas… Pour moi, 9 mois est  le temps qu’il m’a fallu pour réapprendre les gestes de la vie quotidienne, pour que mon corps reprenne un peu de vigueur, pour n’avoir  plus peur de sortir, d’aller à une soirée chez des copains, pour que petit à petit l’obsession s’en aille. L’obsession de ne pas  reprendre ce premier verre que je savais fatal. à mon rétablissement. C’était 9 mois après le 23 septembre 2003, 9 mois après Cabris. Le petit carton jaune se voulait témoin de l'avancée pas à pas, mois par mois dans cette première année d’abstinence  à une période où tous les  23 de chaque mois étaient soigneusement notés sur le calendrier mural.

Aujourd’hui, cela fait 4 années et je fais une autre lecture du petit carton jaune. Ma démarche de « nouvelle vie » se veut plus spirituelle mais ma vigilance est toujours de mise. Ce carton jaune que depuis j’ai offert à des êtres chers et à des anonymes en souffrance - d’eux ou de leurs proches- contient des messages universels, des recettes de vie qui ne sont pas réservées aux seuls dépendants malades de l’alcool. Et en ce jour « anniversaire » de Nouvelle vie, je voudrais partager avec celles et ceux qui me liront ce très beau texte que vous pourrez trouver sur Internet avec quelques variantes.

 23 SEPTEMBRE 2008 : 5 ANS  

(…) Les valises sont posées, il est 11 heurs, P me ramène au centre du village. Ce sera encore quelques  mots échangés avant qu’il me laisse, seul avec moi-même et MA décision.  Au CALME, les entrées sont à la mi-journée, tous les mardis. Je fais  deux fois le tour du village, alimente encore un peu ce corps en manque et me retrouve  devant cette petite côte, ces dix mètres qui me séparent de cet endroit qui en  ce moment précis est encore lieu de peur.

 Il est 12h15, je sais que si je fais ces quelques pas, j’en accepterais TOUTES les conséquences. Je ne sais pas encore que ce sera le début de cette Nouvelle vie dont je parle tant sur ce Blog. Il reste sans doute des traces de déni mais la souffrance est trop forte et ce bâtiment  symbolise tellement l’espoir. Je m’abandonne, je monte.

  

23 SEPTEMBRE 2009 : 6 ANS

(…) C’est à ces femmes et hommes qui se sont trouvés à un moment près de moi pour m'accompagner que je pense  ce jour. Militants des associations, médecins et infirmières, collègues de travail, famille, amis.  Le jeune enfant reçoit des compliments, des encouragements.

Le dépendant en rétablissement reçoit son premier cadeau. Celui   de voir un jour l’image de son visage, propre, sans rougeurs ni boursouflure, souriant. Le bonheur qui se lit aussi sur les visages de ceux qui vous aiment. Il  voit beaucoup de  promesses se réaliser.  Il ne renie pas son passé, il en assume les conséquences. Cela met des années et il lui faut affronter bien d’autres peurs mais il se refait petit à petit une vie. Son abstinence est un choix, car il a retrouvé ce libre choix qu’il avait perdu. Il n’est pas non plus un zombie ou un extra-terrestre. Il a ses joies et ses souffrances mais ses émotions ne le mènent plus vers « le produit ».

Il vit et s’ouvre à la vie.

 

 23 SEPTEMBRE 2010 : 7 ANS

(…) 9h : rendez-vous individuel avec le psy, les derniers conseils. Le lundi,  la 8ème et dernière séance d’information en alcoologie a été entièrement consacrée à l’après cure. J’ai soigneusement  noté. Tout d’abord,  bien retenir trois choses importantes : Suivre le traitement médical de plusieurs mois à base de sulfate de magnésium. Avoir toujours à l’esprit le mot « Patience » durant cette  convalescence qui devrait durer un an et pratiquer  toute la vie les exercices psycho somatiques (La soma) ,   aide précieuse à l’apprentissage du bien-être et  à  la maîtrise de la panique.   Savoir ensuite que des phénomènes déroutants  peuvent survenir dans les mois à venir,  le plus fréquent étant le flash, cette envie subite de boire sans raison qui disparaîtra en quelques secondes après l’absorption de 2 ou 3 verres d’eau. Il y a aussi les « cuites sèches », le « tunnel »…de tout cela ne pas hésiter à parler ! Le docteur parle ensuite de cette vie qui nous attend, les points de vigilance, les rapports avec les autres,  mais surtout avec ce nouveau « soi-même ».

 Tout est évoqué, l’intime aussi et ce mot noté, si beau Tendresse : « s’accepter le matin et s’aimer toute la journée.» (...)

 

23 SEPTEMBRE 2011 : 8 ANS

 

Partager, le mot n’est pas anodin. J’ai eu durant les mois qui ont précédé mon séjour à Cabris de rares moments où je sortais de mon isolement. C’était dans ces groupes de paroles où j’ai pu- inconsciemment au début-jeter les bases de ce que serait mon futur rétablissement. Quelque chose me poussait à quitter le monde de l’obscure et du désordre intérieur et je sais maintenant que cela m’a sans doute sauvé la vie. Ces instants brefs étaient comme une porte un tout petit peu ouverte dans une pièce d’insoutenable souffrance. Je sais aussi aujourd’hui que c’est l’instinct de vie qui guidait vers un ailleurs ces pas hésitants. Tout cela, je le raconte un peudans mes Notes anniversaires.

23 septembre 2011 : Le travail pour me construire une vie heureuse sans « béquilles » reste de chaque jour et de toutes les vigilances. Mais je ne suis pas seul! Il me suffit de prendre un téléphone, d’écrire un courriel, d’aller à une réunion, de parler à un ou une amie pour sortir du risque de cet isolement mental dans lequel parfois, les émotions m’enferment. (...)

 

23 SEPTEMBRE 2012: 9 ANS

(...) Je peux écrire ce mot aujourd’hui, sérénité.

Je dis bien aujourd’hui, je ne voudrais pas apparaître présomptueux, juste partager les bienfaits du rétablissement et du travail personnel que je continuerais à entreprendre.

Car mes moments de bien être sont  beaucoup plus nombreux que ceux de l’angoisse. Et  je sais accueillir mes états d’âme négatifs  sans aller me réfugier dans d’éphémères calmants,  substituts de « bonheur » et  surtout porte grande ouverte à une insoutenable souffrance.

Sérénité. Le médecin psychiatre Christophe André définit ainsi ce mot: La sérénité est une tranquillité actuelle, mais aussi un vécu de paix avec son passé et une confiance dans les instants à venir Sérénité. Le médecin psychiatre Christophe André  définit ainsi ce mot: La sérénité est une tranquillité actuelle, mais aussi un vécu de paix avec son passé et une confiance dans les instants à venir (…). Je sais que cela ne s’est pas fait tout seul, je sais que cela ne vaut que pour aujourd’hui et je n’ai pas oublié. Sérénité rime bien avec humilité. J’ai commencé ce billet en évoquant les arts ; celui de vivre mérite d’être partagé.  

 

Écrit par Louis-Paul Lien permanent