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31.08.2008

Alcoolisme abstinent

Je reproduis  sur ce Blog et avec son accord, un deuxième texte de Dominique W. "Du fond du trou".

 Vous pourrez lire ce texte à la suite de cette Note rédigée en commun.

 

Nous avions publié un partage de Mots et Photos  ici même le mercredi 9 avril 2008, qui avait retenu une attention particulière et de nombreux messages.

Dominique W et moi avons fait connaissance en nous rendant sur le Blog de Dominique Autié.

Il nous manque, à tous les deux, à  beaucoup d’autres internautes  comme en témoignent  les écrits lus, ici et là sur la Toile.

Mais il manque certainement encore plus à toutes celles et ceux qui venaient, dans sa rubrique  Alcoolisme abstinent de  son Blog chercher soit un début d’espoir, soit la force de poursuivre leur  chemin, celui  de l’abstinence heureuse.

Nous nous inscrivons dans la fraternité qu’il définissait si bien, qu’il vivait si justement, nous continuons nos vies, ainsi nous témoignons pour l’Espoir, tout en lui rendant hommage.

C’est le sens de cette publication.

Dominique W et Louis-Paul, 

Août 2008.

 

Fleurs 1-PhotosLP-2008.jpg
PhotosLP

 

Commentaires

bon dimanche bises

Écrit par : mamita | 31.08.2008

triste ce texte, j'espère que tu vas bien, bisous de dimanche

françoise

Écrit par : Francoise du Var | 31.08.2008

Une pensée particulière.

Écrit par : kipik | 31.08.2008

La vie nichée toujours où on ne l'attendrait plus... telle cette fleur de pissenlit au creu de la roche !
Tu l'illustres très bien.

Écrit par : gazelle | 31.08.2008

Je trouve ce texte magnifique car il décrit avec une réalité percutante la souffrance de l'alcoolisme.
Je n'ai pas bien compris s'il est de Dominique Autié ou de Dominique W

Il y a un mot qui m'a choquée : imposture car il s'agit d'une maladie donc je ne vois pas où est l'imposture.

Tout ce partage d'expérience est précieux à ceux qui sont dans l'enfer de l'alcool et à leurs familles mais aussi à ceux qui vivent d'autres maladies liées aux blessures de la vie : c'est un message d'espoir. On est en enfer mais on peut s'en sortir.
Merci à vous deux.

Écrit par : Rosa | 31.08.2008

@Rosa

Le texte ci-dessous est écrit par Dominique W.
C’est le deuxième publié sur ce Blog, après « Et au milieu coule une rivière » le 9 avril 2008.

Sa « Lettre aux septiques » à elle été publiée sur le Blog de Dominique Autié le 10 août 2007.


Nota :Tu peux aussi relire mes Notes des 3 et 4 juin 2008 mais c’est en se rendant sur son Blog que tu retrouveras l’esprit de celui à qui nous rendons hommage ici.
Il est facile d’y « naviguer » par un index.
http://blog-dominique.autie.intexte.net/blogs/index.php/all?cat=36

Écrit par : LP | 01.09.2008

Excuse-moi Louis-Paul je me suis un peu perdue dans les liens.
En fait j'avais relu et compris après avoir posté mon com.
L'important est la fin de mon com.
Je vais essayer de naviguer comme tu me l'indiques.
Bonne journée et bonne semaine.

Écrit par : Rosa | 01.09.2008

Bonjour
Juste un petit coucou je reviendrais lire plus tard
Bonne journée

Écrit par : Noisette | 01.09.2008

Là où nul n'y croit éclos une fleur qui fait éclater les chapes de béton scellées sur nos pas

Écrit par : Sheedir | 01.09.2008

Bonjour à tous,

MERCI pour vos commentaires.
Je reviens sur la notion d'imposture.Ma maladie n'était certes pas une imposture,mais ma vie sous alcool a été une véritable imposture,dans le sens où j'étais devenu une mystification de moi-même,une tromperie permanente.
Je vivais dans le mensonge,je mentais,trichais....Cette vie là ne me ressemblait pas et pourtant elle était devenue la mienne.
Je me suis fais passé pour ce que je n'étais pas: un salaud.Tel était mon imposture,une de mes impostures.Quand je buvais,je portais des masques,que je faisais tourner à volonté,pour m'echapper,mais sous le masque gîsait,de plus en plus douloureusement, mon vrai visage.
"Qui étais je ?" "qu'allais je devenir ?" n'étaient déjà plus mes questions, "comment allais je finir ?" était l'interrogation de ces instants.

Cordialement,

Dominique

Écrit par : Dominique W. | 02.09.2008

A mon tour de remercier.

Tout d’abord Dominique W pour ce beau partage et ses précisions, ici sur le mot « imposture », plus bas sur le mot abstinence. Dois-je ajouter que ses mots sont miens?

Ensuite vous remercier de tous vos commentaires qui sont autant de messages d’espoir que je voudrais, si vous le permettez dédier à tous les êtres en souffrance d’eux mêmes et à leurs proches.
Une phrase particulière résume bien l’esprit de ces deux Notes et des commentaires déposés :
« Là où nul n'y croit éclos une fleur qui fait éclater les chapes de béton scellées sur nos pas. »


Juste quelques mots.
Une fois le sevrage fait et passée une période délicate et plus ou moins longue, cela peut paraître paradoxale mais l’abstinence permet un choix que l’alcoolo dépendant n’a plu.

J’ai le choix de boire ou de ne pas boire.
J’ai le choix de me construire une vie la plus heureuse possible sans alcool.

Ceci dit, oui il y a bien " danger " comme écrit dans un commentaire mais ce n’est pas " déprimant ". Le mot qu’il convient d’employer est vigilance. Un alcoolique «stabilisé » a besoin d’une hygiène de vie physique et mentale rigoureuse. L’alcool n’est jamais loin, au coin d’une émotion mal gérée ou dans le gâteau du coin.

Dominique Autié écrivait en juin 2006 :
« L'alcoolique abstinent n'a pas peur. Juste froid aux yeux. »
Sa Note avait pour titre : L’abstinence.


http://blog-dominique.autie.intexte.net/blogs/index.php/2006/06/09/eloge_de_l_abstinence

Écrit par : Louis-Paul | 02.09.2008

A Dominique
merci pour l'éclaircissement.
Je me méfie des mots à connotation moraliste quand il s'agit de décrire les effets d'une maladie d'ordre psychiatrique : tant d'autres ont tendance à le faire.
par exemple "je me suis fait passer..." non "la maladie m'a fait passer..."
Peut-être suis-je pointilleuse mais les mots sont importants pour faire changer les mentalités.

Écrit par : Rosa | 02.09.2008

Bonjour Rosa,

Vous évoquez dans votre commentaire un aspect central du soin adressé à un alcoolique.Quelle est la "part" affectable à la maladie ou non ? qu'est ce qui reléve ou non de la maladie ?
Le malade que j'étais, aprés trés longtemps avoir nié son état d'alcoolique, a systématiquement revendiqué celui ci pour nier toute responsabilité dans ce qui lui arrivait."ma maladie avait bon dos".C'était l'alibi royal a mes réalcoolisations et à "c'est pas ma faute,je suis malade".
Or, aussi vrai que la faute n'a rien avoir dans cette pathologie,l'absence de faute n'a pas à être revendiquée, où plus exactement si tel devait être le cas,le débat ne se situerait pas au niveau de l'alcool.
Je n'ai pas à revendiquer un statut de malade pour me dédouaner de ce qui reléve de ma responsabilité.
Si demain je tue quelqu'un en voiture,ivre, suis responsable ou malade ? Au delà de ce cas extrême,il en est aussi vrai pour toutes autres actes plus anodins.
Bien entendu, le fait d'être alcoolique ne m'excuserai pas.Ma responsabilité serait entiérement engagé,demander à m'y soustraire serait honteux.
L'alcoolique que j'étais fût un grand irresponsable.Même malade,il relevait de ma responsabilité un ensemble d'actes inqualifiables.Il m'a fallu y répondre,le plus honnêtement possible et en m'abstenant d' agiter un pseudo statut de victime alcoolique.
La difficulté dans mon alcoolisme a été que là où j'avais besoin de soins,de conseils experts,d'accompagnement,j' avais des "bons sentiments" d'abord,puis de l'incompréhension et de la haine.Mon alcoolisme était une inaptitude à gérer mes émotions, celles ci devenaient de plus en plus nombreuses,douloureuses et contradictoires.La confusion régnait.
J'avais besoin de tout autre chose: de soins appropriés à ma pathologie.
Ce qu'on peut attendre des autres à mon stade était ceci: "ne tirez pas sur l'ambulance"....or du fait d'une méconnaissance de la maladie,d'un mélange des genres, "on ne tirait pas sur mon ambulance,on la mitraillait".
Je l'avoue,c'est trés compliqué pour les uns et les autres,la gestion d'un alcoolique dans une famille,ça souléve un peu comme les plaques tectoniques,les territoires de chacun,personne n'en sort indemne mais par la suite un nouvel équilibre,plus sain s'installe.On ne reconstruit pas avec ses ruines,mais on garde le souvenir de celles ci pour ne pas commettre les mêmes erreurs.
Le rétablissement de l'alcoolique est possible intégralement,à la condition que parraléllement au recouvrement de ses droits, la volonté de faire face à ses devoirs soit clairement revendiquée Et pratiqué.
Voilà,je vous laisse ici.J'ai été un peu long,mais votre intervention m'a inspirée ces quelques lignes.
Toutefois ni voyez pas autre chose que mon témoignage,de mon alcoolisme,à travers mes pensées,certes de l'autre rive mais du même et unique fleuve qui me charrie.
Cordialement,

Dominique W

Écrit par : Dominique W. | 03.09.2008

@ Louis-Paul
Je viens de lire les commentaires. Je n'en avais pas pris connaissance avant mon courriel.

@ Dominique W.
Ce mot "imposture" tombe à pic. Merci de l'avoir utilisé. Enfin, j'aurai préféré qu'il reste dans son dictionnaire …

@ Tous les deux,
J'aimerai pouvoir remonter le temps et savoir ce que vous étiez avant. Voir le chemin parcouru. Tous deux vous maîtrisez très bien les mots, enfin ce que j'en comprends. Continuez à vous abstenir de l'alcool, on se sent honorée de vous lire.

Et moi, à la tentation d'une pensée !!!! ;-)
Un thé ?

Écrit par : La Dame de Nage | 03.09.2008

Dominique
merci infiniment sur toute cette analyse de la responsabilité malgré la maladie mais c'est angoissant pour l'entourage...Car on ne peut soigner le malade qui ne se reconnaît pas malade : quelle est la responsabilité de l'entourage ? Quel est son rôle ? Vous avez dit que pour votre part vous étiez au seuil de la mort : mais sans cela ?
Rassurez-vous, je n'attends pas de réponse si c'est trop difficile.
Personnellement je suis croyante et je pense que tout homme est sauvé. Non pas dans l'au-delà comme on l'a cru longtemps mais aujourd'hui, sur terre.
Louis-Paul et vous en êtes la preuve...

Dame de Nage comme toi j'aimerais remonter le temps, leur temps qui n'est sans doute pas le même à tous les deux.

Écrit par : Rosa | 03.09.2008

@ Rosa, Sarah

Ce n’est pas remonter le temps qui est le plus intéressant mais les témoignages, écrits ou/et oraux (Je participe aux deux) qui peuvent permettre l’identification, la fin de l’isolement terrible et peut être du déni. Et un début d’espoir à celle ou celui qui souffre et à ceux qui souffrent de l’alcool de l’autre.

Écrit par : LP | 04.09.2008

Si, Louis-Paul, aujourd'hui, demain, nous croisons des gens qui sont dans la passe que vous avez traversé Dominique et vous. Notre regard est parfois dur, ce qui n'arrange pas les choses pour eux. Savoir qu'ils peuvent s'en sortir aiderait à avoir un autre regard. Pas tout le monde, certes, il y a des gens qui sont trop heureux de la déchéance des autres, mais il est des gens sensibles.
Actuellement, l'atmosphère générale (politique, travail …) n'est pas à l'espoir. Si nous ne trouvons pas des repères humains pour nous conforter comme l'écrit Rosa que tout Homme est sauvé (même si je doute énormément de la religion), nous ne pourrons épauler les autres.
J'arrête pour travailler plus.

@ Rosa,
Je suis très émue de ce que je lis ici. Pensées positives.

Écrit par : La Dame de Nage | 04.09.2008

@Sarah, Rosa

Je les croise ces regards régulièrement (le mercredi) et OUI, ILS peuvent s'en sortir. Ils ont poussé une porte et c'est cela sans doute le plus dur: Sortir se l'isolement.

Des Blogs comme celui de Dominique Autié, peut-être comme le mien peuvent peut-être aider à cela.

Mais rien ni personne ne peut faire arrêter de boire (ou consommer tout autre produit psychotrope) une personne. Et ce n’est pas une affirmation « comme cà », je l’ai vécu. .

Par contre, faire découvrir qu’il s’agit d’une maladie et non pas d’une tare honteuse peut changer beaucoup de choses.

Et changer aussi ce regard des autres dont vous parler.

Quelle est la responsabilité de l'entourage ? Quel est son rôle ? demande Rosa à Dominique.

Je ne réponds pas évidemment à sa place et cela nécessiterait une Note entière consacrée à ce sujet TRES important.

Juste pour aujourd’hui une référence d’un ouvrage parmi d’autres : Dominer ses émotions de Thierry M. Carabin.Les pages 122 et 123 sont un condensé remarquable sur ce sujet.
Le livre est publié aux éditions De Vecchi, 5 euros en poche.


A toutes les deux, une très bonne fin de semaine.

Écrit par : Louis-Paul | 05.09.2008

En pensées avec vous...

Écrit par : Claude | 08.09.2008

Bonjour Rosa,...et vous tous,

..Car on ne peut soigner le malade qui ne se reconnaît pas malade : quelle est la responsabilité de l'entourage ? Quel est son rôle ? Vous avez dit que pour votre part vous étiez au seuil de la mort : mais sans cela ?
Rassurez-vous, je n'attends pas de réponse si c'est trop difficile.


Vous posez à nouveau une question centrale sur l'accompagnement du malade,particuliérement sur celui atteint de troubles psychiques.
Je ne vais parler que de mon cas.
Pour ma part, je suis assez radical sur cette notion de responsabilité: "on ne se tue pas à cause des autres,on ne boit pas à cause des autres mais en raison (ou absence de raison) de Soi.
Je croise souvent des conjoints abattus,persuadés de leur grande responsabilité dans l'alcoolisme de leur époux ou épouse.Ce n'est jamais le cas.Ceux que j'ai rencontré aimaient profondément leurs compagnons,mais pas celui qui boit,jamais.
La culpabilité est "ce qu'on jette à la gueule des autres par impossibilité de faire face à la vision de la douleur".
Il n'est pas aisé d'accompagner celui qui tombe,meurt ,car qu'on le veuille ou non,c'est soi qu'on regarde,à échéance bréve ou non.Alors, on veut des coupables,à défaut d'accepter qu' on ne peut pas tout,que des choses nous dépassent,que la vie n'est pas un long fleuve tranquille,....
Ce n'est pas de la résignation que d'accepter ce qu'on ne peut pas changer,la perte,la maladie,la mort...
Je situe la responsabilité , cette notion, du coté de la vie,des vivants.Ma responsabilité quand je témoigne n'est pas de prendre la place de celui qui me fait face,mais d'être juste avec ce que je dis,d'être le plus sincére possible et dans le seul but de faire naître l'espoir,un peu comme la photo de Louis-Paul, des fleurs qui naîssent dans le bitume...Juste ça.Un éclair de vie.
L'entourage ne peut pas tout,c'est un fait, mais de plus n'a pas a jouer ce rôle.Personne n'est taillé,preparé à voir débarquer un alcoolique dans sa vie, et pourtant il faut bien continuer à vivre.Certains s'interdisent de vivre,le temps s'arrêtent pour tous,retenu au goulot de celui qui tombe.
Je crois que l'accompagnement psychologique de l'entourage est primordial.La maladie souléve des questions chez tous,un questionnement personnel qui renvoie à chacun,et qui ne regarde que chacun."Faire la part des choses" est une necéssité,un soutien est utile.
Je vous souhaite bon courage.
Sans être au seuil de la mort, aurais- je arrêter de boire ?
Je ne sais pas et c'est sans importance,ce qui compte est ce jour et ce que j'en ferais,dans la limite de mes possibilités.
Il fait beau,mes chats se balladent,j'ai vu les vaches dans le champs (noires et blanches),les fleurs sont belles,jusqu'ici tout va bien....
Bonne journée colorée,

Dominique

Écrit par : Dominique W. | 09.09.2008

Merci Dominique
même si vous ne parlez que de l'alcoolisme on peut faire des liens avec l'accompagnement d'autres malades.

Écrit par : Rosa | 09.09.2008

Pour Louis-Paul et Dominique
ce billet sur un livre lu en pensant à vous.

http://trabouleuse.canalblog.com/archives/2008/09/09/10519172.html

Écrit par : Rosa | 09.09.2008

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