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10.03.2009

Les jeunes et l’alcool

Rajout du vendredi 13 mars:

Les commentaires déposés sur cette Note sont très riches, je remercie celles et ceux qui ont écrit leurs mots, leur avis, leur expérience ici.

Je vous invite à les lire.

J'ai aussi rajouté quelques réflexions personnelles sur ce sujet qui me tient à coeur.

LP

 

 

 

Il n’y a pas que les autoroutes et leurs stations où il sera plus difficile – du moins à certaines heures – de faire d’autres pleins que ceux d’essence !

Il y a une autre  autoroute appelée Internet et là aussi il y a danger.

Plutôt qu’une longue Note, j’ai préféré  mettre ci-après et  en lien l’émission de France Inter  ainsi que le texte publié en octobre 2008 par la Défenseure des enfants. Je  termine par un lien vers une de mes Notes rédigée en 2006.  

img19766.jpg

photo : Pierre, 24 ans, réside actuellement à l’Hôpital Paul Brousse dans l’espace « addictologies ».

© Thibaut Cavaillès

 

Un Dossier sur France Inter:

Les jeunes et l’alcool:

 

A écouter attentivement  Michel Reynaud, spécialiste des addictologies à l’hôpital Paul Brousse  à propos de la publicité pour l’alcool sur Internet qui évidemment ciblera en priorité les adolescents. (1’46" Thibaut Cavaillès)

 

 Un texte ...d'octobre 2008:

La Défenseure des enfants exprime sa profonde préoccupation sur le projet d’autoriser la publicité de boissons alcoolisées sur Internet

 

Alors que des annonces très positives de renforcement de la lutte contre l’alcoolisation des mineurs viennent d’être présentées par le Gouvernement dans le projet de loi « Hôpital Patients Santé et Territoires » le 23 octobre dernier, la perspective de la modification de la loi Evin qui autoriserait la diffusion de publicités pour des boissons alcoolisées sur Internet, média le plus utilisé par les enfants et les adolescents, ne peut que constituer un brouillage du message courageux gouvernemental sur un sujet de Santé publique majeur.

Les conditions proposées pour atténuer les effets de ces possibilités offertes aux alcooliers (messages sanitaires visibles, prohibition des spams et des pop-ups, interdiction sur les sites dédiés à la jeunesse et au sport) ne satisfont pas la Défenseure des enfants qui rappelle les chiffres très inquiétants des effets de l’alcoolisation chez les jeunes :

-la consommation d’alcool s’intensifie dès la fin du collège et à 15 ans, un jeune sur trois déclare avoir déjà été ivre(1)  et presque 28% des 15-19 ans disent avoir été ivres au moins plus de quatre fois dans l’année (2)

-les comas éthyliques chez des enfants de 12-13 ans ne sont plus rares aux urgences pédiatriques

L’alcoolisation est impliquée dans 16% des accidents mortels des 15-17 ans, dans des bagarres et violences sexuelles

30 à 40% des premières relations sexuelles ont lieu sous alcoolisation

Les jeunes de 16 à 17 ans dépensent chaque mois de 26 à 42 millions d’euros pour l’alcool (3)

La Défenseure des enfants rappelle que son point de vue et ses recommandations ont été exprimées sur la consommation alcoolique des jeunes dans son rapport « Adolescents en souffrance, plaidoyer pour une véritable prise en charge », remis au Président de la République en novembre 2007.

 

Paris, le 31 octobre 2008

 

 

 (1) Patrice Huerre et François Marty, Alcool et adolescence, Hachette 2007

 (2) Observatoire régional de la santé, Les jeunes en Ile-de-France, activités physiques, surpoids et conduites à risques, rapport mars 2007

 (3) Rapport d’Hervé Chabalier remis au Ministre de la Santé en 2005

   Le texte ci-dessus de La défenseure des enfants en format pdf

 

Lien vers

 

Ma Note du 23 septembre 2006

Commentaires

Merci de véhiculer ton message

Écrit par : dominqiue | 10.03.2009

Et moi qui pensais que c'était moins un problème en France qu'ici. Très intéressant l'article, je pense m'en servir comme fiche de lecture aux cours. Merci beaucoup, L-P !

Écrit par : joye | 10.03.2009

Je suis toujours très content lorsque des gens, professionnels ou non, s'intéressent au problème de l'alcoolisation et de son grand danger. S'il est vrai que les jeunes (je l'ai été) ont besoin, pour connaître leurs limites, de braver la plupart des interdits, (c'est une façon de construire leur futur statut d'adulte) il n'en reste pas moin que certain pourront boire et s'arrêter et d'autre non! et le coté "festif de l'alcoolisation deviendra l'enfer". Je suis sorti de cet enfer dans lequel j'étais tombé, mais beaucoup de mon entourage ,n'ont pas eu cette chance! Même si maintenant j'essai d'aider en racontant mon histoire avec l'alcool, je reste lucide à savoir que l'expérience de l'autre n'est que comme la lanterne, "elle n'éclaire que celui qui la tient..." Néanmoins, jeunes qui lisez ceci,sachez que l'alcool pourra vous donner de la (fausse) joie, enlever vos doutes, calmer vos émotions, mais cette potion magique deviendra votre drogue indispensable et destructrice, N'ayez pas peur d'en parler autour de vous , aujourd'hui, cela se soigne, ce n'est ni une tare ni un vice, mais une maladie. Bien amicalement, Robert de Nice.

Écrit par : Robert de Nice | 10.03.2009

Et oui, comme le dit Robert, jeune, il nous faut braver les interdits, ça nous donne l'impression d'être adulte. Puis le mal est fait, alors pour mettre la machine en marche arrière,?... nous savons la difficulté. Heureusement, un jour jour nous avons trouvé une porte et des bras ouverts, des coeurs gros comme çà... et nous ne devons plus lâcher la bouée, elle est notre survie jusqu'à la fin de nos jours.

Je partage. Je cautionne.

Écrit par : faabienne | 10.03.2009

Banalisation de l'ivresse ,un vrai problème!

Souhaitons qu'on arrive à les alerter des dangers

Merci Louis-Paul pour ce billet et à Robert de Nice pour son témoignage

je viens de poser l'histoire" de cette présentatrice télé handicapée, accusée de faire peur aux enfants"...

En 2009, l'image d'une handicapée fait encore peur!

Bonne journée

Des bises

Écrit par : noelle | 10.03.2009

Belle Note mais impossible d'accéder à celle que tu donnes en lien !

Dans le même registre (les jeunes, l'alcool et le volant), l'association Ferdinand, du nom de l'acteur Patrick Chesnais, lutte pour sensibiliser les jeunes et leur montrer qu'on peut aussi s'amuser sans exagérer : http://www.myspace.com/associationferdinand

Écrit par : Marie | 10.03.2009

Oui, c'est effectivement l'alcoolisation aiguë, source d'ivresse, qui progresse,
http://www.invs.sante.fr/beh/2009/10_11/index.htm
et il n'est certes pas sain que continue à être promulguée la pub pour l'alcool sur internet. Comment mettre en œuvre des actions de prévention (car il est important qu'on en parle pour ne pas banaliser) quand sur un autre versant continue à être déversée machine rouleau compresseur de la publicité ?

Écrit par : xavier | 10.03.2009

Pour 4 € (Le prix d'une entrée de piscine) tu as combien de bières ?

Bien mignon d'interdire la publicité … mais si un jeune veut pratiquer une activité sportive, un bon moyen de percevoir les effets négatifs de l'alcool (Hormis les sports pratiquant la 3ème mi-temps) en a-t-il les moyens ? La cotisation de mon club est de 148 € l'an auxquels s'ajoutent l'équipement … Pas donné à tout le monde … et encore, ça risque d'augmenter un jour !
Benjamin fait de la planche à voile, ça ne l'empêche pas de faire la fête avec les copains … mais le plaisir de la glisse est plus fort, à quel prix ? Une simple combinaison est dans les 200 €, il faut ajouter la planche, la voile, etc. tout le monde n'a pas l'argent en avance pour l'acheter.

Que penser des soirées étudiantes sponsorisées par des marques d'alcool ?
Et puis … la vente de packs de plus en plus gros. Ma mère me racontait, par tradition, quand il y avait des ouvriers, elle achetait un pack de 6 bières. La dernière fois, elle n'a pas trouvé moins de 24 ! Elle n'a pas acheté et a posé la question aux gars … qui n'en voulaient pas.

Quand l'alcool est présent dans les familles, il arrive que les jeunes essayent pour comprendre ce que vivent leurs parents. Sans oublier mes CP qui ont déjà goûté le cidre, le vin … le champagne ! Vous comprenez il faut les ouvrir au monde ! Ça fait partie de la culture …

Dernière chose le prix, quand nous nous retrouvons pour boire un pot entre collègues, le vendredi, je paye mon jus de fruit ou mon thé au même prix que leur demi ! La contenance est parfois moindre …

Écrit par : Sar@h | 10.03.2009

Juste une précision suite à la remarque de Marie: C'est "réparé" (le lien).
Merci beaucoup de vos commentaires.

Écrit par : LP | 11.03.2009

Les jeunes et l'alcool, j'ai connu avec mes élèves.
Ils reconnaissaient chercher la défonse et me disaient mélanger l'alcool fort au coca pour cacher le goût de l'alcool fort qu'ils disaient détester.
En revanche je voudrais citer cette anecdote.
Un jour, au coup d'une sortie scolaire, un de mes élèves a sorti une bouteille de vin venue de la propriété familiale en Beaujolais. Il l'a amoureusement essuyée puis placée dans une fontaine pour la rafraîchir. Il l'a débouchée avec soin, geste de professionnel.
J'ai été la seule à boire son vin.
ses camarades ont dit "le vin, c'est dégueulasse"
Et c'est là qu'ils m'ont expliqué qu'ils ne buvaient que l'alcool mélangé au coca, "pour l'effet, pas pour le goût"

Les ados et l'alcool... illustration.

Écrit par : Rosa | 11.03.2009

Il est effrayant de constater l'âge de plus en plus précoce de l'addiction à l'alcool.
Il était de "mode" au niveau étudiant , comme un rite d'initiation ,avec la cigarette, du passage à l'âge des "libertés".
mais " je parle d'un temps que les - de 20 ans...". Aujourd'hui c'est une dramatique banalisation de la drogue accessible.

Écrit par : sido | 11.03.2009

et tu fais bien d'en parler (avec des arguments forts convaincants) car ce fléau est redoutable pour les jeunes qui trouvent la mort à la sortie des Discothèques le samedi soir parce que le copain qui conduisait avait trop bu !! merci pour ce billet Louis Paul !

Écrit par : jean-philippe | 11.03.2009

Bonsoir L.P. et merci de ton passage.
je ne mets pas de lien sur les blogs que je vais voir de temps à autre, car je ne veux pas que cela soit pris comme un "appel à visites" , puisque je ne publie plus!
Elles sont bienvenues si elles se fontt sans raisons "obligées".

Écrit par : sido | 11.03.2009

Ici aussi l'alcool fait des dommages chez les jeunes, mais il y a aussi les drogues c'est un vrai fléau.

Écrit par : Solange | 12.03.2009

A lire, l’édito de Fabrice Rousselot dans Libération du 11 mars : Prévention.
Sur le Net:
http://www.liberation.fr/societe/0101553483-prevention

Le quotidien consacre sa une et les pages 2 à 4 à ce sujet.

Écrit par : LP | 12.03.2009

Hum …
Je repense aussi à l'exemple que donne les élus dont les vidéos sont un franc succès sur la toile … Un président après avoir rencontré Poutine, une ministre lorsqu'elle annonce sa grossesse … et puis sans rien y connaître, le visage de certains élus …

Écrit par : La Dame de Nage | 12.03.2009

C'est bien d'en parler, un véritable fléau! triste comme tout.
Bonne nuit.

Écrit par : christina | 12.03.2009

Merci pour ces infos !
alainB

Écrit par : alain BARRE | 13.03.2009

Je suis effaré qu'on trouve encore des gens pour dénoncer des mesures d'interdiction; on nous ressort sans arrêt le refrain de la prévention (Libé). Mais, tout le monde pense qu'en effet ce serait mieux. En attendant, ça ne marche pas si bien que ça.
Je préfèrerais, et de loin, qu'on dénonce les demi-mesures.
Je m'explique. ce ne me semblerait pas si "totalitaire" d'interdire la vente d'alcool, pour tout le monde, à toutes les heures, dans une station-service, ni délirant d'interdire la consommation d'alcool dans la rue, pour tout le monde, tout le temps.
On n'aura pas réglé le problème c'est sûr. Mais ça me semble le minimum à faire. Et bien sûr, interdire toute publicité, alcool, cigarettes Etc..; partout, sur tous les supports.
Et, mais ce serait peut-être trop demander, dans un pays où on brandit l'atteinte aux libertés individuelles à tous les carrefours, il faudrait faire des contrôles et faire respecter la loi.
C'est pas une atteinte aux libertés de laisser mourir jeunes et moins jeunes ?!

Écrit par : Claudio | 13.03.2009

@ Merci de vos commentaires, de vos contributions.
C’est toujours pareil : Il est demandé à des gens compétents, par leurs études, leurs vécus et expériences de travailler sur un rapport. Ils analysent et font des propositions.
Mais que deviennent les rapports de toutes ces commissions ? De suite, une mesure est montée en épingle, montrée négativement du doigt. Puis ce sont les pressions de toute sorte, commandées par des intérêts partisans.
Et arrivent les « mesurettes » qui soi-disant devront ménager et contenter tout le monde (En plus, cela n’atteint même pas cet objectif !)
J’ai lu sur un Blog je crois que les vrais politiques (Au sens noble que devrais être ce terme) deviennent des hommes d’Etat car ils (elles) oeuvrent pour l’avenir (Et œuvrer pour l’avenir, c’est œuvrer pour nos enfants.) et non pas que pour leur propre devenir.
Où sont-ils aujourd’hui ?
J’en ai connu peu mais qui ont su aller au bout de leurs idées et de leur combat.
Mais n’est pas Badinter ou Weil qui veut.
En attendant, que la jeunesse continue à « trinquer » au mauvais sens du terme bien sûr.

PS :
Dominique Autié, qui aurait certainement commenté l’actualité du moment terminait sa Note "J’ai lu le Rapport Chabalier " du 9 décembre 2005 ainsi
« Il incombe désormais aux alcooliques eux-mêmes d'exercer leur vigilance pour que ce texte ne soit pas, illico, noyé dans l'alcool du lobbying qui a eu récemment raison de la loi Evin. »

http://blog-dominique.autie.intexte.net/blogs/index.php/2005/12/09/j_ai_lu_le_rapport_chabalier

Écrit par : LP | 13.03.2009

ET comme la jeunesse, après, prend de l'âge, elle garde le rythme. Ca en fait, des générations "sacrifiées" pour quelques dollars de plus. Ca en fait des quotidiens bousillés. Ca en fait des vies salopées. Au bout du compte, c'est lourd, très lourd, et cher, très cher, un rapport qu'on enterre, puis qu'on déterre, puis qu'on enterre à nouveau.
Moi, je suis pour l'interdiction en certains lieux et pour la prévention en d'autres lieux, sans être dupe. Les gens sauront toujours où trouver. D'autres sauront toujours à qui vendre.
Car au-delà, le mal-être, le mal-vivre, le mal grandir, etc, etc, etc ne sont pas non plus forcément pris en compte.

Écrit par : Didier | 15.03.2009

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