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01.05.2016

Le carrousel et la mémoire ouvrière


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Le muguet vient surtout de la région nantaise mais le 1er mai c’est surtout cela : « la lutte pour la dignité ». Aujourd’hui, près du carrousel sur l’île de Nantes – là où il y avait les chantiers navals - les enfants courent sur la grande cale et les gens passent devant  cette plaque  mais peu s’y arrêtent pour lire la mémoire ouvrière. C’est aussi  la mienne et j’ai baigné depuis mon enfance dans les 1er mai  populaires. A Nantes qui était alors la ville des chantiers de construction navale...manif et muguet, tel était le 1er mai.

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26.04.2016

L’Erdre (Julien Gracq)

 
De là vient que tous les plaisirs liés aux miroirs d’eau calme...
Julien Gracq, La Forme d'une ville



Barque sur l'Erdre-PhotosLP Fallot.jpg

 

"L’Erdre,  avalée aujourd’hui à l’extrémité nord du cours St-André par la voûte d’un tunnel, et rendue à l’air libre au long de l’usine Lefèvre-Utile par le canal St-Félix – qui fait penser davantage au débouché discret d’un grand collecteur qu’à un cours d’eau – s’est absentée aujourd’hui du centre de Nantes, plus ostensiblement peut-être encore que la Loire : c’est sa rainure étroite, canalisée comme un sas d’écluse entre des parois de granit verticales, qui marquait autrefois la frontière entre le Nantes médiéval et le quartier Graslin : petit couloir d’eau emmurée, aussi inerte et placide qu’un grachi néerlandais. Plus clairement que pour les anciens bras de la Loire, la cicatrice de son lit comblé se devine le long du cours des Cinquante Otages, cependant que la rue de l’Arche Sèche, qui court à sa droite presque parallèlement, enjambée par les rues de Feltre, des Deux-Ponts et du pont Sauvetout, descendant des hauteurs du quartier Graslin, fait presque figure aujourd’hui, sous l’arceau de ses ponts, du véritable chenal ancien de la rivière. Je ne sais si, comme Strasbourg est né sur l’Ill et Lyon sur la Saône, à quelque distance des caprices de leur vrai fleuve, Nantes avait choisi les bords de l’Erdre plutôt que ceux de la Loire pour site primitif. La distance serait bien mince, mais il est difficile, il est vrai, de trouver deux rivières de caractère plus opposé. Tout comme le lac de Grandlieu, au sud-ouest de la ville – dédale sans profondeur de bras d’eau, de vasières et de roselières, que l’hiver dilate au point d’en faire un des plus grands lacs de France – l’Erdre est le témoin de l’affaissement récent du pays Nantais, et du remblaiement consécutif des vallées qui a donné à tout son réseau de drainage – la Loire exceptée – une indécision extrême dans l’écoulement. En amont de Nantes, l’Erdre est une rivière irlandaise, un fil d’eau presque sans courant qui unit en chapelet des dilatations, des expansions latérales parfois considérables, telles les vastes plaines d’eau qui surprennent l’excursionniste au pied du roc de Sucé. Même dans la ville, la rivière va gagnant en largeur régulièrement vers l’amont. A un kilomètre de son embouchure, elle s’est déjà dilatée suffisamment pour entourer de ses bras une petite île, l’île de Versailles. Au pont de la Tortière, et plus encore au pont de la Beaujoire, c’est moins un modeste affluent local qu’un plan d’eau étoffé, qui atteint à la hauteur du parc des Expositions la largeur du grand bras de Loire.
De là vient que tous les plaisirs liés aux miroirs d’eau calme, plaisirs que la Loire rapide et brutale refuse à Nantes, se sont réfugiés le long de cette curieuse rivière paralysée."

Julien Gracq, La Forme d’une ville, pages 138/140 - Edition  José Corti  

Crédit Photo: L'Erdre à Nantes, photographie Louis-Paul Fallot, avril 2015

 

23.01.2016

C'est un fameux trois-mâts (Le Belem à Nantes)


Nantes, son port d’attache  fête en 2016 les 120 ans du  Belem.  
C’est le dernier voilier de commerce français du 19ème siècle et  l'un des plus anciens navires encore naviguant au monde.



Le Belem-PhotosLP Fallot (1).jpg Le  Belem à Nantes,Louis-Paul Fallot, décembre 2015



Yann Queffelec, dans son "Dictionnaire amoureux de la Bretagne" (page 163) évoque le Belem:
Dieu sait qu’il revient de loin, ce glorieux Belem, et pas seulement d’un âge éteint. Il a  bourlingué d’un pavillon à l’autre et failli bien souvent loger à l’enseigne des péris en mer. Il vivait d’agréables jours sous pavillon italien, navire-école à Venise, lorsqu’il repassa enfin sous pavillon français, de nouveau Belem, son premier état civil. Une chance miraculeuse, ce retour au pays natal d’un chef d’œuvre oublié.    


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En bord de Loire , sa silhouette majestueuse se détache dans le ciel couchant tout comme en face son illustre voisine, la grue Titan. 



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Du ponton du même nom, le regard vers les mats du Belem  nous laisse rêver à ses lointains voyages.


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Une autre vue du  pont  Anne de Bretagne, là même où jusqu’en 1958, le pont transbordeur laissait passer les grands voiliers.

 

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Enfin, le voici, vue de l'île de la Prairie au Duc, du côté des anciens chantiers de construction navale.


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Et Nantes, son port d’attache  fêtera en 2016 les 120 ans de ce bateau classé monument historique depuis 1984. C’est le dernier voilier de commerce français du 19ème siècle et  l'un des plus anciens navires encore naviguant au monde. La Fondation Belem en est  l’armateur . 



"À quoi rêve le Belem ?" se demande Yann Queffélec dans le Dictionnaire amoureux de la Bretagne. "C’est notre rêve à tous, qu’il va filant au gré des instants et des mers."


Belem-Fondation.jpg
Le Belem ©  Photo Fondation Belem
(Un clic sur la photo pour consulter le site très complet fondationbelem.com)



Autres photographies de cette Note:  Le  Belem à Nantes,Louis-Paul Fallot, décembre 2015