16.09.2009
La Flamme
Une certaine actualité, des mots poignants écrits sur des Blogs amis, un autre visité m’ont amené à lire un peu de Bachelard ces derniers soirs. Je m’y sens bien dans ses textes, tout comme dans ceux de Jung.
"Entre toutes les images, les images de la flamme –les naïves comme les plus
alambiquées, les sages comme les folles- portent un signe de poésie. Tout rêveur de
flamme est un poète en puissance. Toute rêverie devant la flamme est une rêverie
qui admire. Tout rêveur de flamme est un état de rêverie première. Cette admiration
première est enracinée dans notre lointain passé. Nous avons pour la flamme une
admiration naturelle, on ose dire : une admiration innée. La flamme détermine une
accentuation du plaisir de voir, un au-delà du toujours vu. Elle nous force à
regarder.
La flamme nous appelle à voir en première fois : nous en avons mille
souvenirs, nous en rêvons tout à la personnalité d’une très vieille mémoire et
cependant nous en rêvons comme tout le monde, nous nous souvenons comme
tout le monde se souvient –alors, suivant une des lois les plus constantes de la rêverie
devant la flamme, le rêveur vit dans un passé qui n’est plus uniquement le sien, dans
le passé des premiers feux du monde."
La flamme d’une chandelle, Gaston Bachelard,
Presses Universitaires de France
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Publié dans Haute-Provence juillet 2009, Photo, Texte choisi | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : gaston bachelard | 00:13 | Facebook |
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