18.04.2008
Négritude
ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre
ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale
Aimé Césaire
C’était il y a juste un an, le 19 mars 2007 exactement. Intrigué par des travaux, je m’approchais pour observer ces ouvriers évoluant au milieu d’une épaisse fumée blanche mais sans odeur. Je m’approchais de l’un deux, lui parla et lui m’expliqua ce qu’il faisait. Je réussis, malgré le bruit et le fort accent africain de ce travailleur à comprendre un peu cette technique de refaire des canalisations en injectant de la résine, évitant ainsi de transformer une rue en une immense tranchée. J’étais impressionné mais plus encore par la gentillesse et la patience de cet homme, noir dans sa combinaison blanche. Je sentais la fierté de son travail partout en France dans cette entreprise si particulière utilisant une technologie de pointe. Je me suis éloigné, ai pris quelques photos, me suis dit qu’il faudrait que j’en parle, que je fasse une Note et je suis rentré chez moi l’esprit comblé et le cœur léger.
Voilà, vous raconter cette histoire un an après, c’est ma façon à moi de remercier cet homme inconnu rencontré dans une rue de Cagnes sur Mer l’an passé.
Et c’est ma façon de rendre hommage à l’un des pères de la négritude (*), à celui qui se disait "fondamentalement poète, mais poète engagé" et "nègre, nègre, depuis le fond du ciel immémorial ".
(*) Voir ma Note sur la Martinique
Publié dans Carnet, Vivre ici et maintenant, Mots et photos | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : rencontre, un jour un instant, hommage, aimé césaire, négritude | 00:10 | Facebook | Imprimer