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04.06.2008

Fraternellement

 

"C’est toujours dans les lettres d’un homme qu’il faut chercher plus que dans tous les autres ouvrages l’empreinte de son cœur et la trace de sa vie."

Victor Hugo. Préface à un Choix  de lettres de Voltaire, 1824


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Les trois photos de cette Note:

Vers le Chemin des Sembles, Méailles, Haute-Provence

PhotosLP, mai 2008  

 

 

Le dimanche 26 mars 2006, il y eu deux commentaires pour ma première Note de Nouvelle vie publiée le lendemain de l’ouverture de ce « Carnet «

Ces deux personnes sont à l’origine de cette « envie de Blog » et leurs sites respectifs sont référencés sous ce nom dans mes liens depuis le début de cette aventure numérique.

Voici le commentaire déposé ce-jour là par Dominique Autié :
 Je lance un bon gros magnum d'eau minérale sur la coque de votre navire, qui prend le large ce matin pour sa traversée de la blogosphère !
Fraternellement.

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PhotosLP



Les mots de Dominique Autié  en commentaires étaient rares, toujours déposés avec  beaucoup de justesse et une attention particulière. Mais il préférait  les  courriels  qui sont un prolongement plus personnel aux notes et commentaires déposés sur un Blog. Ce sont des échanges particuliers, privilégiés, une conversation à deux dans l’intimité de confidences, de projets qui germent, se développent et se réalisent parfois.


Dominique était connu pour sa plume mais lui  l’ imprimeur de père en fils, l’auteur, Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres avait aussi cette grande qualité de donner l’envie de partager par le clavier d’un ordinateur ou les pixels d’une photo.

Et si ces Notes étaient parfois difficiles de lecture pour l’autodidacte que je suis, il savait utiliser notre langue française avec émotion, simplicité et tellement de gentillesse dans les courriels qu’il m’écrivait. Nous évoquions notre envie commune de donner espoir à l’alcoolique qui souffre encore (Qui mieux que ceux qui ont développé une maladie, celle-là ou une autre peuvent le faire ?) et de montrer par l’exemple que l’abstinence heureuse peut se construire, par une vigilance quotidienne bien sûr mais aussi en développant cette résilience que permet le travail artistique.

Ainsi est né le projet d’illustration de cette Note, celle du « chemin » et de cette photo devenu emblématique pour reprendre les mots de Dominique écrits à l’occasion de mon exposition de 2007 au Cros de Cagnes:

Pour Louis-Paul, dont le blog compte parmi mes liens connivents, la passion de la photographie se partage. Nous lui devons l'emblématique chemin des environs de Méailles qui ouvre une de mes chroniques de célébration de la vie sans alcool.

Certains projets communs seront restés au stade de la réflexion commune, qui traitaient de l’abstinence mais Dominique Autié était beaucoup plus avancé que moi  dans sa réflexion et je n’étais sans doute pas prêt à l’époque. C’est du moins ce que je ressens en relisant ses courriels.

D’autres belles choses seront arrivés par les liens tissés à partir de son Blog comme celui avec Dominique W qui ici aura abouti à cette si belle parution année en avril de cette année. (Vous pouvez lire le récit émouvant de la rencontre des deux Dominique en commentaire de la Note précédente.)

Début avril est aussi la date du dernier courriel reçu de lui et qui m’en annonçait un autre à venir.
Il n’a pas eu sans doute le temps de l’écrire. Ces jours derniers, j’étais inquiet, je n’avais plus de nouvelles.

Vos mots me manquent déjà Dominique, ceux de vos Notes et ceux de vos messages.

Je resterais donc avec les derniers que vous m’avez écrit et où vous évoquez le mystère de cette abstinence, sa beauté dans « le sens de la vie ».
Vous terminiez « Fraternellement », c’est le mot juste.

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PhotosLP



Merci pour votre cheminement, pour ces petit morceaux de laine que vous laissez accrochés aux branches basses, dans vos virées forestières, à l’intention de ceux qui passeront dans votre sillage !

Extrait d’un courriel de Dominique Autié reçu le 1er février 2007.

 

 

LIEN : Fait très rare sur les Blogs, celui de DA, Le fil du temps nous propose un index.

Je publie ce lien pour celles et ceux qui auront envie d’une ballade sur le chemin des mots de Dominique.

http://blog-dominique.autie.intexte.net/blogs/index.php/a...

 
 
 
 
 

Commentaires

Un passage en amitié... Une découverte ou au fil des chemins se croisent les mots

Bonne journée

Écrit par : bruno | 04.06.2008

"Sur le chemin des mots" merci Louis -Paul pour cette ballade, je reviendrai souvent sur ce chemin....

le tronc d'arbre magnifique!

bonne journée

je peux reprendre" fraternellement"?

Écrit par : noelle | 04.06.2008

Les hommages sont une chose.
Continuer à faire vivre l'esprit et le coeur d'un ami aimé en est une autre.
C'est ce que vous faites.

Écrit par : oceania | 04.06.2008

Tes mots, Louis-Paul résonnent dans ma tête. Je vais les emmener et m'en imprégner. Ils me rappellent quelqu'un que j'aime beaucoup.

J'emmène aussi l'herbe verte du chemin.

Et le sens de l'amitié.

Écrit par : Marie | 04.06.2008

"Fraternellement", voici le petit mot d' explication que m'envoya Autié,à l' époque,c'est avec plaisir et émotion,que je le mets ici,en partage...

"Ne vous étonnez pas de cette formulation,qui ne reflète que trés strictement mon état d'esprit à l'égard de celle ou de celui qui place au centre de notre rencontre une difficulté avec l'alcool,qu'elle soit ou non déjà l'objet d'une conduite souveraine: c'est,il me semble,que cette fraternité porte les germes de cette souveraineté,toujours à venir,toujours devant nous: même si cette avancée est devenue sereine,presque légère,elle ne cesse de nous propulser,et l'une de ses caractéristiques est qu'elle a définitivement cessé d'être absolument solitaire: elle entraîne toujours un autre avec elle (de même que la phase d'asujettissement à l'alcool,qui est une phase de mort,entraîne d'autres que l'alcoolique dans la chute)."

Dominique W.

Écrit par : Dominique W | 04.06.2008

Il est passé sur l'autre rive
d'ici tu peux encore le voir
il suffit d'ajuster ton regard.

Écrit par : Rosa | 04.06.2008

Une belle amitié, et de belles photos, je suis comblée

Bisous
Françoise

Écrit par : Françoise du Var | 05.06.2008

Merci à Louis-Paul, et à Dominique W. de rappeler que ce «fraternellement» est bien là, encore.
Je me souviens de cette image, sur le blog de Dominique Autié, du pygargue à tête blanche et de ces mots: «L'alcoolique abstinent n'a pas peur, juste froid aux yeux»...
Fraternellement!
Natacha

Écrit par : Natacha | 05.06.2008

Très bel hommage fraternel.... Je suis allée voir son blog mais j'y retournerai je suis pressée et c'est certainement pour cela que je n'ai pas accroché à ce que j'ai lu.

Écrit par : Eglantine | 05.06.2008

Une merveilleuse amitié entre vous deux.Tes mots sont touchants.
"ton souvenir est comme un livre bien-aimé,
Qu'on lit sans cesse,et qui jamais n'est refermé"
Albert Samain
Bonne fin de semaine.

Écrit par : cristina | 05.06.2008

Plusieurs fois que je reviens sur votre blog et que je lis ce billet sans savoir que dire ou plustôt comment le dire. J'emprunte à Cristina : c'est touchant.

Écrit par : Dominique | 05.06.2008

Très touchant ce commentaire et cet homme a eu beaucoup de mérite de s'en être sorti de cette maladie. C'est un bel hommage que vous lui rendez.

Écrit par : Solange | 05.06.2008

Moi non plus je ne sais plus quoi dire.
Sinon que je lis liens et messages que tu publies sur lui.

Écrit par : Rosa | 05.06.2008

En rentrant de Toulouse, j'achète "Le goût de Toulouse" dans la collection du Petit Mercure que j'aime bien.
Je l'ouvre hier soir sur une page de... Dominique Autié (un texte sur AZF qu'il avait écrit pour Libé)!

Union de pensée.
Bises Louis-Paul.

Écrit par : gazelle | 05.06.2008

bonne soirée

Écrit par : ty dub's | 05.06.2008

Comme tu me le demandes, je ne vois pas du tout cette fleur, ce quelle peut être....

Bisous
françoise

Écrit par : Françoise du Var | 06.06.2008

J'ai enfin retrouvé le poème que je voulais t'envoyer


JE SUIS DEBOUT AU BORD DE LA PLAGE

(William Blake - 1757, 1827)


Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.

Quelqu’un à côté de moi dit : «Il est parti».
Parti vers où, parti de mon regard, c’est tout.
Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.

Et juste au moment où quelqu’un auprès de moi dit : « Il est parti »,
il y en a d’autres qui, le voyant pointer à l’horizon et venir vers eux,
s’exclament avec joie : « Le voilà ».

C’est ça la mort.

Écrit par : Rosa | 06.06.2008

" parti de mon regard, c’est tout."

magnifique poème

Écrit par : noelle | 06.06.2008

merci de ta com sur le blog et de tes encouragements pour cette fin d'expo ! J'ai aussi laissé un petit message sur le blog de ton expo.

Écrit par : jacques robert | 06.06.2008

Emouvant, ému...
Plusieurs, beaucoup trop d'entre ceux que nous aimions sont allés au loin...l'important c'est de garder leur souvenir près de nous, de ne pas oublier les mots que nous étions en train de leur dire pour les leur chuchoter à l'oreille le jour ou nous les retrouverons... amitiés - Doume -

Écrit par : Doume | 06.06.2008

Comme j'entends bien la citation de Hugo. Merci de la rappeler.
Bonne journée.

Écrit par : michelgonnet | 07.06.2008

mes amitiés cher Louis-Paul et merci pour ton coucou sur mon blog (enfin remis dans la bonne (?) case !)Je ne connaissais pas la citation de V.Hugo que tu partages avec nous : merci car elle me parle vraiment ! à bientôt
Annie

Écrit par : annie | 08.06.2008

Des échanges sensibles qu'on avait avec lui, il se dégageait cette douce impression de former un duo connivent avec D. Autié, d'autant plus connivent qu'on lui rappelait qu'"on ne se connaît que par ouï-dire" (Hector Bianciotti) me disait-il. Il recevait avec confiance et émettait avec mûre délicatesse ; sa fraternité de douleur s'étendait jusqu'à celle de l'arbre foudroyé.
Manifestement, D. A. orchestrait plusieurs duos, voire un trio. De votre trio, désormais amputé, il restera un duo à laisser vivre. Quant à moi, je me sens amputée d'un lien connivent, brutalement, par un dernier message le 10 mai.

Écrit par : Armelle Domenach | 11.06.2008

@ Armelle Domenach

Il me semble ces derniers jours, en recevant ces mots écrits en commentaires mais aussi en courriels que si ce « lien connivent » comme vous l’écrivez nous manquera, Dominique Autié a réussi à en faire tisser d’autres qui se manifestent ces derniers jours par delà les relations et sujets privilégiés que nous entretenions chacune et chacun avec lui.

Cela ne remplace pas son absence mais permet de continuer à faire vivre ce qu’il écrivait en exergue de son Blog et que nous devons ne pas hésiter à rappeler souvent :

« Quand le labeur de vos journées et les lectures de vos nuits vous tendent un seul et même miroir qui est l’écran
de votre ordinateur, il y a urgence à créer votre blog : grâce au premier internaute qui vous rend visite, le cercle cesse d’être vicieux. »

Merci beaucoup de votre commentaire.

Bien cordialement, Louis-Paul

Écrit par : Louis-Paul | 14.06.2008

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