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23.09.2008

Mardi 23 septembre 2003

 9 h du matin, mardi 23 septembre 2003.

Devant la porte d’entrée, une valise et moi qui suis là à attendre, très mal.

Qu’est-ce qui me pousse à rester là alors qu’il me suffirait de descendre juste en bas de l’immeuble où je pourrais me « soulager » dans ce bar.

En fait je suis en manque, dernier sursaut d’ego qui voudrait me faire croire que ce matin, je pourrais me passer d’alcool.

J’attends P. qui  doit me conduire à Cabris pour la fin de cette matinée et j’ai l’œil rivé sur ce réveil posé sur le frigo.

L’appartement est presque rangé, le double des clés confié à une amie voisine, les papiers délaissés depuis des mois sont depuis la veille chez l’assistante sociale. Ils attendront bien un mois de plus, l’urgence n’est plus là. L’urgence, c’est moi du moins ce qu’il en reste. Un  corps qu’il est urgent de remettre entre les mains de cette équipe du CALME (*). Il faudra aussi s’occuper du « mental », de cette dépression profonde qui me ronge un peu plus chaque jour.

 

C’est fait, je suis dans la voiture. A mi-chemin, P devra s’arrêter, son passager est trop mal. 

Sueurs, tremblements, seul pour le moment le produit peut un moment stopper ce cycle infernal et dangereux. Mais çà je ne le sais pas encore.   

Café pour l’un, rosé pour  l’autre comme un ordre.

Lui sait, moi le saurait plus tard, élève assidu des séances d’alcoologie qui suivront la première semaine, celle du sevrage.

C’est son combien « d’accompagnement » à P ? Je pense à lui en recopiant sur l’écran ces notes écrites sur un carnet. 

 

 

Les valises sont posées, il est 11 heurs, P me ramène au centre du village. Ce sera encore quelques  mots échangés avant qu’il me laisse, seul avec moi-même et MA décision.

 

Au CALME, les entrées sont à la mi-journée, tous les mardis.

Je fais  deux fois le tour du village, alimente encore un peu ce corps en manque et me retrouve  devant cette petite côte, ces dix mètres qui me séparent de cet endroit qui en  ce moment précis est encore lieu de peur.

 

Il est 12h15, je sais que si je fais ces quelques pas, j’en accepterais TOUTES les conséquences.

Je ne sais pas encore que ce sera le début de cette Nouvelle vie dont je parle tant sur ce Blog.

Il reste sans doute des traces de déni mais la souffrance est trop forte et ce bâtiment  symbolise tellement l’espoir.

 

Je m’abandonne, je monte.

 

 @

 

UN LIEN, un seul mais tellement de pensées.

 

 

 

PhotosLP.jpg
PhotosLP-2008

 

 

 

 

(*)Le but profond du C.A.L.M.E. n'est pas un conditionnement négatif plus ou moins nuancé des malades à l'abstinence pure et simple.

Le but du C.A.L.M.E. est qu'une non - consommation d'alcool, absolue et définitive, ne soit que la conséquence d'une façon plus claire, plus libre, plus vraie et surtout plus joyeuse d'affronter la vie. En aucun cas une expiation, mais le salaire de plus en plus dérisoire payé pour obtenir une meilleure qualité de vie.

 

Introduction du Livret d’accueil et sur Internet

http://www.calme.fr/