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25.04.2012

Appel à soutenir le C.A.L.M.E de Cabris

  A mes lectrices et lecteurs :

Association  soutien au CALME de Cabris.JPGSans aucune hésitation, je diffère mes Notes en attente sur ce blogue pour reproduire  ici l’intégralité de l’éditorial de l’Association de Soutien au CALME de Cabris. Car je ne serais pas ici   à écrire ces lignes sans l’équipe du CALME. C’est à Cabris que j’ai pu un jour de septembre 2003 mettre un début de fin à ma souffrance et entrer dans cette Nouvelle vie que j’évoque si souvent. Cette (re) naissance  a commencée dans « La Maison du CALME ». J’ai de la chance, beaucoup de chance d’être en vie aujourd’hui. Mais combien de malades sont encore dans la souffrance ? Combien existent-ils de lieux d’espoir comme celui du CALME dans notre pays ? Sa disparition serait dramatique pour combien de malades et leur famille ? Et pas seulement dans les Alpes-Maritimes ! C’est pourquoi je vous demande de lire attentivement le texte qui suit et de relayer  l’appel de l’Association   de Soutien au CALME de Cabris ainsi que la soutenir: Le C.A.L.M.E a besoin de nous !

 

Le C.A.L.M.E de Cabris  a besoin de vous - Editorial de l'Association de soutien au C.A.L.M.E 

Le C.A.L.M.E. (Centre d’Action et de Libération des Malades Ethyliques) de Cabris est un établissement médico-psychologique (agréé et conventionné avec la Sécurité Sociale et les mutuelles, et, certifié par la Haute Autorité de Santé) fondé en 1981 dans les Alpes-Maritimes dans le but de soigner des patients dépendants de l'alcool (avec souvent d'autres addictions associées) au moyen de cures de 29 jours.
Le C.A.L.M.E. n’est pas une association à but non lucratif, ni une œuvre philanthropique, ni une organisation humanitaire, pourtant il tient un peu de tout cela. C’est pourquoi la Société perdrait beaucoup à la disparition de l’établissement de Cabris – disparition prévisible sans un solide soutien.

LE C.A.L.M.E. de CABRIS EST EN DANGER.

L'organisation administrativo-économique qui régit les établissements de santé n’a pas prévu son existence telle quelle dans ses classifications, et sa tarification n’est donc pas adaptée. S'y ajoute l'absence de valorisation d'une qualité des soins pourtant reconnue par toutes les certifications.

POURTANT le C.A.L.M.E. EST UNE ENTITÉ UNIQUE :

Une clinique de trente travailleurs, gérée en coopérative, la seule de France : modèle d’économie sociale et solidaire, l’objectif de notre SCoT n’est pas l’enrichissement d’actionnaires mais le maintien d’un outil de travail au service de la qualité des soins ; une prise en charge des patients ayant des conduites addictives centrée sur la thérapie institutionnelle et associant sevrage et soins résidentiels complexes sur un même séjour comme le préconise la Société Française d'Alcoologie.
Une solide et longue expérience, à l’efficacité reconnue : plus de 17 000 patients ont ainsi été pris en charge depuis l’origine. Depuis, plusieurs équipes en France, y compris en Hôpital public, appliquent cette approche. La Haute Autorité de Santé a classé notre mode de prise en charge en « action exemplaire ».

LE CALME DE CABRIS EST DANS L’IMPOSSIBILITÉ DE FINANCER LES BESOINS FONDAMENTAUX SUIVANTS :

La mise en conformité aux nouvelles normes S.S.R. de l’ensemble du bâtiment; c’est la priorité temporelle : en Octobre 2012 il nous faut impérativement présenter à l’ARS (Agence Régionale de Santé de la Région PACA) un projet – coût prévisionnel : 600 000 €.
La pérennisation de l’activité, par l’embauche de salariés nécessaires, l’amélioration des réserves de trésorerie, la mise à niveau des salaires – besoin annuel nécessaire : 400 000 €.
L
a mise en conformité aux nouvelles normes pour les Personnes à Mobilité Réduite pour 2015 (nécessité d'un ascenseur, chambres adaptées, accessibilité du jardin,etc.) : 500 000 €.

POURQUOI ?

Le C.A.L.M.E. est classé en Soins de Suite et de Réadaptation (SSR-Addictologie), alors qu’il pratique, systématiquement et dans l’ordre : le sevrage (et pourrait donc être classé en Médecine) et la thérapie intensive (et pourrait donc être classé en Psychiatrie) ; mais le C.A.L.M.E. n’a droit qu’au tarif des « SSR indifférenciés », autrement dit des simples « maisons de convalescence ». Avec ce tarif, il doit se conformer à toutes les normes en vigueur (même si certaines lui sont inadaptées voire contraires à la thérapie) et employer un nombre, très supérieur aux normes, de salariés très qualifiés et spécialisés. La Haute Autorité de Santé n’impose pas de traduire dans les faits la certification :
Le C.A.L.M.E. se situe dans les premiers établissements les mieux classés en qualité, mais dans les derniers en termes de crédits alloués; la prise en charge est reconnue comme « action exemplaire », mais non traduite par l’Agence Régionale de Santé (ARS) par un meilleur prix de journée.

LES SOLUTIONS EXISTENT MAIS...

Aucun décideur régional ou national ne consent à les mettre en œuvre, parce qu’elles nécessitent imagination, audace, souplesse, et parce qu’elles peuvent paraître déplacées dans le contexte actuel de réduction des dépenses publiques – or il est facile de démontrer qu’au contraire un C.A.L.M.E., par son efficacité, fait économiser beaucoup d’argent à la Sécurité Sociale et aux Mutuelles! Parmi ces solutions, on peut citer, par exemple :
L
a plus logique : appliquer au C.A.L.M.E.de CABRIS (Alpes-Maritimes) le même tarif qu’à celui d’ILLIERS-COMBRAY (Eure-et-Loir), qui n’est pas dans la même difficulté car sa chance est simplement de dépendre d’une autre Région ; les plus inventives : classer différemment le C.A.L.M.E., par exemple en « établissement pilote » ou « expérimental », ou combiner une autorisation MCO+SSR (Médecine Chirurgie Obstétrique + Soins de Suite et de Réadaptation) en s’affranchissant de certaines normes inadaptées… Toutes ces idées sont en possession des instances régionales mais personne ne décide de secouer les cadres rigides issus des textes pour en appliquer une. Pourtant, cela fait plus de dix ans que l’équipe du C.A..L.M.E. de Cabris interpelle ces instances ! Devant l’immobilisme des tutelles et l’urgence des investissements, le C.A.L.M.E. de Cabris est contraint de faire appel au public : vous pouvez l’aider à continuer d'exister et à poursuivre ses missions:

Je signe la pétition nationale !
J’écris au directeur de l’Agence Régionale de santé PACA
Je soutien financièrement le C.A.L.M.E de Cabris en effectuant un don à l’A.S.C Cabris.

Pour accompagner et légaliser cette action de soutien, une Association Loi 1901 à but non lucratif vient d’être créée, association dont vous trouverez les statuts sur cette page. Au fur et à mesure, nous communiquerons sur l’évolution de la situation et répondrons sur ce site aux questions les plus fréquemment posées.

Vous pouvez en savoir plus sur le CALME en consultant son site.

RAJOUT:
Vous trouverez ci-dessous en commentaires l'actualité et LIENS intéressants pour suivre l'actualité de toutes les ACTIONS de soutien au C.A.L.M.E. Un bandeau de soutien avec lien direct vers cette Note restera en page d'accueil de ce blogue le temps nécessaire.

 

23.09.2010

La sortie

 

La matinée commence et il est presque 8 heures !

 Malgré les bruits dans le couloir – le mardi est jour de changement de chambres pour les uns, de préparatifs de départs pour d’autres-je n’ai rien entendu des va et vient en dehors de la chambre. A relire ces notes d’il y a 7 ans, je pense que cela devait faire longtemps que je n’avais dormi aussi bien.

Dehors, un beau soleil d’automne ; je me sens en forme.La veille, j’ai passé la visite médicale de sortie : poids, tension tout va bien. Petit déjeuner et un moment très attendu chaque jour, liens avec les siens : le courrier.

 9h : rendez-vous individuel avec le psy, les derniers conseils. Le lundi,  la 8ème et dernière séance d’information en alcoologie a été entièrement consacrée à l’après cure. J’ai soigneusement  noté. Tout d’abord,  bien retenir trois choses importantes : Suivre le traitement médical de plusieurs mois à base de sulfate de magnésium. Avoir toujours à l’esprit le mot « Patience » durant cette  convalescence qui devrait durer un an et pratiquer  toute la vie les exercices psycho-somatiques (La soma) ,   aide précieuse à l’apprentissage du bien-être et  à  la maîtrise de la panique.  Savoir ensuite que des phénomènes déroutants  peuvent survenir dans les mois à venir,  le plus fréquent étant le flash, cette envie subite de boire sans raison qui disparaîtra en quelques secondes après l’absorption de 2 ou 3 verres d’eau. Il y a aussi les « cuites sèches », le « tunnel »…de tout cela ne pas hésiter à parler ! Le docteur parle ensuite de cette vie qui nous attend, les points de vigilance, les rapports avec les autres,  mais surtout avec ce nouveau « soi-même ». Tout est évoqué, l’intime aussi et ce mot noté, si beau Tendresse : « s’accepter le matin et s’aimer toute la journée.»

10h, promenade dans le village, toujours à trois comme durant tout la partie du séjour où les sorties sont autorisées. Au bar et sur la place, on tourne « Une femme d’honneur ». Retour au centre et une dernière séance de « soma » sur la terrasse, exercices assis et debout. Le repas des sortants sera pris dehors, cela fait drôle d’avoir récupéré son téléphone portable. En fait, tout est un peu spécial dans ce temps « d’au revoir ». 

Je viens de passer 29 jours à Cabris. Chaque jour, j’ai essayé de tenir un carnet  et   j’ai écrit sur la dernière ligne  en date du mardi 21 octobre 2003: « 13h30-Départ. Retour à la civilisation. »

 

Illustration La sortie-PhotosLP-2010.jpg

 

LIENS :

Le centre du C.A.L.M.E   

Pourquoi ces notes, chaque 23 septembre ?

23.09.2008

Mardi 23 septembre 2003

 9 h du matin, mardi 23 septembre 2003.

Devant la porte d’entrée, une valise et moi qui suis là à attendre, très mal.

Qu’est-ce qui me pousse à rester là alors qu’il me suffirait de descendre juste en bas de l’immeuble où je pourrais me « soulager » dans ce bar.

En fait je suis en manque, dernier sursaut d’ego qui voudrait me faire croire que ce matin, je pourrais me passer d’alcool.

J’attends P. qui  doit me conduire à Cabris pour la fin de cette matinée et j’ai l’œil rivé sur ce réveil posé sur le frigo.

L’appartement est presque rangé, le double des clés confié à une amie voisine, les papiers délaissés depuis des mois sont depuis la veille chez l’assistante sociale. Ils attendront bien un mois de plus, l’urgence n’est plus là. L’urgence, c’est moi du moins ce qu’il en reste. Un  corps qu’il est urgent de remettre entre les mains de cette équipe du CALME (*). Il faudra aussi s’occuper du « mental », de cette dépression profonde qui me ronge un peu plus chaque jour.

 

C’est fait, je suis dans la voiture. A mi-chemin, P devra s’arrêter, son passager est trop mal. 

Sueurs, tremblements, seul pour le moment le produit peut un moment stopper ce cycle infernal et dangereux. Mais çà je ne le sais pas encore.   

Café pour l’un, rosé pour  l’autre comme un ordre.

Lui sait, moi le saurait plus tard, élève assidu des séances d’alcoologie qui suivront la première semaine, celle du sevrage.

C’est son combien « d’accompagnement » à P ? Je pense à lui en recopiant sur l’écran ces notes écrites sur un carnet. 

 

 

Les valises sont posées, il est 11 heurs, P me ramène au centre du village. Ce sera encore quelques  mots échangés avant qu’il me laisse, seul avec moi-même et MA décision.

 

Au CALME, les entrées sont à la mi-journée, tous les mardis.

Je fais  deux fois le tour du village, alimente encore un peu ce corps en manque et me retrouve  devant cette petite côte, ces dix mètres qui me séparent de cet endroit qui en  ce moment précis est encore lieu de peur.

 

Il est 12h15, je sais que si je fais ces quelques pas, j’en accepterais TOUTES les conséquences.

Je ne sais pas encore que ce sera le début de cette Nouvelle vie dont je parle tant sur ce Blog.

Il reste sans doute des traces de déni mais la souffrance est trop forte et ce bâtiment  symbolise tellement l’espoir.

 

Je m’abandonne, je monte.

 

 @

 

UN LIEN, un seul mais tellement de pensées.

 

 

 

PhotosLP.jpg
PhotosLP-2008

 

 

 

 

(*)Le but profond du C.A.L.M.E. n'est pas un conditionnement négatif plus ou moins nuancé des malades à l'abstinence pure et simple.

Le but du C.A.L.M.E. est qu'une non - consommation d'alcool, absolue et définitive, ne soit que la conséquence d'une façon plus claire, plus libre, plus vraie et surtout plus joyeuse d'affronter la vie. En aucun cas une expiation, mais le salaire de plus en plus dérisoire payé pour obtenir une meilleure qualité de vie.

 

Introduction du Livret d’accueil et sur Internet

http://www.calme.fr/