06.05.2011
La Tulipe
28.04.2011
Après l’hiver
Après l'hiver
N’attendez pas de moi que je vais vous donner
Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;
La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,
Dans les champs, dans les bois, est partout la première.
Je suis par le printemps vaguement attendri.
Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;
Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre
Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;
Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.
Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.
Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,
Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.
Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,
Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
Croire, remercier confusément les choses,
Vivre sans reprocher les épines aux roses,
Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.
Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !
On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,
Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;
On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;
On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux
Et de voir, sous l’abri des branches printanières,
Ces messieurs faire avec ces dames des manières.
26 juin 1878
Victor HUGO
Recueil de poèmes Toute la lyre
Photos Louis-Paul Fallot
Haute-Provence
Méailles (photos 1 et 2) et Annot (3)
Avril 2011
Publié dans Arbre, Photo, Provence, Texte choisi | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : victor hugo, haute-provence, photo, printemps, méailles, annot, arbre | 05:52 | Facebook |
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13.03.2011
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirais pas d'écrire ta chanson
Ma France
Jean Ferrat
Dehors il pleut. J’ai eu envie de revoir ces photos d’un coin de France en écoutant le poète qui nous a quitté il y a un an. J’ai eu envie de relire ce texte publié en mars sur la saison 2 de Méailles il y a quatre Printemps. J’ai eu envie d’un partage, comme toujours ou presque ici, ce sera en mots et photos.
Confidences dans la lumière de mars (version 2011)
Méailles en mars. Il vaut mieux préciser en mars 2007 : Paysages d'hiver qui n'en est pas un : D'une terre sombre, surgissent avec un bon mois d'avance les arbres blancs, les arbres roses! Et le long des sous-bois, elles sont déjà là ces petites fleurs qui vous saluent, « Coucou » dit-on ici.
Terre de lumières, que tu portes bien ton nom. Lumière qui, en contre-jour illumine le bourgeon et l'abeille qui butine sur la fleur blanche. Un pont et cette eau qui glisse sur le grès.Du petit bois pour tout à l'heure sur la braise, faire cuire cette pomme de terre, fruit du labeur des hommes. Derrière le clocher aux écailles multicolores, la montagne est là, tachetée de blanc, de cette neige si rare cette année. Dans la rue regards des chats : « Tiens le photographe est là ».
Rencontres avec l'habitant, conversations sans nostalgie, souvenirs d'autres temps, du village sous la neige, de l'arrivée du chemin de fer, du monde qui remplissait les hôtels et les épiceries. Il fait nuit. C'est l'heure d'installer l'appareil sur pied, en pose B (*)
Cette nuit, la terre fait de l'ombre à la lune qui se la joue orangée.Et autour de la star les cieux s'illuminent de mille étoiles. Lumières du jour et de la nuit…Se coucher, laisser ses rêves glisser…
Il n'y a pas d'heure pour se lever.
Photos Louis-Paul Fallot
(*) La pose B signifie laisser l'obturateur ouvert (ici ente 30s et 1 mn) par rapport aux vitesses habituelles (1/30, 1/60, 1/125…) et cela sans aucun bougé.
Publié dans Mots et photos, Photo, Photographie, Provence | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : jean ferrat, france, méailles, photo, printemps, mars, photographie | 09:23 | Facebook |
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