05.03.2010
Parfum d'encre
Je voudrais bien être la lettre que j’envoie ce matin à celle que j’aime.
Félix Leclerc, Le Calepin d’un flâneur
Parfum d’encre.
Au début de l’histoire…
il y a « une boîte aux lettres »,
celle ou l’on va poster un pli.
La boîte jaune sur pied, incrustée, petite ou grande.
Celle où l’on dépose un courrier à la hâte, préparé ou quelque peu oublié…
Celle où l’on s’attarde sur ces chiffres qui indiquent la « levée ».
La boîte d’un terminal d’aéroport, d’un quai de gare.
La boîte de jour, et celle de nuit, « levée tardive ».
La boîte des villes et celle des champs, enfin du village.
Puis il y a le messager.
Sur sa tenue l’oiseau bleu
Symbolique des Mots qui voyagent
Le facteur filmé, le facteur chanté.
Le facteur à pied, vélo, motorisé,
le facteur aimé, approprié.
Ne dis-t-on pas "mon facteur " ?
Enfin il y a "la " boîte aux lettres.
En batterie d’immeuble, fente sur vieille porte, isolée près du portail
De bois, plastique ou métallisée, pas toujours « normalisée »…
Un nom ou plusieurs
Témoin(s) de jeune couple, de solitude, de familles recomposées
Des noms enlevés, rayés, rajoutés;
la boîte qui perce quelques secrets...
Dans « sa boîte », beaucoup de papier !
De factures, de publicité mais une lettre, une « vrai » ?
Cela arrive quelquefois dans l’année.
Ces courriers* qui portent le nom de Lettres, Cartes Postales,
mots d’anniversaire, cartes de vœux, souvenirs de vacances…
Avant, il y avait les « lettres de nouvelles »,
bonnes ou tristes.
Il y avait aussi les billets doux
et les longues lettres d’amour.
Les lettres entre parents et enfants,
lors des séparations d’été,
des vacances en colo,
chez l’oncle et la tante, les grands-parents…
Puis ce fut le combiné, aujourd’hui le mobile et les fameux SMS!
Je l’utilise un peu mais continue de penser que texto n’est pas un joli mot.
Bien sûr, il faut « vivre avec son temps » et il ne saurait être question de dénigrer ici
les petits mots que je reçois en ouvrant mon ordi,
commentaires sur mon blog
où plus personnel en courriel*.
J’aimerais bien que les deux coexistent,
le courrier** du facteur et celui électronique,
deux formes de la communication personnelle.
Elles sont rares donc, ces lettres
et n’en sont que plus précieuses
car elles portent en elles une émotion particulière :
celle de l’écriture manuscrite;
un pli au parfum d’encre,
une enveloppe parfois personnalisée,
une illustration et cerise, un joli timbre.
Celle que l’on ouvre de suite ou un peu plus tard,
ce pli que l’on lit, relit, oublie…et qu’un jour,
en rangeant une boîte, un livre, un placard,
l’on retrouve,
ému.
*COURRIEL : mot inventé par les québécois et préconisé en langue française. Il remplace l’expression Courrier électronique
**COURRIER : Aujourd’hui, le trafic postal, fortement marqué par le courrier de gestion et publicitaire, est en baisse sensible. « La lettre échangée entre particuliers ne représente qu’une part marginale du trafic postal, mais son poids symbolique est considérable. »
Source IREPP
Photos: Louis-Paul Fallot
Cagnes sur Mer et Haute-Provence
Publié dans Mots et photos | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : courrier, courriel, la poste, lettre, facteur, photo, écriture | 06:27 | Facebook | Imprimer