20.02.2013
Quelques réflexions sur la marche et la photographie
Il n’est pas d’acte plus simple et plus humain que la marche.
Elle nous rend tout légers et nous aère l’esprit quand, en prenant un bol d’air pur,
nous respirons la joie d’être vivants.
Mais c’est aussi l’occasion de plonger en nous-mêmes.
Adam Ford
Extrait de Petites Méditations d’un promeneur (page 11) , édition Eyrolles.
Titre de la version originale:The Art of Mindful Walking. Traduction et adaptation française: Marie-Christine Guyon
Avec un merci particulier.
Bord de mer au Cros de Cagnes, 19 février 2013
Photographie Louis-Paul Fallot
Je me demandais, en marchant dans les ruelles du Cros de Cagnes, en passant un moment dans la chapelle St Pierre, en prenant un café au bord de mer après avoir salué les pêcheurs, …je me demandais si cette série de photos n’allait pas encore en être une de plus !
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28.11.2012
La contemplation de l'immobile
Et si l’on regarde, on voit : de la simplicité en majesté.
Une présence intense derrière l’immobilité.
Si l’on regarde, on voit que même ce qui ne clignote pas, ne bouge pas, ne scintille pas, ne fait pas de bruit, peut avoir de l’intérêt et de l’importance.
Christophe André, Méditer jour après jour, page 124
Mardi: Il pleut, à torrent.
Je ne peux faire ma promenade quotidienne qui est aussi pour moi mon moment de méditation je dirais de « pleine conscience en pleine nature ».
Souvent la pluie quand elle tombe trop fort, quand les éclairs déchirent le ciel, tout cela peut m’amener au mal être ou à l’angoisse. Heureusement, j’ai « mes outils » et parmi eux la contemplation. Et si j’aime la pratiquer au bord d’un chemin ou de mer, je sais que je peux aussi le faire également « en intérieur » en regardant ce qui m’entoure, où que je sois !
Dans son livre Méditer jour après jour, Christophe André nous invite à nous abandonner au vertige de la contemplation des objets quotidiens : une pomme, un brin d’herbe, un téléphone… .
Christophe André évoque la « nature morte » et s’exclame :
« Quel drôle de nom ! ». Il précise que l’appellation anglaise still life – vie immobile -,
et l’allemande, et la flamande, qui disent la même chose, sont bien plus proches de la réalité(…) Dans ce monde en mouvement, dans ce monde utilitaire,
la nature morte nous arrête : vie immobile, vie inutile.
Inutile ? Parce qu’elle n’a rien à montrer que de l’ordinaire ?
Mais justement : ce qu’elle nous montre, c’est l’ordinaire qu’on ne regarde jamais.
L’auteur, qui pratique la méditation depuis des années l’utilise aussi pour soigner à l’hôpital Saint Anne. Son livre est un beau livre au sens spirituel mais aussi artistique. (Superbes illustrations)
Mercredi: J’entends en écrivant ce billet les prévisions météorologiques qui annoncent la poursuite des précipitations…Je lève les yeux de l’écran de mon ordinateur et un monde s’offre à moi :
Si l’on regarde, on voit qu’il y a de la beauté, de l’intelligence et même de la grâce
dans le simple, l’accessible, le disponible.
Les passages de cette Note en italiques sont extraits du chapitre Voir l’invisible et vous trouverez sur le site de Christophe André la présentation de son livre Méditer jour après jour.
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07.11.2012
La foi ou « le merci du lapin »...
La méditation est devenue ma façon d’aller chercher dans mon histoire la vérité de mes histoires
Un texte de mon ami Robert de Nice.
La foi ou « le merci du lapin »...
Après la guerre de 1939-1945 qui me vit naître, il y avait beaucoup à faire et à refaire. Les innombrables destructions à reconstruire, la vie à reprendre et les choses nouvelles à créer. Le travail devint donc synonyme de courage, savoir se mettre à l’œuvre. De fait, le courage devenait alors la qualité première des hommes de cette génération.
Je n’avais que huit à dix ans, mon père qui était devenu alcoolique faisait de nombreuses cures de désintoxications par le dégoût, presque chaque année à l’hôpital psychiatrique du département. Pendant ces absences, le travail devenait trop rude pour les cinq premiers enfants que nous étions, l’immense jardin et les volailles nous faisaient des charges trop lourdes, avant et après l’école. Mon père était contre toutes formes de religions ou de bondieuserie, comme il disait, à l’exception d’un brave prêtre ouvrier qui œuvrait dans nos citées ouvrières, et qui aidait les pauvres un peu partout, refusant d’être payé et qu’on le remercie, c’est normal pour moi disait-il. Cet homme était venu nous aider durant trois mois lorsque mon père eu à refaire une énième cure. De retour à la maison, mon père alla au clapier, tâtonna tous les lapins, en choisi un qu’il offrit au prêtre ouvrier, dans notre monde d’ouvriers, ce geste est une marque de respect qui se passe de tous commentaires et qui ne touche pas à l’honneur de celui qui le reçois. Mon père ajouta simplement, « ne le tue pas maintenant, ne le mange pas avant le mois prochain, il n’est pas prêt, garde le jusque là ! Le prêtre accepta et parti poursuivre son travail et ses œuvres ailleurs. Un mois après, le prêtre ouvrier vint prendre quelques nouvelles de mon père et de la famille. Avec un grand sourire il lui dit : « Tu savais que c’était une lapine et quelle était pleine », mon père lui répondit oui, mais comme tu refuses toujours le merci, tu refuses que l’on te paie, je n’avais que ce moyen de te le dire et de te rendre l’aide que tu nous as apportée. Le prêtre ajouta, mais pourquoi une lapine pleine ? Mon père lui dit alors, pour que tu puisses offrir les petits aux malheureux que tu aides qui à leur tour donneront les petits lapereaux prochains et cela sera mon merci et le merci de chacun pour toi. Le prêtre eu alors cette réponse qui, comme cette histoire, était enfouie dans ma mémoire. « Dis-moi brave André, pour un antireligieux tu fais bien montre de bonté et ta façon de dire merci serait aussi une bonne leçon pour certains chrétiens qui oublient d’ajouter la pratique à leur foi ! Cesses donc de dire que tu n’as pas la foi, parce que tu as les actes et cela est encore mieux que l’inverse. Maintenant j’accepterai cette façon que tu as de dire merci ».
Lorsque je me posais la question de savoir pourquoi et comment la foi était venue en moi, je pense que des empreintes de foi devaient être marquées dans mon esprit sans que j’en aie eu conscience. Les méditations récentes, et les histoires de mon passé qui ressurgissent libèrent bien des secrets, me font découvrir aussi que rien dans notre cheminement n’est anodin. Il n’y eu pas que du mauvais.
Devenu malade alcoolique à mon tour, la foi et la spiritualité ont bien aidé à mon relèvement et à la découverte de ce que signifie, la richesse intérieure. Paix, calme, et sérénité. La foi et les actes sont bien des choses plus simples que le caractère réfractaire s’amuse à faire passer pour des complications. Ma méditation et l’écriture de cette histoire de mon enfance éclaire encore un peu plus, que je côtoyais la foi et la spiritualité, alors que je pensais ne pas les connaître. Les idées et les pensées restent parfois en dehors des réalités. La méditation est devenue ma façon d’aller chercher dans mon histoire la vérité de mes histoires, puisque maintenant je garde l’esprit ouvert.
Et soudain les choses s’éclairent.
Robert de Nice, octobre 2012
Publié dans Nouvelle Vie, Texte choisi | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : foi, méditation, robert de nice, alcoolisme | 06:38 | Facebook |
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