Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26.02.2017

Autour du temps

 

Voilà le commentaire que j’ai déposé sur le blogue d’Alezandro il y a quelques jours:
Quel beau texte, de ceux que "l'on aimerait avoir écrit" tout en ce disant que l’on n’aurait pas fait aussi bien, aussi juste. A l'occasion et avec ton accord, j'aimerais bien le reproduire sur mon blogue.
Je le remercie d'avoir accepté ma demande. 



Cadran solaire-Photo LP Fallot.jpg
Cadran solaire à Valbonne village, photographie Louis-Paul Fallot, juillet 2016



Les jours de joie.


La culture de l’immédiat a pris le pas sur nos existences en mouvement perpétuel et semble avoir banni pour longtemps, de nos pensées intuitives, la faculté même de nous projeter dans le temps, passé et à venir. Le temps peu à peu s’efface et notre horizon temporel, quant à lui, s’est considérablement rapproché. La vitesse rythme nos vies. Elle est devenue dans notre société un objectif constant de progrès. Toujours plus vite, se dépasser et dépasser les autres. Tel est le challenge affiché ! C’est ainsi que l’essentiel de nos activités, qu’elles soient de loisir ou de travail, est aujourd’hui basé sur l’urgence, la recherche du chemin le plus court et du résultat instantané. L’instantanéité est désormais notre grande affaire, obtenue bien souvent sous une pression qui n’en finit plus d’être inquisitrice, jusqu’au voyeurisme. L’urgence prime sur l’importance et la spontanéité sur la réflexion. C’est ainsi que vivent les hommes désormais. Nous avons inventé la civilisation du « court-termisme » et nous la célébrons tous les jours dans chacun de nos actes. Internet en est le principal vecteur et la génération qui est née avec cette technologie révolutionnaire ne peut admettre l’attente, habituée qu’elle est par l’instantanéité et la multiplication des réponses que lui propose la Toile suite à son clic inquisiteur.

Alors, par la force impalpable des choses, nous nous retrouvons emmêlés dans cet air du temps pressé que l'on a souvent bien du mal à respirer. Nous avons beau faire appel à notre mémoire quelque peu dévaluée et laissée en jachère, on ne retrouve plus facilement ces effluves d'une époque passée, qui semble, d’ores et déjà, faire partie de notre préhistoire. Mais se doit-on obligatoirement de les retrouver ces effluves pour la plupart surannés? Nous avons bâti toutes et tous des châteaux en Espagne ou ailleurs, épousé des chimères et des rêves en devenir. Nous avons connu aussi des jours de joie et construit de petites réussites personnelles ou collectives et de tout cela nous avons pleine conscience. Ce soir, sur cette place délavée par la pluie froide d’un hiver persistant (1) , les bruits de la nuit me ramènent sans compter à ces jours de joie, ces jours passés. Discrets, je sais qu'ils sont là. Ils sont ma force, mon refuge et ma ressource. Ils me visitent à leurs heures particulières et je m’appuie sur eux pour mieux imprimer ma marque sur ce temps dévastateur qui souhaiterait m’engloutir. Il faut s’empresser de vivre à son rythme tout en raillant l’air du temps sur le grand air de la fugacité !

Alezandro


(1) Voir la photo et le texte d’origine sur le blogue d’Alezandro:
"Dieu fournit le vent, à l'homme de hisser la voile." Saison II

 

03.03.2015

Notre temps

Le temps-PhotosLP Fallot.JPGLe 2 mars 2015 au Cros de Cagnes
Photographie Louis-Paul Fallot



Je n’ai pas le temps !",  j’entends souvent.
J’essaye d’éviter cette phrase sans appel.
En fait, il faudrait mieux avouer que se  cache derrière cette formule quelque peu expéditive un constat d’impuissance, un disfonctionnement personnel. Des engagements pris à la hâte, une sur- estimation de ses capacités ou plus simplement ce qui serait  une mauvaise "gestion de son temps".

La gestion du temps est l'un des grands classique des séminaires et autre formations….Je me souviens - lors d’une de ces séances -  avoir retenu que dans un planning d’activité journalier, semainier, il fallait être conscient que 70 % de son activité serait fait d’imprévus; qu’il convenait d’intégrer cette donnée à son planning d’activité et bien sûr d’appliquer une méthode, l'un de ces conseils dispensés et souvent  aussitôt oubliés! Mais à  l’heure d'Internet,  il n’est point besoin de séminaire, amusez vous à taper gérer son temps" ou  gestion du temps sur votre moteur de recherche et apprêtez vous  à passer … beaucoup de temps  à lire  des pages de conseils, des propositions de stages ou d'achat de revues traitant de ce sujet ! Que ce soit en développement personnel ou coaching  professionnel, vous n’aurez que l’embarras du choix.

Le paradoxe du temps c’est que rares sont ceux qui estiment en avoir suffisamment, alors que chacun dispose de sa totalité  écrivait  J.L. Servan-Shreiber. Au-delà de ces quelques généralités sur cette notion du temps, complexe et abstraite, je crois avoir trouvé par expérience quelques principes que je me garderais bien de généraliser comme méthode ou conseil;  juste  l’écrire ici pour moi-même et à qui voudra bien le lire. J’essaye d’appliquer l’important d’abord  et de prendre "le temps" de l’identifier. L’important n’est pas toujours là où je crois. L’écrire, se le remémorer mentalement permet de se garder une ligne de conduite tout au long de la journée. Ensuite de ne plus me fixer le matin des objectifs journaliers démesurés que bien sûr je n’arriverais pas à tenir et qui seraient source de frustration à l’heure de mon  bilan de soirée. Accepter aussi de ne pas être maitre de mon temps tout le temps et de regarder ces moments d’imprévus comme  des cadeaux, autant de découvertes que  de partages. Se poser régulièrement, pour mon  bien être physique et mental mais aussi pour faire un point d’étape dans ma trajectoire du jour ou de la semaine  et en rectifier le tir si nécessaire. Enfin et surtout, vivre l’instant présent en ayant toujours en pensée ce "Rien qu’aujourd’hui ",  texte qui ne me quitte jamais  et déjà  cité sur ce blogue : 

 

Il y a dans chaque semaine deux jours pour lesquels on ne devrait pas se tracasser...
L'un de ces jours est "hier" avec ses erreurs et ses soucis, ses fautes et ses bévues,
ses maux et ses peines. Hier s'échappe à jamais de nos mains.
L'autre jour, c'est "Demain", avec ses fardeaux, ses larges espérances et ses pauvres accomplissements.
Il ne reste qu'un jour : "Aujourd’hui ". Tout homme peut livrer les combats d'un seul jour... Ce ne sont pas les épreuves d'un seul jour qui rendent les hommes fous, c'est le remords ou la rancœur d'un incident qui est arrivé hier et la crainte de ce que demain peut apporter....
Vivons donc un seul jour à la fois. Juste pour aujourd’hui. 

 

Un temps avec moi-même qui devient partage.  Je me suis remémoré d’avoir pris le temps de me poser un instant sur la route  en voyant cet arbre dans la ville. Attiré par cette  lumière d’un premier jour de beau temps annonciateur d'un nouveau printemps, je me suis arrêté le temps de quelques clichés. Pourtant, je n’avais à priori  pas le temps. Ce rose et bleu a illuminé mon début de matinée et m’a apporté de la sérénité pour le reste de la journée.  C’était hier, c’est aujourd’hui que je le partage.

Ce matin j’ai passé un temps à relire ces lignes déjà publiées ici en mars 2010. Mise à part quelques aménagements de forme, je n'ai pas eu envie d'en modifier le contenu. Mais j'en ai changé le titre avec également la satisfaction d'avoir mis en pratique quelques uns de ces conseils.
Dans "L'homme à la découverte de son âme" Carl Gustav Jung écrivait Nous sommes, dans ce que notre vie a de plus privé et de plus subjectif, non seulement les victimes, mais aussi les artisans de notre temps. Notre temps - c'est nous!