28.04.2012
Dialogue animalier
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27.04.2012
Un peu d’histoire : L’origine du 1er mai
PhotosLP : Manifestation à Nice pour les retraites en octobre 2010
L'idée du Premier Mai est d'origine américaine. En octobre 1884, la fédération syndicale américaine de l'époque, la Fédération of organised Trades and Labor Unions, réunie à Chicago, décide de placer à l'ordre du jour la conquête de la journée de huit heures. Dans ce but, elle fixe une journée nationale de grève au 1er mai 1886. Le Congrès suivant, réuni en décembre 1885, à Washington, confirme cette décision. Il ajoute que la réduction du temps de travail serait soumise à la signature des employeurs ; la grève ne serait déclarée que dans les usines dont les patrons n'accepteraient pas les huit heures.
Une grande agitation est développée dans tout le pays par voie de meetings et de manifestations. Des grèves éclatent le ler mai 1886 à de nombreux endroits. A Chicago, une provocation policière aboutit, le 4 mai, au lancement d'une bombe contre des agents qui voulaient disperser une réunion de grévistes à Haymarkel. Quatre dirigeants ouvriers, anarchistes, accusés à tort d'avoir organisé l'attentat, sont condamnés à mort et exécutés ; un cinquième, condamné également à mort, se suicide. Le sang de ces martyrs a donné une signification toute spéciale à la journée du Premier Mai. (…)
La Gauche n°15, 27 avril 1957 (Extrait de Ernest Mandel Archives Internet )
Et sur ce blogue, à lire ou relire, une Note plus personnelle sur "mes 1er mai"
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26.04.2012
Une anecdote de Julien Gracq
Balade à Trentemoult (3)
Dans ses Lettrines , cahier de notes tenu au jour le jour, Julien Gracq raconte :
J’ai lu autrefois, dans un recueil de l’ « Académie de Nantes », une anecdote qui m’a paru avoir partie liée avec l’âme de cette ville bizarre. À la fin du siècle dernier vivait à Trentemoult (nom qui déjà me charme), village chanteur de pêcheurs, de mariniers et de pilotes bâti sur la rive sud du fleuve, en face des quais, un ménage de pêcheurs, composé de Jean et d’Ernestine. Il existait encore à ce moment dans le fleuve une île minuscule appelée, dit-on, île Mahon, assez proche des quais, et que les dragages ont emportée depuis belle lurette. Jean avait sous les peupliers sa modeste cabane, où il rangeait son petit attirail de filets et de bosselles : il était censé pêcher là les anguilles ; mais, non sans quelque motif, Ernestine, solide commère, et responsable de la caisse du ménage, soupçonnait son époux inassidu de planter là trop souvent son occupation évangélique pour se glisser dans son bachot sous le couvert de l’île jusqu’au quai de la Fosse tout proche, où l’engloutissait quelque débit de muscadet. C’est pourquoi Ernestine, cinq ou six fois par jour, torchés les marmots, mise à cuire la soupe, sortait de sa bourrine trentemousine, allait se camper les poings sur les hanches à l’extrême pointe de la grève, et appelait, ou plutôt hurlait en direction des peupliers (cinq cent mètres) : « Jean ! » Sur quoi un vocable excédé et non moins énergique, sans désemparer, retraversait la Loire à son adresse : « M…! »
Cela dura, paraît-il, quarante ans, et fit partie du fond sonore du quai de la Fosse aussi intimement que le ferraillement du transbordeur ou le chuintement des locomotives tirant leur express au ralenti au-delà de la gare de La Bourse. Et l’histoire a beau être poudrée de gros sel, l’arche imperturbable de ce dialogue conjugal enjambant la Loire pendant un demi-siècle, bien au-dessus des longs courriers, des remorqueurs, des cargos de sucre ou de cacao, avec la moitié de la ville pour théâtre et pour témoin édifié à la fois de la sainteté et des épreuves du mariage, continue de m’enchanter.
Julien Gracq, Lettrines 2
A propos de Nantes et de Julien Gracq, vous pouvez aussi lire sur ce blogue La forme d’une ville .
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