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23.09.2010

La sortie

 

La matinée commence et il est presque 8 heures !

 Malgré les bruits dans le couloir – le mardi est jour de changement de chambres pour les uns, de préparatifs de départs pour d’autres-je n’ai rien entendu des va et vient en dehors de la chambre. A relire ces notes d’il y a 7 ans, je pense que cela devait faire longtemps que je n’avais dormi aussi bien.

Dehors, un beau soleil d’automne ; je me sens en forme.La veille, j’ai passé la visite médicale de sortie : poids, tension tout va bien. Petit déjeuner et un moment très attendu chaque jour, liens avec les siens : le courrier.

 9h : rendez-vous individuel avec le psy, les derniers conseils. Le lundi,  la 8ème et dernière séance d’information en alcoologie a été entièrement consacrée à l’après cure. J’ai soigneusement  noté. Tout d’abord,  bien retenir trois choses importantes : Suivre le traitement médical de plusieurs mois à base de sulfate de magnésium. Avoir toujours à l’esprit le mot « Patience » durant cette  convalescence qui devrait durer un an et pratiquer  toute la vie les exercices psycho-somatiques (La soma) ,   aide précieuse à l’apprentissage du bien-être et  à  la maîtrise de la panique.  Savoir ensuite que des phénomènes déroutants  peuvent survenir dans les mois à venir,  le plus fréquent étant le flash, cette envie subite de boire sans raison qui disparaîtra en quelques secondes après l’absorption de 2 ou 3 verres d’eau. Il y a aussi les « cuites sèches », le « tunnel »…de tout cela ne pas hésiter à parler ! Le docteur parle ensuite de cette vie qui nous attend, les points de vigilance, les rapports avec les autres,  mais surtout avec ce nouveau « soi-même ». Tout est évoqué, l’intime aussi et ce mot noté, si beau Tendresse : « s’accepter le matin et s’aimer toute la journée.»

10h, promenade dans le village, toujours à trois comme durant tout la partie du séjour où les sorties sont autorisées. Au bar et sur la place, on tourne « Une femme d’honneur ». Retour au centre et une dernière séance de « soma » sur la terrasse, exercices assis et debout. Le repas des sortants sera pris dehors, cela fait drôle d’avoir récupéré son téléphone portable. En fait, tout est un peu spécial dans ce temps « d’au revoir ». 

Je viens de passer 29 jours à Cabris. Chaque jour, j’ai essayé de tenir un carnet  et   j’ai écrit sur la dernière ligne  en date du mardi 21 octobre 2003: « 13h30-Départ. Retour à la civilisation. »

 

Illustration La sortie-PhotosLP-2010.jpg

 

LIENS :

Le centre du C.A.L.M.E   

Pourquoi ces notes, chaque 23 septembre ?

26.03.2006

Nouvelle vie

 

alcoolisme,dépendance,abstinence,cabris,calme,maladie alcooliqueJe pourrais consacrer un livre, tout un blog à ce village perché au dessus de Grasse. Une autre fois, peut-être, j'écrirais d'autres lignes, d'autres mots. Aujourd'hui, ces quelques photos prises il y a peu. Pour beaucoup, Cabris doit rester comme un souvenir de vacances ou de ballade. Pour moi, c'est le lieu qui a changé ma vie. J'y retourne 2 à 3 fois l'an, la tête pleine de souvenirs et surtout le coeur plein de gratitude.

 

ECRIT EN COMMENTAIRE LE 30/03/2006:

A propos de ma note  « Nouvelle vie » et de Cabris Mes mots viendront plus tard  mais je me rend compte en relisant cette note du dimanche 26 mars que je dois vous donner quelques précisions sur l’endroit ou, à Cabris,  j’ ai passé 29 jours en septembre 2003.
A propos du lieu :
« Chaque C.A.L.M.E. est implanté près d'un petit village. Dans une "Maison" au sens où un enfant peut comprendre ce mot, et dans le sens où l'idée de "Maison" s'oppose à l'idée de Cité.Nous croyons nécessaire de nous installer dans des endroits proches de la terre, des arbres et des jardins (nous pensons qu'un banc dans un jardin a une valeur thérapeutique. (…) L'alcoolique est investi, jusqu'à épuisement, de rapports sociaux mal vécus et terrifiants parce que mal vécus. Tout ce qui rappelle l'écrasante pesée de l'appareil social, et en particulier de l'appareil administratif, ne peut susciter chez lui qu'un réflexe de fuite. (…)L'alcoolique doit se trouver, pour rebâtir, de nouveaux repères aux dimensions humaines et personnelles, voire tribales. (…).

A propos de la connaissance de soi : « Nous n'avons rien inventé, depuis Socrate le "Connais-toi toi-même" est une des clefs du bien vivre. (…) Cette connaissance s'acquiert en groupe de psychothérapie : les séances commencent dès la fin du sevrage (après avoir levé l’aliénation artificielle, chimique), avant que des systèmes de défense ne se soient mis en place et dès que les bienfaits de la désintoxication se font sentir.La confrontation des expériences amène vite au constat du côté dérisoire des faux-fuyants et des défenses intellectuelles.(…) La localisation progresive du déficit narcissique va, d’une part, diminuer considérablement son potentiel anxiogène, d’autre part permettre de le prendre en compte au lieu de la nier ou de le compenser artificiellement. Ils peuvent alors  reconnaître leurs véritables peurs, renoncer à projeter sur l’entourage et à utiliser l’alcool comme un écran protecteur entre les aspérités du réel et leur sensibilité.(…).
A propos du but du Calme : Le but profond du C.A.L.M.E  est qu'une non consommation d'alcool, absolue et définitive, ne soit que la conséquence d'une façon plus claire, plus libre, plus vraie et surtout plus joyeuse d'affronter la vie."

Ces quelques lignes sont extraites du site du C.A.L.M.E, encore merci à toute l'équipe. Pour conclure(provisoirement) cette note, il n’y pas UNE solution à la maladie alcoolique, il y a SA solution, à SOI. Encore faut-il savoir que l’on est malade et surtout rompre avec le déni. C’est un long cheminement.