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19.03.2017

Les marches de la vie

 

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Un escalier, c’est un chemin de vie, que l’on monte et descend au rythme des marches des âges et des moments présents avec arrêt sur image, paliers de nos joies et de nos peines. Nos escaliers d’enfant, escaladés à quatre pattes, des escalators des centres commerciaux, et ceux que l’on peine à monter quand l’âge ralentit nos envies. Les escaliers à tapis rouge des célébrités et ceux d’une bouche de métro où le sans papiers quémande quelques subsides. L’escalier monument, œuvre d’art. Escalier de secours. Escalier familial, retrouvailles. L’escalier en colimaçon, celui des phares aux centaines de marches, l’escalier en échelle pour retrouver au grenier la nostalgie de l’enfance. L’escalier que l’on descend, cave et tourments de l’ivresse que l’on cache. Puis l’escalier des musées, collectionnés ces dernières années, art à consommer sans modération. L’escalier et ses ombres, celui du parquet et des vieilles pierres, l’escalier de verre baigné de lumière. L’escalier raccourci, pour aller plus vite retrouver l’être aimé. Escalier, un mot et des photos qui me racontent des histoires. Des histoires à rire, des histoires à pleurer, des histoires d’amour aussi. Escaliers à photographier, éternel exercice et clichés mille fois pris et pourtant différents.  Arrêt sur la marche/arrêt sur image : Les marches de l’escalier, invitation à lire, à causer, à méditer, à se poser.


Illustration : Photo 18 de mon livre "de mer à monts" , maison édition Baie des Anges

01.01.2012

Voyager sa vie

 

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Cette année, je vous invite au voyage…
Il y a les rêves de voyages et les voyages rêvés. Ceux qui transitent par un  hall d’aéroport, l’horloge d’une  gare, une  aire d’autoroute, un port ou la place d’un village. 
Il y a le  voyage d’un jour et ceux aux longs cours. Celui qui dure le temps d’un regard ou de la lecture d’un roman. Celui de l’art dans une salle d’expo. Celui du rêve et de l’inconscient. Il y a ce voyage mental qui transporte vers l’imaginaire.
Il y a le voyage qui mélange le souvenir et l’instant. Ce voyage là ne connaît pas l’absence et la disparition, les êtres chers en sont.
La vie est un voyage, à nous d’alléger le plus possible nos bagages.
De ne pas nous encombrer de futile, de cultiver l’essentiel.
Tout simplement aimer. La promenade littéraire, le partage d’une image, l’écriture d’encre, de lumière ou du clavier, le geste d’amitié, un baiser. 
Et si nous regardions le quotidien avec l’âme du voyageur.

 

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PhotosLP Fallot

Nantes

 

27.01.2009

vivre l'expérience de l'art

J'ose m’écrire un message personnel. Relire ce texte, le lire encore. Et encore le lire en ces moments… Et de faire un vœu en cette fin janvier. Puisse-il être un peu partagé.

 

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...mûrir comme l'arbre qui ne hâte pas sa sève et qui, tranquille,

se tient dans les tempêtes de printemps

sans redouter qu'après elles puisse ne pas venir l'été.

 

 

"(…) Et qu'ici, tout de suite, soit formulée cette prière: lisez le moins possible de choses d'ordre critique et esthétique - ce sont ou bien des vues partisanes, pétrifiées, et que leur durcissement sans vie a privées de sens, ou bien d'habiles jeux sur les mots où telle vue l'emporte aujourd'hui, et demain la vue opposée. Les Oeuvres d'Art ont quelque chose d'infiniment solitaire, et rien n'est aussi peu capable de les atteindre que la critique. Seul l'amour peut les saisir, les tenir, et peut être équitable envers elles. - C'est à vous-même, à ce que vous sentez, qu'il faut toujours donner raison, contre toutes ces analyses, ces comptes rendus ou introductions; quand bien même vous auriez tort, c'est la croissance naturelle de votre vie intérieure qui vous amènera lentement, avec le temps, à d'autres conceptions. Laissez vos jugements connaître leur propre développement, calme, non troublé; comme tout progrès, il doit venir de la profondeur du dedans et rien ne peut le hâter ni l'accélérer. Tout doit être porté à terme, puis mis au monde. Laissez chaque impression et chaque germe de sensibilité s'accomplir en vous, dans l'obscurité, dans l'indicible, l'inconscient, là où l'intelligence proprement dite n'atteint pas, et laissez-les attendre, avec humilité et une patience profonde, l'heure d'accoucher d'une nouvelle clarté; cela seul s'appelle vivre l'expérience de l'art: qu'il s'agisse de comprendre ou de créer.

Là, le temps ne peut servir de mesure, l'année ne compte pas, et dix ans ne sont rien; être artiste veut dire: ne pas calculer ni compter; mûrir comme l'arbre qui ne hâte pas sa sève et qui, tranquille, se tient dans les tempêtes de printemps sans redouter qu'après elles puisse ne pas venir l'été. Il vient de toute façon. Mais il vient seulement chez ceux qui, patients, sont là comme si l'éternité s'étendait devant eux, insoucieusement calme et ouverte. Je l'apprends tous les jours, je l'apprends au prix de douleurs envers lesquelles j'ai de la gratitude: la patience est tout! (…)"

 

Viareggio près Pise (Italie), le 23 avril 1903

 

Rainer Maria Rilke

Lettres à un jeune poète