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10.11.2018

"Il était une feuille" , un poème de Robert Desnos




Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de cœur
Il était une branche au bout de la feuille
Ligne fourchue signe de vie
Signe de chance
Signe de cœur
Il était un arbre au bout de la branche
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de cœur
Cœur gravé, percé, transpercé,

 

La feuille_Desnos.jpg


Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l'arbre
Racines vignes de vie.
Vignes de chance
Vignes de cœur
Au bout des racines il était la terre
La terre tout court
La terre toute ronde
La terre toute seule au travers du ciel
La terre.

Robert Desnos

  

"Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie".
Voir « Poèmes et biographie » de Robert DESNOS sur le site "Un jour Un Poème" et un autre poème de Robert Desnos sur ce blogue. 

 

Illustration: Feuille d'automne, 2018, photo Louis-Paul Fallot


12.11.2014

La dormance (ou quand l’automne prépare le printemps)

 

"A l'approche de l'hiver, tous les végétaux herbacés des régions tempérées et froides se préparent à passer le cap des basses températures et à survivre. Pour éviter le pire, ils mettent au point tout un processus d'hibernation : la dormance."

 

Bourgeon-PhotosLP Fallot.JPG
Photographie Louis-Paul Fallot, novembre 2014, Parc de la Gaudinière à Nantes

 

Voilà un joli mot "la dormance", et qui définie un processus  que l’on peut observer en ces moments d’automne dans la nature…Les textes en italiques sont des extraits du site linternaute.com


 "Dès que la température extérieure affiche une baisse et frôle les 12°C, les espèces végétales ralentissent leurs processus métaboliques tels que la photosynthèse ou la croissance. La température n'est pas le seul facteur extérieur responsable de cette dormance. La lumière a également sa part. Des pigments de la plante, les phytochromes, captent la lumière et calculent l'augmentation de la période nocturne. Par ces deux renseignements climatiques, les espèces végétales entrent dans leur phase de repos ; les feuilles tombent (pour minimiser les dépenses énergétiques), la sève ne monte plus dans les vaisseaux et les ébauches foliaires créées au printemps se parent d'une coque protectrice formée d'écailles : le bourgeon."


15.12.2012

Une Feuille m’a dit…

 

 Un conte, écrit par mon ami Robert de Nice et que j’ai mis en images.

 

Une feuille m'a dit6PhotosLP Fallot (3).jpg

 

 

Une Feuille m’a dit…

 

Une feuille m'a dit-PhotosLP Fallot  (1).jpgLe nez en l'air me promenant par le chemin des bergères, j'entendis un petit cri où je posai le pied. Le pied en l'air je n'osais plus marcher, et regardant le sol  j'y vis une superbe feuille morte.  Je la ramassai délicatement, l'admirant en disant à voix haute : “oh quelle magnifique feuille morte ! Mais je ne suis pas morte, cria-t-elle, ne vois-tu pas que tu m'as fait mal en me piétinant ? Je restai bouche bée, c'est que je n'avais jamais entendu me parler une feuille jusque là !  On ne t'a pas appris à t'excuser lorsque tu marches sur les pieds d'une vieille dame ? me dit-elle encore ! De plus en plus stupéfait, je bredouillais un vague “excusez-moi, je ne vous avais pas vue”… Devant son regard courroucé, je crus bon d'ajouter, sans y voir de malice :  Euh… « C’est qu'il y a beaucoup de feuilles mortes ces temps-ci sur le sol ! »…

Elle se mit alors à pleurer doucement, me disant entre deux sanglots : Vous n'imaginez pas vous les humains qui êtes presque éternels, combien c'est difficile pour nous les feuilles, de naître au printemps et de mourir en automne de la même année !!! C'est qu'on a la vie courte, vous savez ! On vous voit tout joyeux de nous voir naître, car nous annonçons le printemps, les fleurs, et la fin des frimas, puis on vous voit tout heureux de nous voir épanouies sous le gros soleil de l'été, car nous vous offrons nos fruits, nos parfums et puis notre ombre, et après cela on vous voit encore tout contents des belles couleurs que nous posons sur vos tableaux, vous offrant encore quelques fruits et quelques douceurs de l'air avant le grand vide de l'hiver, celui que nous ne connaissons jamais, puisque nous pourrissons sur les terres gelées…”

 

Une feuille m'a dit6PhotosLP Fallot (4).jpg

 

Je lui demandai pardon de n'avoir jamais songé à tout cela, et, pour me faire pardonner un peu plus, je lui racontai l'hiver, la blancheur silencieuse de la neige, les longues longues nuits étoilées crissantes de gel et le mistral cinglant, les veillées et les contes au coin de la cheminée, les soupes fumantes et les gâteaux odorants, les joues rouges des enfants autour du bonhomme de neige et le parfum inimitable des clémentines, le sapin tout illuminé, le Père Noël et les jouets plein sa hotte, et puis le lent travail de la terre, qui se prépare déjà pour le printemps lointain, grâce à toutes ces feuilles qui tout l'hiver jonchent le sol, le tapissant de leur douceur et lui offrant sa nourriture.

Alors la feuille me remercia d'une caresse, se faisant toute douce sur la paume de ma main,  ah…je suis  rassurée, me dit-elle, ayant enfin trouvé  qu’il y avait un sens à sa courte vie. Connaître Noël et l’hiver !  Voilà donc qu'elle était devenue  éternelle, elle connaissait enfin la partie manquante à sa courte vie. Quelle formidable nouvelle !… (Le cadeau était aussi pour moi.)

Donnons nous, nous aussi, un sens à notre vie…               

Robert de Nice, écrit le 26 octobre  2011

 

Une feuille m'a dit6PhotosLP Fallot (2).jpg

Photographies  de Louis-Paul Fallot (2012 sauf vignette 2011)