13.03.2013
En train et en images...
On traverse la Provence au ralenti avec le train des "Pignes", qui relie Nice à Digne.
D'où vient le surnom de cette ligne qui franchit vingt-cinq tunnels et une trentaine de ponts et viaducs ? Est-ce... parce que le train roule si lentement qu'on pourrait le suivre en ramassant les pommes de pin le long de la voie ?
Extrait de la présentation de l’émission sur Arte.fr
Illustrations: Photographies extraites de l'ouvrage "De mer à monts"
Louis-Paul Fallot © Baie des Anges
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24.08.2011
Plaidoyer pour la Cigale
Ô fille de la terre au chant mélodieux !
Cigale, sage et bienfaisante,
Tu vis sans chair ni sang, de maladie exempte.
Que te faut-il encor pour ressembler aux Dieux ?
Anacréon, Poète Grec.
Elle ne chantera pas tout l’été, pour la simple raison qu’elle ne va vivre que quelques semaines !
La liste est longue des autres contrevérités de la fable de Jean de la Fontaine qui sans doute n’avait jamais vu de cigales.
La Cigale s’alimente de la sève des arbres et n’est pas carnivore, se tait la nuit, etc.…Quand à la Fourmi, elle « exploite la Cigale, effrontément la dévalise » explique Jean-Henri Fabre dans ses Souvenirs Entomologiques .
J’ai eu la chance et à deux reprises durant mes vacances, de pouvoir les observer et les prendre en photos. J’ai voulu ensuite en savoir plus sur cette l’artiste « chantant » (...) La vie des Cigales reste encore méconnue du grand public mais aussi des provençaux écrit Bernard Mondon dans sa Petite Anthologie de la Cigale -Collection « CARRES DE PROVENCE » chez Equinoxe.(…) La Provence n’a pas l’exclusivité de leurs symphonies estivales poursuit-il dans le 1er chapitre. Les Cigales sont des artistes internationales. Ainsi j’ai appris qu’il existe dans le monde plus de 4.500 espèces dont 16 espèces différentes en France méditerranéenne. Les trois les plus connues sont la Cigale commune (Lyristes Plebejus), musicienne du peuple, Cigale grise (le cacan des vieux provençaux) », la Cigale pygmée ou mignonne, ainsi que moins courantes, la Cigale rouge et la Cigale noire (cigalon). Je ne saurais que trop vous conseiller le livre de Bernard MONDON, complet et très bien illustré.
Et la fourmi alors? Que ce soit lors de sa longue vie souterraine ou de sa courte apparition qui nous enchante, c’est le principal prédateur de la Cigale…après l’homme!
Pour terminer ce billet en évoquant de nouveau le fabuliste - qui d’ailleurs ne fit qu’adapter un certain Esope - je vous invite à lire la contre- fable de Françoise Sagan qui fût longtemps inédite. Mais pas plus que La Fontaine, écrit Christine Marcandier dans Médiapart, elle ne donne de morale explicite à la fable. Aux lecteurs de la déduire de ces quelques vers fort contemporains qui offrent une satire décalée de la société de consommation.
La symbolique de la Cigale est si forte qu'elle nous renvoie à nos propres représentations mentales, et à nos vies faite « d’ombre et de lumière ».
Cigales en Provence - PhotosLP Fallot
La Fourmi et la Cigale
La fourmi ayant stocké
Tout l’hiver
Se trouva fort encombrée
Quand le soleil fut venu :
Qui lui prendrait ses morceaux
De mouches ou de vermisseaux ?
Elle tenta de démarcher
Chez la cigale, sa voisine,
La poussant à s’acheter
Quelques grains pour subsister
Jusqu’à la saison prochaine.
« Vous me paierez, lui dit-elle,
Après l’oût, foi d’animal,
Intérêt et principal. »
La cigale n’est pas gourmande :
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps froid ?
Dit-elle à cette amasseuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je stockais, ne vous déplaise.
- Vous stockiez ? j’en suis fort aise ;
Et bien soldez maintenant. »
Françoise Sagan
Publié avec l’aimable autorisation de Vincent Safrat et lu page 72 de la Petite anthologie de la Cigale.
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30.05.2011
Mai 2011
"Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
Les persiennes, abri des secrètes luxures,
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés..."
Il fût drôle ce mois de mai. Le temps d’abord, un temps d’été - disons de juillet - avec ses premières grosses chaleurs, et la carte des départements de France qui vire chaque jour un peu plus vers l’alerte sécheresse.
Je regarde mes séries photographiques de ce mai 2011. Mai a fait exploser une nature qui déjà avait pris en avril ses quartiers printaniers. Et si je trouve bien verte l’herbe des prés de Haute-Provence, celui qui chaque jour les sillonne avec son tracteur me parle d’une sécheresse prévisible que je ne vois pas… Le lilas a bien vite « grillé » sous les rayons persistants de l’astre et les fruits ont mûris avant l’heure, nous offrant au printemps nos désserts d’été.
Sur la côte cette année, seules quelques gouttes de pluies ont mouillé les rues de Cannes. Tout fout le camp même le traditionnel mauvais temps du Festival. Il fait bon se baigner et la température de l’eau de mer affiche les vingt degrés.
Ce sentiment d’un été avant l’heure se renforce au fur et à mesure que défilent mes clichés. Une fête de village, des volets clos dans une ruelle déserte en début d’après-midi, des terrasses de café bondées, des aires d’autoroute encombrées…
Oui, il fût drôle ce mois de mai et les conversations aussi, aux machines à café. Que penses-tu de l’affaire… ? Est-il ou pas ?… et de me regarder comme un extra-terrestre quand je réponds que je ne sais…Que l’écoeurement me suffit et que pour le reste, j’attends. Il me semble juste que beaucoup d’hommes publiques aurait été bien inspiré d’en faire autant, c'est-à-dire de se taire. Et tant mieux par contre si d’autres - femmes, enfants, victimes des deux sexes - ne se tairont peut être plus à l’avenir.
Oui, il a fait chaud sur la Côte d’Azur et pourtant, une nuit de mai, les écrans télé sont devenus des écrans de neige. Brouillés pour cause d’arrêt des émetteurs qui pour certains auront du mal à passer d’une époque à une autre, de l’analogique au numérique.
J’ai pu observer de près la détresse de ces personnes fragilisées par l’âge ou le handicap ; me rendre compte de l’importance d’une image et d’une voix quant on est isolé, même dans le bel immeuble d’un beau quartier. J’ai entendu des suppliques pitié faites que cela marche et vu une fois de plus les bienfaits que pouvaient rendre les agents de service publique.
J’ai déroulé mon album en cette fin de mois, de photos pixellisées ou mentales. De ce mois de mai qui ressemble à juillet. J’ai revu - dans la tristesse de certaines nouvelles touchant des proches- d’autres étés qui n’existeront plus jamais.
J’ai aussi reçus des photos. J’y ai vu de l’amour dans une salle comble du Cros de Cagnes, autour d’amis fêtant des anniversaires de nouvelles vies sans produits.
J’ai écrit comme je ne l’avais plus fait depuis quelques longs temps ; et j’ai envie de relire Baudelaire, son hymne au Soleil qui "s’introduit en roi, sans bruit et sans valets, Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais."
PhotosLP Fallot-Mai 2011
Haut de Note: Le vieux quartier de Puget-Théniers
Corps de Note: Village de Fos sur Mer
Bas de Note: Haut de Cagnes
Lien:
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