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Le temps
Je n’ai pas le temps ! j’entends souvent.
J’essaye d’éviter cette phrase sans appel.
En fait, il faudrait mieux avouer que se cache derrière cette formule quelque peu expéditive un constat d’impuissance, un disfonctionnement personnel.
Des engagements pris à la hâte, une sur estimation de ses capacités ou plus simplement ce qui serait une mauvaise « gestion de son temps ».
Gestion du temps : un grand classique des séminaires et autre formations….
Je me souviens lors d’une de ces séances avoir retenu que dans un planning d’activité journalier, semainier…, il fallait être conscient que soixante-dix pourcents de son activité serait fait d’imprévus et qu’il convenait d’intégrer cette donnée à son planning d’activité !
Et bien sûr d’appliquer une méthode, ces conseils dispensés et souvent aussitôt oubliés.
Mais à l’heure du Net, il n’est point besoin de séminaire, amusez vous à taper « gérer son temps » ou « gestion du temps » sur votre moteur de recherche et apprêtez vous à passer … beaucoup de temps à lire pages de conseils, propositions de stages ou achat de revues traitant de ce sujet ! Que ce soit en développement personnel ou coaching professionnel, vous n’aurez que l’embarras du choix.
Le paradoxe du temps c’est que rares sont ceux qui estiment en avoir suffisamment, alors que chacun dispose de sa totalité. (J.L. Servan-Shreiber)
Au-delà de ces quelques généralités sur cette notion du temps, complexe et abstraite, je crois avoir trouvé par expérience quelques principes que je me garderais bien de généraliser comme méthode ou conseil ; non juste l’écrire ici pour moi-même et à qui voudra bien le lire.
J’essaye d’appliquer « l’important d’abord » et de prendre « le temps » de l’identifier.
L’important n’est pas toujours là où je crois. L’écrire, se le remémorer mentalement permet de se garder une ligne de conduite tout au long de la journée.
Ensuite de ne plus me fixer le matin des objectifs journaliers démesurés que bien sûr je n’arriverais pas à tenir ; et qui seront source de frustration à l’heure de mon bilan de soirée.
Accepter aussi de ne pas être maitre de mon temps tout le temps et de regarder ces moments d’imprévus comme des cadeaux, autant de découvertes que de partages.
Se poser régulièrement, pour mon bien être physique et mental mais aussi pour faire un point d’étape dans ma trajectoire du jour ou de la semaine et en rectifier le tir si nécessaire.
Enfin et surtout, vivre l’instant présent, en ayant toujours en pensée ce « Rien qu’aujourd’hui », texte qui ne me quitte jamais et déjà cité sur ce Blog :
Il y a dans chaque semaine deux jours pour lesquels on ne devrait pas se tracasser...
L'un de ces jours est "hier" avec ses erreurs et ses soucis, ses fautes et ses bévues, ses maux et ses peines. Hier s'échappe à jamais de nos mains.
L'autre jour, c'est "Demain", avec ses fardeaux, ses larges espérances et ses pauvres accomplissements.
Il ne reste qu'un jour : "Aujourd’hui ". Tout homme peut livrer les combats d'un seul jour... Ce ne sont pas les épreuves d'un seul jour qui rendent les hommes fous, c'est le remords ou la rancœur d'un incident qui est arrivé hier et la crainte de ce que demain peut apporter....
Vivons donc un seul jour à la fois. Juste pour aujourd’hui.
Ce matin j’ai passé un moment à écrire ces lignes. Un temps avec moi-même qui devient partage. Cela m’a paru plus important que de préparer une Note pour demain sur le quatrième anniversaire de ce Blog. Finalement un non évènement, j’ai déjà répondu à cette question Pourquoi je blogue .
Je me suis remémoré d’avoir pris le temps de me poser un instant sur la route en voyant cet arbre dans la ville. Attiré par cette lumière d’un premier jour de beau temps de ce nouveau printemps, je me suis arrêté le temps de quelques clichés. Pourtant, je n’avais à priori pas le temps. Ce rose et bleu a illuminé mon début de matinée et m’a apporté de la sérénité pour le reste de la journée. C’était hier, c’est aujourd’hui que je le partage. Et puisque il est aussi question de Blogs et d’anniversaire, je vous offre ce lien vers Saison 2, une de mes notes préférées intitulée " Confidences dans la lumière de mars", une autre illustration de cette notion du temps.
Bon printemps à toutes et tous.
24.03.2010 | Lien permanent | Commentaires (22)
Folies niçoises
En quelques minutes, vous aurez presque tout l’aperçu des paradoxes de la Côte d’Azur.
Le « circuit » commence à Rauba Capeu par la descente vers le Port à Nice. Laisser derrière soi la Promenade des Anglais, c’est changer complètement de décor.
Passer le vieux Nice et ses ruelles ombragées et contourner la colline du château non sans avoir salué Frédéric Nietzche qui de ses ballades azuréennes entre Nice et Eze ramena quelques pages de son Zarathoustra. Ces couleurs de Nice ! C’est dommage que je ne puisse les détacher et te les envoyer […] écrit-il à sa sœur.
Changer de décor : Les bateaux pour commencer : des pointus de pêcheurs aux hors-bords, des ferries aux voiliers, du tout rutilant aux vieux gréements, le spectacle est permanent et varie au fil des heures et des événements sur fond de ces façades ocres magnifiés par les couleurs d’un soleil déclinant.
Le quartier du Port était l’un des plus populaires de Nice, et je me souviens de ma première socca, cette galette fumante autrefois plat des travailleurs et maraîchers chez le fameux Pipo.
C’était le temps ou je prenais cette basse corniche qui commence juste après le port de Nice pour ces bains de criques entre Villefranche et Monaco. Ils devaient "se mériter" par un peu de marche et d'escalade et commençaient à Pâques pour finir en octobre.
Aujourd’hui, nous longeons le port. Comme un rectangle non fermé, ouvert par sa jetée sur la Méditerranée. Un peu déçu par ce sens unique -ma promenade de ce jour est en voiture- qui nous empêche de voir de près les barques de pêcheur, nous nous dirigeons vers le Cap de Nice en suivant le parcours fléché des indicateurs routiers.
Arrêt aux portes de La Réserve* avec ses balcons "vue sur mer" et
un excellent sujet photographique en contre-jour de l’entrée balisée du port de Nice.
Sur le trottoir, les joggeurs font des embardées et laissent les badauds au spectacle qui se déroulent en bas, là où la mer vient en grande écume se briser sur les rochers. C’est le paradis des enfants qui inlassablement les escaladent pour d’interminables plongeons. Plus loin, après la minuscule plage et ses escaliers vermoulus, d’autres roches terrasses à bronzer pour solitaires.
L’œil continue sa route vers cet édifice au sommet de l'extrémité du Cap de Nice l'une des plus anciennes "folies" niçoises et celle que l'on voit le mieux, devenue inséparable des panoramas du port et de l'est de la ville. L’écrivain Stéphen Liégeard , l’inventeur du terme Côte d’azur, évoquait une bâtisse qui n’est ni un château, ni un palais, ni une tour, ni un bastion, ni une villa, ni une pièce montée, ni un gâteau de Savoie, ni rien qui ait un nom dans aucune langue .
Ici, l’on parle du « château de l’anglais » même si Monsieur Smith, ce colonel du génie de l'armée des Indes qui fit construire cette demeure fut écossais.
Retour vers la grande bleue où un autre spectacle commence. Celui de l’arrivée du car-ferry Liamone qui amorce un grand virage pour pouvoir pénétrer dans le canal étroit qui longe la jetée, laissant derrière lui une longue trainée blanche sur le bleu de la Méditerranée.
Il est temps de remonter le mont Boron pour redescendre vers le port, maintenant compétemment dans l’ombre et quitter Nice par « sa voie rapide » mais non sans avoir salué le héros niçois sur sa place Garibaldi (qui se fait belle) et qui invite à revenir vous parler -en mots et en photos- d’autres flâneries niçoises.
PHOTOS Louis-Paul Fallot, mai et septembre 2009
Port et Cap de Nice
*La Réserve:
Une Note sur mon Blog PhotosLP où vous pourrez voir une photo de
Charles Nègre prise en 1863 et le lien vers la collection permanente du TPI de Nice
Charles Nègre s'est attaché à saisir les témoignages de deux univers opposés sans jamais privilégier l'un plus que l'autre : celui luxueux et oisif des aristocrates, bourgeois et hivernants étrangers, celui ancestral et laborieux des ouvriers, bugadières, paysans et pêcheurs.
Extrait du Site du Théatre de l'Image et de la Photographie de Nice.
11.09.2009 | Lien permanent | Commentaires (14)
Variation sur la même main
Un texte de Dominique W
Variation sur la même main
A l’aube de ma cinquième année sans alcool, je me suis levé la main tendue vers le volet de ma chambre jaune aux persiennes bleues, j’ai poussé délicatement le battant, mes yeux partant à la recherche d’un lever de soleil, dans l’attente des premiers rayons déposés sur le dos de mes voisines, quelques vaches blanches et noires, mon échiquier matinal bien en place, j’ai respiré à poumons déployés, j’ai remercié la vie. J’ai souri. J’ai déposé un regard amoureux sur mon épouse encore endormie, la caressant du regard, me souvenant à quels tourments j’avais pu l’exposer.
Je suis allé préparer le café. Ma seconde pensée fût pour Dominique Autié et Louis-Paul, compagnons d’Abstinence et toutes celles et ceux que ma route avait croisés que ce soit à l’Hôpital, sur le forum du Doc Dupagne, une oasis pour celui qui n’en peut plus d’avoir soif à en crever.
C’est à l’hôpital que j’ai trouvé les premières mains tendues, Marie Anne, Patrick, Gilbert, Anne-Marie, Jean, André, une liste de prénoms, des Anonymes qui ne le seraient plus longtemps.
En ces temps-là, ma main était le centre de mes turpitudes, elle exprimait tout mon désespoir. Ma main n’existait que pour tenir un verre, jour et nuit. Toute autre utilité était inexistante. Je broyais mes phalanges d’impuissance, tordues de douleurs, je regardais ma main tremblotante, persuadée que c’était une illusion d’optique, seuls les ivrognes tremblent. Je n’étais pas de ces gens-là, mes mains, pourtant chaque jour m’indiquaient la direction. Je cherchais les preuves de mon alcoolisme, je les tenais dans mes mains. Mais nous ne sommes pas faits pour tenir le désespoir entre nos mains, nous sommes faits d’une autre espérance. J’étais perdu.
J’ai regardé impuissant de nombreux jours mes mains, à pleurer. Aussi folle soit l’idée de pouvoir poser mon cerveau à côté de mon verre, juste pour souffler un peu, aussi vrai est que j’ai rêvé que mes mains se cassent dans un dernier fracas, comme un verre sur le carrelage bleu et gris d’une cuisine glacée. J’avais perdu la main de ma vie. Seul un fil tenait encore à l’idée de ce qu’elle avait été. J’ai pris beaucoup de choses en main dans ma courte vie, j’ai tendu beaucoup de mains avant de me l’arracher, j’ai construit peu à peu de ce qui devait être une vie de rêve, avant de virer au drame. J’ai arraché les papiers peints de mes rêves multicolores à coup d’alcool, ne comprenant pas à quel point avec mes murs si fragiles, j’allais tout détruire. J’y suis presque parvenu.
Ma main est tombée, une dernière fois sur le tapis de mon existence, il y a déjà cinq ans. A cet instant, entre Terre et Ciel, la roulette s’est arrêtée de tourner, et j’ai entendu souffler à mon oreille :
Alors soit tu t’arrêtes de jouer ta vie, ou c’est ton dernier lancement de dés. Le jeu est fini, tu as posé toutes tes cartes, tu es épuisé, alors si tu veux crever, vas y, un dernier verre sur la tempe, et roule misère !
Ma réponse fût : « Comment vais-je faire ? »
Accepte les mains qui te son tendues, accroches toi comme tu peux et tu t’extirperas de ton enfer. Une fois, posé sur le bas côté de ton existence, reprends des forces, laisse revenir la vie dans tes Mains. Un jour, tu reconstruiras. Tes murs seront solides, tes couleurs chatoyantes. Un autre jour, plus tard, tu ouvriras aussi tes volets roses sur les persiennes bleues de ton existence, et tu seras heureux d’être là, juste là, à ta place, celle qui t’est réservée au milieu de ceux qui t’aiment. Alors, ceux qui t’ont tendu la main et qui sont aujourd’hui dans la joie de te voir pousser tes volets comme un gamin qui vient d’apprendre à faire ses premiers pas, viendront à ta table partager ton bonheur. Ta vie t’appartient.
Aujourd’hui, en ce jour d’Anniversaire je lève et tend ma main à celui qui veut la prendre. Demain vous appartient.
Dominique W, le 10 août 2009
@@@
Je me permets de rajouter ces quelques mots et liens en publiant ce mercredi et avec une très grande joie ce nouveau texte de Dominique W.
Il y a un an, nous écrivions: Dominique W et moi avons fait connaissance en nous rendant sur le Blog de Dominique Autié. Il nous manque, à tous les deux, à beaucoup d’autres internautes comme en témoignent les écrits lus, ici et là sur la Toile.Mais il manque certainement encore plus à toutes celles et ceux qui venaient, dans sa rubrique Alcoolisme abstinent de son Blog chercher soit un début d’espoir, soit la force de poursuivre leur chemin, celui de l’abstinence heureuse.Nous nous inscrivons dans la fraternité qu’il définissait si bien, qu’il vivait si justement, nous continuons nos vies, ainsi nous témoignons pour l’Espoir, tout en lui rendant hommage.C’est le sens de cette publication.
C'est toujours ce même sens qui nous anime.
LIENS sur ce Blog:
Et au milieu coule une rivière....
LIEN SUR LE Blog de Dominique Autié:
19.08.2009 | Lien permanent | Commentaires (10)
Et au milieu coule une rivière....
Il s’appelle Dominique et dépose souvent des commentaires chez un autre Dominique, celui que vous pouvez retrouver en lien dans ma rubrique « Envie de Blog » ci-contre.
Il n’a pas de Blog – à ma connaissance- mais il écrit de très beaux textes.
« (… )si tu te demandes où je vais chercher ce que j'écris, je te répondrai : au même endroit que les ignominies que je sortais quand je buvais – dans mes neurones. La différence est que je n'arrose plus mes fleurs cérébrales avec du désherbant. » Extrait de Lettre aux sceptiques par Dominique , abstinent pratiquant, publiée sur le Blog de D.Autié le 10 août 2007.
Un jour récent, il a déposé un texte en « commentaire « de ma Galerie photos. Une phrase introduit son texte: « Je viens de voir une merveilleuse photo, une rivière dans la région nantaise .La même .... »
J’aime la rencontre entre Mots et Photos. Et par les miracles de cette Nouvelle Vie, j’ai eu et ai toujours la chance de faire de belles rencontres.
Aujourd’hui, je suis heureux, avec l’accord de Dominique W, de publier son texte illustré de quelques uns de mes clichés, que nous avons choisis parmi des photos que vous pouvez retrouver sur mes autre Blogs (PhotosLP et Saison 2 ).
Enfin, celles et ceux qui me connaissent un peu où qui ont lu mes textes de Nouvelle Vie (notamment un de février 2007) ne seront pas surpris de la publication de cette Note un mercredi.
ET AU MILIEU COULE UNE RIVIERE...
Et au milieu coule une rivière....
Je suis né au bord d’une rivière. De ma chambre d’enfant, je pouvais entendre l’eau caressé les cailloux. Cette mélodie m’a toujours accompagné où que je sois sur cette Terre.
Et au milieu coule une rivière......
Alors que je me noyai dans un océan d’alcool, chaque jour ma tête remontait difficilement au dessus des flots de mes désastres, au bord de mon oreille soufflait encore un peu du bruit de la rivière.
En ce temps là, à demi mourant, ma tête était incapable de sortir de la confusion. Aucune idée, aucune pensée ne se trouvait blanchie du sceau de la confusion. Je devenais fou.
Ma femme ne m’aimait plus, mes parents m’avaient encore une fois abandonné, mon travail était perdu, ma vie ne se résumait qu'à une longue logorrhée incompréhensible aussi bien pour moi que pour les autres.
L’aube n’avait pas tenue sa promesse, mais c’était pire que ça, le crépuscule pointait son nez, je n’avais pourtant même pas 38 ans....
Alors, le soir je m’accrochai pour trouver quelques minutes de sommeil au flots de la rivière, je descendais transporté ailleurs, loin de mon alcoolisme, loin de moi.
Et au milieu coule une rivière....
Alors que je gisais la tête dans l’eau, les cailloux balayés par l’eau rentraient petit à petit dans mon être. Je m’enterrai de l’intérieur.
L’alcool avait la particularité de vous faire assister chaque jour à votre enterrement, les yeux grands ouverts vous regardez coincé dans le cercueil de votre impuissance la cérémonie, ce n’était même pas une marche funéraire.
Un oiseau vint se poser au creux de mes lèvres dégageant lentement les cailloux. Il retira une parcelle de vie et l’emmena survoler la rivière.
Dans le bec de l’oiseau, je vis ma terre d’alcoolisme. Une terre aride, brûlée, couleur ocre et grise, où erraient des êtres décharnés au regard vide et hagard.
Et au milieu coule une rivière....
L’oiseau survola en tout sens ce territoire, mon territoire à jamais.
Il me déposa au sommet d’un plateau, à la frontière. Ma frontière.
Au pied d’un arbre bleu, assis sur une mousse verte, un aigle multicolore me parla:
"Vois tu, je t’ai fais survoler ta vie d’alcool. Veux tu continuer à vivre ainsi ? Cesse de geindre et suis le cours de l’eau.
As tu remarqué que ta rivière traverse aussi bien ton alcoolisme, qu' elle a traversé tous tes instants de bonheurs, et qu' elle traversera ton avenir et ce que tu en fera. Tu es surpris mais le sens Arlequin est là.
"et au milieu coule une rivière" n’est pas le bruit de la rivière de ton enfance, pas que cela. C’est la rivière qui coule en toi, celle qui t’as accompagné jusqu' à tes terres désastreuses et sans vie. C’est tout à la fois. Ton passé, ton présent et ton avenir, il te faut recevoir et accepter ta vie dans son ensemble comme le fais ta rivière. La rivière traverse les pires contrées mais elle ne s' y arrête pas, pourquoi ne pas la suivre ?
ne reste pas là mais sache que ce territoire en toi existe et garde le souvenir de la douleur que tu as eu à y séjourner pour ne pas y revenir.
Songe aux indiens et à leur énergie à délimiter les territoires des morts pour ne pas s' y égarer. Ton alcoolisme est un territoire de Morts, quitte le et va vivre."
Je quittai l’Aigle multicolore. Il me laissa en souvenir mon surnom Arlequin.
"Et au milieu coule une rivière"
Chaque soir au coucher, je prononce à voix basse "et au milieu coule une rivière" et je descends dans un sommeil de Vie rejoindre des contrées colorées où une brise légère caresse la joue des enfants pour que plus tard, ils n’oublient jamais cette promesse et ce don qu’est le souffle d’une Vie, sa légèreté et son extrême fragilité.
Dominique W
09.04.2008 | Lien permanent | Commentaires (39)
Notre temps
Le 2 mars 2015 au Cros de Cagnes
Photographie Louis-Paul Fallot
Je n’ai pas le temps !", j’entends souvent. J’essaye d’éviter cette phrase sans appel.
En fait, il faudrait mieux avouer que se cache derrière cette formule quelque peu expéditive un constat d’impuissance, un disfonctionnement personnel. Des engagements pris à la hâte, une sur- estimation de ses capacités ou plus simplement ce qui serait une mauvaise "gestion de son temps".
La gestion du temps est l'un des grands classique des séminaires et autre formations….Je me souviens - lors d’une de ces séances - avoir retenu que dans un planning d’activité journalier, semainier, il fallait être conscient que 70 % de son activité serait fait d’imprévus; qu’il convenait d’intégrer cette donnée à son planning d’activité et bien sûr d’appliquer une méthode, l'un de ces conseils dispensés et souvent aussitôt oubliés! Mais à l’heure d'Internet, il n’est point besoin de séminaire, amusez vous à taper gérer son temps" ou gestion du temps sur votre moteur de recherche et apprêtez vous à passer … beaucoup de temps à lire des pages de conseils, des propositions de stages ou d'achat de revues traitant de ce sujet ! Que ce soit en développement personnel ou coaching professionnel, vous n’aurez que l’embarras du choix.
Le paradoxe du temps c’est que rares sont ceux qui estiment en avoir suffisamment, alors que chacun dispose de sa totalité écrivait J.L. Servan-Shreiber. Au-delà de ces quelques généralités sur cette notion du temps, complexe et abstraite, je crois avoir trouvé par expérience quelques principes que je me garderais bien de généraliser comme méthode ou conseil; juste l’écrire ici pour moi-même et à qui voudra bien le lire. J’essaye d’appliquer l’important d’abord et de prendre "le temps" de l’identifier. L’important n’est pas toujours là où je crois. L’écrire, se le remémorer mentalement permet de se garder une ligne de conduite tout au long de la journée. Ensuite de ne plus me fixer le matin des objectifs journaliers démesurés que bien sûr je n’arriverais pas à tenir et qui seraient source de frustration à l’heure de mon bilan de soirée. Accepter aussi de ne pas être maitre de mon temps tout le temps et de regarder ces moments d’imprévus comme des cadeaux, autant de découvertes que de partages. Se poser régulièrement, pour mon bien être physique et mental mais aussi pour faire un point d’étape dans ma trajectoire du jour ou de la semaine et en rectifier le tir si nécessaire. Enfin et surtout, vivre l’instant présent en ayant toujours en pensée ce "Rien qu’aujourd’hui ", texte qui ne me quitte jamais et déjà cité sur ce blogue :
Il y a dans chaque semaine deux jours pour lesquels on ne devrait pas se tracasser...
L'un de ces jours est "hier" avec ses erreurs et ses soucis, ses fautes et ses bévues,
ses maux et ses peines. Hier s'échappe à jamais de nos mains.
L'autre jour, c'est "Demain", avec ses fardeaux, ses larges espérances et ses pauvres accomplissements.
Il ne reste qu'un jour : "Aujourd’hui ". Tout homme peut livrer les combats d'un seul jour... Ce ne sont pas les épreuves d'un seul jour qui rendent les hommes fous, c'est le remords ou la rancœur d'un incident qui est arrivé hier et la crainte de ce que demain peut apporter....
Vivons donc un seul jour à la fois. Juste pour aujourd’hui.
Un temps avec moi-même qui devient partage. Je me suis remémoré d’avoir pris le temps de me poser un instant sur la route en voyant cet arbre dans la ville. Attiré par cette lumière d’un premier jour de beau temps annonciateur d'un nouveau printemps, je me suis arrêté le temps de quelques clichés. Pourtant, je n’avais à priori pas le temps. Ce rose et bleu a illuminé mon début de matinée et m’a apporté de la sérénité pour le reste de la journée. C’était hier, c’est aujourd’hui que je le partage.
Ce matin j’ai passé un temps à relire ces lignes déjà publiées ici en mars 2010. Mise à part quelques aménagements de forme, je n'ai pas eu envie d'en modifier le contenu. Mais j'en ai changé le titre avec également la satisfaction d'avoir mis en pratique quelques uns de ces conseils. Dans "L'homme à la découverte de son âme" Carl Gustav Jung écrivait Nous sommes, dans ce que notre vie a de plus privé et de plus subjectif, non seulement les victimes, mais aussi les artisans de notre temps. Notre temps - c'est nous!
03.03.2015 | Lien permanent | Commentaires (9)