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22.01.2015

Le cœur navigant (Andrée Chedid)

 

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Le cœur navigant

 

Loin des cultes
qui nous réduisent en cendres,
Des temples
où le ciel se force en vain une entrée,
Loin des puissances d’airain que d’autres
puissances culbutent

Élisons encore la vie
Au sommet du jour blessé.

Plutôt le fruit hasardeux
Que la lettre de marbre,
Plutôt toujours chercher
Et ne jamais savoir :

Arc à travers buissons,
Aile à travers pièges,
Que la sinistre fresque
d’une vérité bouclée.

Le temps fond comme cire,
Et les verrous ne cèdent qu’au cœur navigant.

 Andrée Chedid


 

Extrait du recueil de poèmes   "Au cœur du cœur", chez Librio.   A propos de ce livre,  Marine de Tilly écrivait dans Lepoint.fr Andrée Chedid reprend tous ses thèmes de prédilection : la mort, la violence et l'exil, et surtout l'espérance et la liberté. Empreint d'une douce humanité et de la sérénité du sage, ce recueil est un joyau, un hymne à la vie. (Extrait de ma Note du 8 février 2011)

Retrouvez d’autres poèmes d’Andrée Chedid sur ce blogue:

Pour survivre
Saisir
Errer
L’espérance

 

25.11.2014

Un livre de poèmes d’amour (André Verdet)

 

Et d’un bleu
O d’un bleu si bleu et si
Nucléal ton regard

Or quelle fut ton étreinte et comme
Punie d’une infernale furie quand
Les flammes serpentes de ton corps
Tournèrent au sombre pourpre jusqu’à
Nous réduire toi et moi
Cendres sous la pluie venue
Venue de la mer

André Verdet
Langues d’Eros, 1985

 

 

114 PoèmesVerdet-Couv.JPG

 

Je vous aime comme je t’aime 114 poèmes d’amour, poèmes choisis et présentés par Françoise Armengaud

 

"Je vous aime comme je t'aime réunit 114 poèmes d'amour, dans une présentation qui a cherché à respecter la chronologie de l'écriture plutôt que celle des dates de publication. A travers ce demi-siècle de poésie, André Verdet chante la vie. Celle de la Jeunesse, légère comme un matin méditerranéen ; celle, grave, sombre et angoissante du matricule 186.524 ; celle enfin savoureuse et sensuelle d’Eros Troubadour. On retiendra cette phrase de Pierre Restany, en 1964, qui écrivait : La leçon d’André Verdet est une vérité première : la vie n’est ni poème, ni peinture, ni philosophie : la vie EST."
(Extrait de la présentation du livre sur le site des éditions baie des anges)

 

16.11.2014

Ecritures de lumière (hommage à Lucien Clergue)


Nu zebre-2007 de Lucien Clergue.jpg
© Lucien Clergue  Nu Zebré -  New York 2007

 

 

À Clergue pour ses nus

Du phoque renversé sous l'écume des bagues
Perles et diamants,  (ils nous viennent des vagues)
Je vous orne Sémiramis

En vos jardins
Suspendus voyageur de pylône en pylône
Fûtes-vous (avouez) reine de Babylone
Ou bien morte sans chef en vos vertugadins ?

Vous riez vous criez vous avez tort de rire
Et raison de crier au fond de ces tunnels
D'où les oiseaux bavards comme la poêle à frire
S'échappent vers l'amour des ventres maternels.

Jean Cocteau
1956


 

 

Ce poème de  Jean Cocteau  a  été écrit  en novembre 1956 à Villefranche sur Mer  et est adressé à   Lucien Clergue.   Il fût publié  l’année suivante chez Seghers dans l’ouvrage de poèmes  « Corps mémorable » de Paul Eluard, la couverture était signée de Picasso et  les photos de Lucien Clergue avec  ce poème liminaire de Jean Cocteau 

 

 

Lucien Clergue à Nice en 2013-Photo LP Fallot.JPG

Lucien Clergue à Nice au Festival du Livre en 2013
Photographie Louis-Paul Fallot

 

J’avais  rencontré  Lucien Clergue à PhotoMenton en 2010 où nous avions assisté à sa très belle conférence.  Lucien Clergue avait  tenu à visiter tous les stands des 120 exposants, avec pour chacun un mot particulier. J’avais   évoqué Née de la vague, acheté tout comme mon premier réflex avec les économies de jeune travailleur  dans les années 70. A ma question sur la disponibilité de cet ouvrage mythique il me répond tout simplement qu’il s’en procure parfois comme tout le monde sur un site Internet de vente d’occasion… (Extrait de ma Note "Vagues d'émotion à Menton")

Je l’avais revu l’an passé à Nice où il était "notre voisin"  Place Gautier au Festival du livre et sur les stands des éditeurs régionaux. Il m’avait dédicacé son dernier livre, "Ecritures de lumière" édité par les éditions Melis. Et dans lequel vous pourrez lire ce poème.

La photo  de haut de page est extraite de la série "Nus zebrés" que vous pourrez retrouver sur le site Internet d’Anne Clergue, sa fille.