12.09.2018
Un texte né d’une image
Un texte est né de cette photo… a écrit mon ami Robert après publication sur un "réseau social" d’ une photo que j’avais choisie et qui est aussi la couverture d’un livre que j’aime beaucoup (voir en bas de Note). Le partage de la couverture de ce livre lui a inspiré le texte suivant.
Merci à lui de me permettre de le partager ici.
La peur de perdre.
Nous sommes bien régis par nos sentiments, c’est le lot de tous les humains.
Nous vivons avec le signe de l’attachement, sous le signe du lien (*) ; celui qui nous attache à ce qui a de la valeur à nos yeux, que nous aimons. Lorsque l’enfant nait, il attrape le doigt de ses parents et ne le lâchera plus jamais. Il en sera de même de tout ce qu’il va aimer.
L’attachement. Ce qui lie les êtres les uns aux autres avec une force inexplicable. La valeur réelle du mot ‘’Amour’’. Tout ce qui nous est cher ne l’est pas par la valeur du prix, mais par la valeur de l’attachement que nous lui avons donné.
Presque tous nous avons perdu…Quelqu’un, quelque chose, une espérance, comme une déchirure, ce qui devient une mort, un départ sans retour. C’est bien cette déchirure qui donne la souffrance inévitable, blessure profonde jusqu’au fond de l’âme. Une difficulté d’acceptation. Lorsque le lien est fort, il attache les sentiments, les colle comme une chose qui n’en font plus qu’une, lié à tout jamais. Uni jusqu’ au fond de l’âme l’un à l’autre. Les déchirures portent cette souffrance, inéluctable qui ronge, laissant la sensation d’une amputation, blessure sévère chez les humains. Dieu merci, le temps apaise, en laissant la cicatrice mémorisée, rappelant que la vie doit continuer, acceptant que « c’est comme çà « ’’. Ô faiblesse humaine,... combien tu nous meurtris face à l’adversité. J’ai soigné cette passion par une autre comme une compensation, aimant la seconde comme j’aimais la première, calmant l’âme blessée, par une substitution. La spiritualité est venue à mon aide, pour voir ailleurs, voir plus loin, de plus haut, plus en profondeur, et ainsi rendre le mal moins douloureux. Aujourd’hui je sais que plus rien ne meurt, que tout se crée ou se recrée.
Robert de Nice, le 23 aout 2018
(*) Boris Cyrulnik? Sous le signe du lien, Hachette, “Pluriel”, 1997
En illustration la couverture du livre: Christian Bobin - Édouard Boubat
"Donne-moi quelque chose qui ne meurt pas", Gallimard
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21.02.2018
Un jour sur le Cours Saleya
Les fleurs sont les premières gouttes de pluie de l’éternel.
Christian Bobin
Il pleut et c’est jour de bataille de fleur, la première de l’édition 2018 du Carnaval de Nice.
Le Cours Saleya et ses restaurants se sont vidés de tous les touristes - aux panchos de pluie style Happy Days in Paris - qui se sont pressés du côté des billetteries, laissant le marché des fruits et légumes du matin aux mains des jets puissants qui nettoient le cours et dont l’eau vient se mêler à celle de la pluie. La pluie qui s’arrête mais le cours reste désert; le spectacle est ailleurs du côté de la Place Masséna.
C’est jour de bataille de fleurs mais je préfère regarder celles du marché aux fleurs. Ici comme au corso, c’est le temps du mimosa et je pense à L’homme-joie de Bobin: Je ne peux pas te parler du mimosa puisque tu n’es plus là. Mais le mimosa, lui, me parle très bien de toi : tout ce qui est délicat a traversé le pays des morts avant de nous atteindre.
C’est jour de bataille de fleur et je suis loin du monde des touristes et du carnaval.
Un pigeon se promène et semble lui aussi apprécier la quiétude toute provisoire du lieu. "J'aime observer et photographier les pigeons"...ai-je écrit et je me souviens d’une Note illustrée de leurs photos. Mots d’amour en était le titre avec plein de belles citations dans la note et aussi dans les commentaires. L’écriture doit venir nous chercher où nous sommes, nous sortir de la tombe de nos vies, faire revenir dans nos veines le sang vieil or de l’amour a aussi écrit Christian Bobin.
Les citations de Christian Bobin: Les deux premières sont extraites de "L’homme-joie" et la dernière de "Un bruit de balançoire", éditions L’Iconoclaste.
La Note Mots d’amour à lire sur ce blogue
Illustration : marché aux fleurs du Cours Saleya à Nice, le 17 février 2018, photo Louis-Paul Fallot
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28.09.2013
C’est le temps…
Il y a une naissance simultanée de nos yeux et du monde,
un sentiment de " première fois "
où ce qui regarde et ce qui est regardé se donnent le jour.
La présence pure, Christian Bobin
C’est le temps des chemins sur les sentiers de Haute-Provence…
J’en ai parlé dans ma précédente Note. J'y suis allé bien sûr, sur celui des Sembles, et aussi sur les autres qui mènent aux châtaigniers de Méailles ou du Fugeret.
C’est le temps de l’élément Eau, que les druides associaient à l’équinoxe d’automne.
Le saumon, en remontant le courant vers la source, symbolise la quête spirituelle de l'homme. (Extrait du site Internet calendrier celtique)
C’est le temps du raisin Framboise et celui des amitiés, en bas ou en haut des escaliers…
C’est le temps sans télé, des parties de Scrabble, des lectures particulières et des petits plats cuisinés. C’est le temps d’une douceur d’entre saisons où il fait bon marcher, photographier, pique-niquer, méditer, rêver, aimer….
C’est le temps des arbres mais de cela je parlerai plus tard.
C’est le temps des teintes dorées, de la terre qui se repose, des fougères qui les premières s’habillent aux couleurs de l’automne.
C’est le temps d’une fin d’été et d’un début d’automne, en Haute-Provence.
C’est aussi le temps du souvenir, de la gratitude et de l’instant présent ; celui où je mesure le temps d’un chemin parcouru depuis maintenant dix ans . C’est le temps de l’errance apaisée.
Photographies Louis-Paul Fallot, Haute-Provence, septembre 2013
Publié dans Les Saisons de Méaille, Nouvelle Vie, Provence | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : 23 septembre, nouvelle vie, saison, méailles, le fugeret, annot, photo, automne, automne 2013, christian bobin | 09:58 | Facebook | Imprimer