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20.08.2014

Une Note « Fleuve » pour un Estuaire

 

Introduction à "Une Note Fleuve" pour un Estuaire "
 


 Mindin- PhotosLP Fallot.JPG
Ici le fleuve rejoint l'océan...Pointe de Mindin, été 2014
Sur la droite, le Pont de St Nazaire
Photographie Louis-Paul fallot

 

 

Je me souviens de cette expression populaire Moi aussi j’ai passé le « bac », à Mindin. 
C’était « avant » la construction du Pont,   et c’est le seul  avant ceux de "l’autre ville "  du début de l’estuaire. Depuis, Nantes-St Nazaire est devenue l’une des  grandes métropoles européennes  et parmi le  nombre de réalisations communes, figure l’aventure artistique Estuaire.

Le choix des sites est pensé pour que la plupart des communes riveraines abritent une œuvre. La programmation artistique s’inscrit de fait dans une logique de développement du territoire. Estuaire accompagne un projet politique : la construction de la métropole Nantes Saint-Nazaire  peut-on lire sur le site dédié à ce qui fût à l’origine une biennale d’art contemporain  autour du  « paysage, de  l’art et  du  fleuve ».

J’évoque souvent Nantes  sur ce blogue (*), ville de mon enfance et adolescence où je me rends au moins une fois l’an. Nous l’avons découverte cette année  au mois d’août et à travers quelques unes des œuvres du Voyage à Nantes .  

Mais avant, nous avons  consacré cet été une partie de notre séjour breton 2014  à (re) découvrir cette région de Saint Nazaire. 
Et nous revenons à  ce Pont que nombre de touristes traverse sans s’arrêter, trop pressés de se rendre vers les stations balnéaires…Nous avons pris au contraire  le temps de flâner comme vous pourrez le voir à travers ces quelques Mots et Photos que je vous propose dans cette nouvelle série qui commence.

 

 

 

(*) Il vous suffit de taper Nantes dans le moteur de recherche de ce blogue (en haut colonne de droite) pour lire toutes les Notes consacrées à cette ville. Certaines sont très personnelles, d'autres vous ferons découvrir des lieux, œuvres d'art, des artistes ...ainsi qu'une partie des œuvres  des manifestations Estuaire et du Voyage à Nantes. 

 

 

16.08.2014

Trois écrits pour une photo

 

Pendant la pause de ce blogue et alors que j’étais vraiment  déconnecté , trois de mes amis blogueurs dont j’apprécie  le talent d’écriture ont accepté de  plancher  sur l’une  de mes photographie. J’ai à mon retour  ramassé les copies de ces devoirs de vacances et je vous les propose ci-après.
Merci à Claudio, Tiphaine et Didier;  à toutes et tous de  bonnes lectures que vous pourrez prolonger en visitant leurs blogues.

 

 
3 textes pour 1 photo.jpg

 

 

Extra-vivants  par Claudio

écrits,photo,partage,claudio,tiphaine,didierLe temps passe et l'illusion des couleurs aussi.
Ils croyaient leur monde solide et coloré, il était noir et blanc, pire que noir et blanc, même. Il était gris, gris sale, gris fade, grisâtre. Le noir et blanc encore, ça se fritte de temps en temps, ça sent bon le manichéen primaire, le tout ou rien et la colère tranchante et bienfaitrice. Mais, le gris, c'est mort, c'est lent, lentement mort. Moribond depuis toujours. L'inertie rampe gris.

A force d'effeuiller la marguerite au ras des pâquerettes, ce sont les pissenlits qu'ils côtoyaient et la pierre tombale qu'ils dessinaient. Bon sang, il a fallu qu'ils se rencontrent ces deux-là ! Aussi limace l'un que l'autre ! Asexués, exsangues et mollassons, ils passent immobiles. Vieux de naissance, accouplés par hasard, ils n'ont jamais trouvé ni clé, ni serrure pour engendrer une descendance, une déliquescence, devrait-on dire, et c'est tant mieux. On les aurait accouplés à un meuble, ils y seraient encore fidèles. Aussi, lorsque le promoteur vint leur proposer le rachat de leur bicoque en meulière afin d'y implanter un complexe commercial, ils ne dirent pas oui, ils ne dirent pas non. Rien, ils continuèrent à prendre le chemin du cimetière sans être perturbés. On fit tout ce qu'il était possible de faire. Toutes les autorités administratives et judiciaires s'en mêlèrent. Les médicales furent appelées au secours et la famille éloignée et oubliée, aussi. Rien n'y fit. La compréhension même de l'opération semblait leur échapper. Insensibles à la carotte comme au bâton, ils végétaient sur un terrain qui valait de l'or. Morne plaine et morne vide, au potentiel pépite.

Alors, en désespoir de cause, la complicité de certains et la neutralité des autres poussèrent le rouleau compresseur. On aplatit tout ça. Personne ne s'en plaignit. Et, on coula la dalle de béton. Pavillon et limaces s'agglomérèrent sans difficulté. Ils ne manqueraient à personne et la pierre tombale était gratuite. Coulés les coulants ! Ecroulés les dégoulinants !
Faut faire marcher le commerce et c'est pas deux mollassons hermaphrodites qui vont nous empêcher d'œuvrer pour l'humanité.
L'euthanasie d'utilité publique devait s'appliquer aux végétaux qui s'étaient trompés de case. L'humain, c'est du vivant vivant, ou alors, qu'il ait affaire à la bétonnière... en toute discrétion. Non mais !"

 

Servitude volontaire  par Tiphaine

écrits,photo,partage,claudio,tiphaine,didierOn peut pas s’échapper, de toute façon, on peut pas s'échapper d'un endroit comme ça, t'auras beau mettre les chaines, placer les barrières empiler cadenas verrouiller double tour, on ne peut pas s'échapper d'un endroit comme ça.

Toi, tu sais pas, tu dis je vais faire un tour et tu dis je pense à ramener du pain mon cœur et tu fais comme si le cœur pouvait faire les courses tu sais pas qu'il peut faire beaucoup de choses le cœur mais ramener les courses il sait pas faire, tu sais pas mais tu dis quand même, tu parles du temps qu'est beaumochegrispluvieux puis tu dis je vais prendre le vélo ça me fera prendre l'air et puis c'est bon pour la planète et si c'est bon pour la planète alors c'est bon pour toi c'est sûr vu que tu fais partie de la planète toi, toi et ton cœur qui pense… à ramener le pain.

On peut pas s’échapper, de toute façon, on peut pas s'échapper d'un endroit comme ça, t'auras beau mettre les chaines, placer les barrières empiler cadenas verrouiller double tour, on ne peut pas s'échapper d'un endroit comme ça.

Alors tu prends ton beau vélo tout beau, t'as qu'à suivre les flèches c'est facile, mais c'est qu'y a beaucoup de monde ohlala y'a du monde quand même c'est que ça doit être bien, la fille sur l'affiche géante te sourit, t'es beau tu sais, la fille a la bouche cachée un peu on la devine sa bouche t'es beau tu sais et c'est qu'elle te mangerait bien le paquebot, t'as une tête aussi et qu'elle est belle ta tête t'as vu comme la fille te sourit, tu rentres dans le centre commercial et ça brille de partout ça clignote c'est la fête y'a de la musique et même des filles nues, enfin presque nues t'as cru qu'elles étaient nues mais c'était pour du faux tu sais c'est comme pour le coeur, il ramène pas le pain.

On peut pas s’échapper, de toute façon, on peut pas s'échapper d'un endroit comme ça, t'auras beau mettre les chaines, placer les barrières empiler cadenas verrouiller double tour, on peut pas s'échapper d'un endroit comme ça. Mais toi tu sais pas, tu dis "je vais faire un tour" et double tour dedans encore tu te retrouves. On ne peut pas s'échapper d'un endroit comme ça.

 

Le fil d'Oriane   par Didier

écrits,photo,partage,claudio,tiphaine,didierUne robe de cuir comme un fuseau / Qu´aurait du chien sans l´faire exprès / Et dedans comme un matelot / Une fille qui tangue un air anglais / Ces mains qui jouent de l´arc-en-ciel / Sur la guitare de la vie / Et puis ces cris qui montent au ciel / Comme une cigarette qui brille / My daisy, daisy, daisy, désirable / Je suis malheureux d'avoir si peu de mots / A t'offrir en cadeaux / Darling I love you, love you, darling I want you

 Il fallait tendre l'oreille par-dessus les coups de marteaux et les machines qui dézinguaient béton et métal et pétaradaient sans vergogne de l'autre côté de la porte pour entendre l'étrange sifflement qui mêlait deux chansons sans le savoir.
Il fallait aussi profiter d'un joli concours de circonstances côté circulation alentour. Le Boulevard Kennedy était arpenté de tôt à tard, parfois de fort tôt à très tard.

Pour eux, chaque matin, la course de VTT finissait devant la grille. Ils y déposaient leurs montures. Vincenzo arrivait le premier la plupart du temps, ti-shirt jaune, lui qui venait du Chemin de la Minoterie. Bon second, Thibault déboulait du Chemin des Petits Plans. Ils pédalaient allègrement, arrivaient essoufflés, pressés, ou plutôt impatients surtout s'il fallait attendre l'autre lorsqu'ils n'arrivaient pas en même temps.
Ils reluquaient alors pendant quelques instants celle qu'ils avaient appelée Oriane, à la recherche du temps perdu, belle au bois dormant, fleur d'or, de vent, fille du ciel aux contours dorés.
Puis ils pénétraient dans l'enceinte interdite au public pour le moment. Réservée aux gars du bâtiment pour l'instant. Ils construisaient ce qui allait prochainement devenir un temple de la consommation quatre étoiles, de ces lieux qu'ils ne fréquenteraient pas avec leurs trous dans les poches au quinze du mois. Et ils s'en fichaient.
Ils aimaient ces matins de retrouvailles avec la belle, ces journées de bon cœur et c'est presque en lui tirant une révérence, peut-être même pour de bon la faisaient-ils cette révérence, qu'ils repartaient le soir avant la plupart du temps d'honorer leurs dames au couchant, plus souvent que d'ordinaire en tout cas, tout cela à cause d'une affiche alors qu'elles mettaient sur le compte du printemps la vitalité retrouvée de leurs amants.
Une robe de cuir comme un fuseau / Qu´aurait du chien sans l´faire exprès / Et dedans comme un matelot / Une fille qui tangue un air anglais (…) Avec ton air canaille, canaille, canaille / How can I love you. C'est cela qu'ils sifflaient. Sur l'air de Charles. En pensant à Léo. Ou vice versa.

 

Message subliminal

Ajouté le 31 août 2014...
Les commentaires sont ouverts sur la Note précédente.

 

Message subliminal par Louis-Paul

Le temps passe,  l'illusion des couleurs aussi  mais on ne peut pas s'échapper d'un endroit comme ça. Alors, ils reluquaient pendant quelques instants, à le recherche du temps perdu. 

Le temps d’un noir et blanc d’un hiver passé ou sa  version colorisée d’un  actuel été ? Si la ville change  là-bas  de l’autre côté du croisement, elle reste  immuable ici dans la rue pavée. Paradoxe des histoires, une histoire pas toujours facile à raconter : à deux pas de la  modernité, le passé des négriers !
On arpente la ville en évitant les chantiers qui d’année en année la transforme en un vaste domaine piétonnier. Mais "La forme d’une ville" reste repérable pour celui qui y est presque né. Faut dire qu’ici, on modernise sans effacer l’histoire. Derrière, Titan, la grue des Chantiers, devant, la tour d’un Lieu Unique, un peu plus haut une autre tour nommée Bretagne, ici le voyage est balisé. Et ce n’est pas Anne qui vous diras le contraire, ici de pays de Loire, il n’y a que le fleuve, le reste est pur breton!

Allez, on enlève les barrières même si la pub en bas fait mentir les promoteurs. C’est habité au-dessus et d’un balcon, c’est comme si  j’entends chantonner "vive  la mouette et l’ajonc".

Voilà un  petit texte et un cliché; il ne pleut pas sur Nantes et c’est  pris spécialement pour vous remercier: Claudio, Tiphaine et Didier et aussi tous mes lecteurs : Bons baisers de Naoned.

 

Nantes-été2014 -PhotosLP Fallot.jpg