18.01.2012
Voyages nantais
Ni tout à fait terrienne, ni tout à fait maritime, ni chair ni poisson.
Juste ce qu'il faut pour faire une sirène...
Julien Gracq
Est-ce que je connais la ville de mon enfance et adolescence ? Je me pose la question à chaque voyage, à chaque retour vers cette ville où je fis mes premiers pas au parc de Procé ; l’enfance de ces années tumultueuses de ce qui serait prétentieux d’appeler « études » ; l’adolescence de mai 68 puis de mes débuts professionnels.
Je revisite « ma ville » autrement depuis quelques années.
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23.09.2011
Le langage du cœur
Parce que nous sommes frères dans la souffrance
et que nos outils communs de délivrance
ne sont efficaces que dans la mesure où
nous les transmettons constamment à d’autres,
notre mode de communication
a toujours été le langage du cœur.
Partager, le mot n’est pas anodin. J’ai eu durant les mois qui ont précédé mon séjour à Cabris de rares moments où je sortais de mon isolement. C’était dans ces groupes de paroles où j’ai pu- inconsciemment au début-jeter les bases de ce que serait mon futur rétablissement. Quelque chose me poussait à quitter le monde de l’obscure et du désordre intérieur et je sais maintenant quecelam’a sans doute sauvé la vie. Ces instants brefs étaient comme une porte un tout petit peu ouverte dans une pièce d’insoutenable souffrance. Je sais aussi aujourd’hui que c’est l’instinct de vie qui guidait vers un ailleurs ces pas hésitants. Tout cela, je le raconteun peudans mes Notes anniversaires.
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21.09.2011
Juste aujourd'hui
C’était le jour de l’an. Nous étions allés voir le soleil levant sur la Méditerranée. Puis nous nous étions préparés pour accueillir Patricia, qui passa la journée avec nous. Ce fût une belle journée, sa fatigue fût supportable, elle mangea avec appétit, et en soirée, nous nous régalâmes de visionner une scène culte d’un vieux film italien.
J’ai visionné mentalement ce jour-là plein de fois ces derniers jours, avant dimanche. Bien sûr, il y eu d’autres moments et d’autres lieux. Le couloir interminable de cet hôpital spécialisé dans cette maladie dont le nom est encore si difficile à prononcer pour beaucoup et qui se nomme cancer. La maison de repos avec son grand parc près du Temple de l’Amour et le Cros quand elle avait la force de venir. Ces partages où elle donnait tant malgré sa voix faible ; sa pensée positive et de ses messages d’espoir. Cette séance photo où elle aimait poser, rayonnante, souriante, belle.
Patricia est partie ce dimanche et les siens proches ont bien raison d’écrire dans le « Carnet » du quotidien régional qu’elle s’est battue jusqu’au bout avec toute l’énergie de ses 45 ans, mais que la maladie a quand même eu raison de son courage.
Il y a à Nice une colline avec un clocher blanc qui s’élance vers le ciel. Je ne savais pas que j’entrerais un jour dans cette église mais je sais qu’il n’y a pas de hasard. La photo illustre une de ces Notes que j’écris en septembre et qui évoquent des anniversaires de nouvelle vie. Des bougies qui donnent espoir et que nous devions partager l’an passé.
Ma Note évoquait ce dépliant jaune aux messages universels, ces recettes de vie qui ne sont pas réservées aux seuls dépendants : « RIEN QU’AUJOURD’HUI
Il y a dans chaque semaine deux jours pour lesquels on ne devrait pas se tracasser... L'un de ces jours est "HIER" avec ses erreurs et ses soucis, ses fautes et ses bévues, ses maux et ses peines. HIER s'échappe à jamais de nos mains. L'autre jour, c'est "DEMAIN", avec ses fardeaux, ses larges espérances et ses pauvres accomplissements. Il ne reste qu'un jour : "AUJOURD'HUI". Tout homme peut livrer les combats d'un seul jour... Ce ne sont pas les épreuves d'un seul jour qui rendent les hommes fous, c'est le remords ou la rancoeur d'un incident qui est arrivé HIER et la crainte de ce que DEMAIN peut apporter....
VIVONS DONC UN SEUL JOUR A LA FOIS. JUSTE AUJOURD'HUI. »
Ces mots résonneront fort cet après-midi en l’église St Jeanne d’Arc. Puis Patricia prendra la route pour son dernier voyage. Là où elle a voulu se rendre cet été, sur un bout de côte de Vendée qu’elle nous a si bien raconté. Mais l’âme est voyageuse et elle sera toujours là aussi dans les cœurs de ses amis de Nice et du Cros, de Rennes et de Paris, d’ici et de maintenant.
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