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25.10.2010

Comprendre les addictions

Lu cet excellent article dans les Chroniques du Mag de Libération de ce week-end. (en date des 23 et 24 octobre 2010).

Il présente les travaux du professeur Pier Vincenzo Piazza  qui dirige le Neurocentre Magendie de l’Inserm à l’université de Bordeaux-II, un des plus grands laboratoires de recherches français sur la neurobiologie du comportement.

J’y vois un pas de plus pour reconnaître la maladie et lutter contre elle mais aussi contre ces idées qui peuvent encore persister sur  les comportements déviants, le vice, le manque de  volonté …  

«Comment le cerveau devient-il toxicomane ?» Par CORNNE BENSIMON

Pier Vincenzo Piazza©Inserm.jpgPier Vincenzo Piazza dirige le Neurocentre Magendie de l’Inserm à l’université de Bordeaux-II, un des plus grands laboratoires de recherches français sur la neurobiologie du comportement.

«Comment le cerveau devient-il toxicomane ? Je travaille à cette question depuis une vingtaine d’années. A l’origine, il y a une surprise : la science médicale ne reconnaît pas officiellement la toxicomanie comme une maladie. Elle laisse ainsi courir l’idée, populaire, que ce mal relève d’un comportement déviant, un vice engageant la volonté du sujet, et sur lequel la société peut agir par la prohibition et la répression. Les travaux menés au cours de la dernière décennie sur la neurobiologie des addictions, notamment dans mon laboratoire, montrent que cette conception est idéologique et non scientifique. La toxicomanie est une maladie qui se développe à la faveur de vulnérabilités physiologiques. Elle met en œuvre des modifications cérébrales tout aussi hors de contrôle du drogué que le sont les altérations immunitaires chez le sujet infecté par le VIH.

«Grace à des expériences sur le rat, corroborées par des études chez l’homme, nous avons montré qu’il y a une distinction fondamentale entre le consommateur régulier d’un psychotrope et le toxicomane, individu incapable de contrôler sa prise de drogue, et qui va la rechercher quoi qu’il en coûte pour sa santé, son travail, ses finances. Les deux comportements sont l’expression de deux vulnérabilités différentes du cerveau à la drogue. Dans le premier cas, les circuits neuronaux normalement dédiés à l’appréciation du plaisir (sexe, nourriture) sont hypersensibles à la drogue qui procure alors un plaisir extraordinaire. Il s’agit là d’une vulnérabilité au psychotrope. Elle n’entraîne pas nécessairement la toxicomanie qui suppose une vulnérabilité supplémentaire : chez le toxicomane, la drogue diminue la plasticité du cerveau, sa capacité à réagir à de nouveaux stimuli. Ainsi, le toxicomane ne peut pas renoncer à sa dose, même si le prix à payer est délirant.

«Le toxicomane est un malade, et doit être identifié comme tel. On peut lui offrir des seringues dans des salles d’injection comme il va s’en ouvrir à Paris, mais il lui faut des soins. Il faut repenser la rationalité de la frontière entre drogues légales et illégales : ce mécanisme toxicomanogène est aussi activé par l’alcool et le tabac.»

 

A lire également :

Sur Sud Ouest.fr du 28 juillet 2010

Des chercheurs bordelais ouvrent la voie à de nouveaux traitements contre la toxicomanie

Sur 20 minutes.fr

« Les addictions sont des pathologies »

Photo: Pier Vincenzo Piazza©Inserm

06.10.2010

La fenêtre dans un mur

 Les maisons sont comme les gens, elles ont leur âge, leurs fatigues, leurs folies. Ou plutôt non: ce sont les gens qui sont comme des maisons, avec leur cave, leur grenier, leurs murs et, parfois, de si claires fenêtres donnant sur de si beaux jardins.  Christian Bobin (Isabelle Bruges)

 

  

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La fenêtre dans un mur éclaire notre intérieur et chauffe le cœur. Un texte de mon ami Robert écrit début septembre et qu’il m’envoie après avoir vu ma Note du 1er de ce mois publiée à l’occasion du Défifoto. Coïncidence m’écrit-il… Pas sûr Robert; partage en tout cas en ce mercredi. A bientôt de te voir.

 

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La fenêtre dans un mur

Si tu découvre que ton cœur est triste, que doucement il s’assombrit.

Ne le laisse pas en pierre se transformer, essaie, cherche et trouve une solution,

 

Comme pour les vieux murs qui ne voyaient plus rien, de pierres dures construits.

Ouvre une brèche, une fente, une baie, laisse entrer la lumière.

Tu sentiras alors les rayons chauds du soleil, lumineux, vivifiants,

La clarté de la lune, de ses diverses formes et de son croissant,

 

Les troupeaux de blancs nuages qui se multiplient à l’infini, allant de-ci de-là.

La pluie qui tombe goutte à goutte ruisselante et cinglante,

Le claquement de tonnerre qui zèbre le ciel de ses éclairs.

Les étoiles mystérieuses là-haut au fond du firmament.

 

Et, joie sublime, tu verras autant entrer que sortir toutes les choses de la vie,

Ouvrir la fenêtre de son cœur sera lui donner de l’air, mais aussi l’empêcher de se durcir.

Voir et vivre encore cette vie qui n’a de cesse que de vouloir exister.

Même là ou l’on croit que plus rien n’existe, La lumière est, il faut la faire entrer.

                                                                                 

 Robert de Nice, 6 septembre 2010

 

 

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Méailles, Haute-Provence...septembre 2010

PhotosLP Fallot

 

23.09.2010

La sortie

 

La matinée commence et il est presque 8 heures !

 Malgré les bruits dans le couloir – le mardi est jour de changement de chambres pour les uns, de préparatifs de départs pour d’autres-je n’ai rien entendu des va et vient en dehors de la chambre. A relire ces notes d’il y a 7 ans, je pense que cela devait faire longtemps que je n’avais dormi aussi bien.

Dehors, un beau soleil d’automne ; je me sens en forme.La veille, j’ai passé la visite médicale de sortie : poids, tension tout va bien. Petit déjeuner et un moment très attendu chaque jour, liens avec les siens : le courrier.

 9h : rendez-vous individuel avec le psy, les derniers conseils. Le lundi,  la 8ème et dernière séance d’information en alcoologie a été entièrement consacrée à l’après cure. J’ai soigneusement  noté. Tout d’abord,  bien retenir trois choses importantes : Suivre le traitement médical de plusieurs mois à base de sulfate de magnésium. Avoir toujours à l’esprit le mot « Patience » durant cette  convalescence qui devrait durer un an et pratiquer  toute la vie les exercices psycho-somatiques (La soma) ,   aide précieuse à l’apprentissage du bien-être et  à  la maîtrise de la panique.  Savoir ensuite que des phénomènes déroutants  peuvent survenir dans les mois à venir,  le plus fréquent étant le flash, cette envie subite de boire sans raison qui disparaîtra en quelques secondes après l’absorption de 2 ou 3 verres d’eau. Il y a aussi les « cuites sèches », le « tunnel »…de tout cela ne pas hésiter à parler ! Le docteur parle ensuite de cette vie qui nous attend, les points de vigilance, les rapports avec les autres,  mais surtout avec ce nouveau « soi-même ». Tout est évoqué, l’intime aussi et ce mot noté, si beau Tendresse : « s’accepter le matin et s’aimer toute la journée.»

10h, promenade dans le village, toujours à trois comme durant tout la partie du séjour où les sorties sont autorisées. Au bar et sur la place, on tourne « Une femme d’honneur ». Retour au centre et une dernière séance de « soma » sur la terrasse, exercices assis et debout. Le repas des sortants sera pris dehors, cela fait drôle d’avoir récupéré son téléphone portable. En fait, tout est un peu spécial dans ce temps « d’au revoir ». 

Je viens de passer 29 jours à Cabris. Chaque jour, j’ai essayé de tenir un carnet  et   j’ai écrit sur la dernière ligne  en date du mardi 21 octobre 2003: « 13h30-Départ. Retour à la civilisation. »

 

Illustration La sortie-PhotosLP-2010.jpg

 

LIENS :

Le centre du C.A.L.M.E   

Pourquoi ces notes, chaque 23 septembre ?