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23.04.2008

Générations

Je tourne et retourne la question ; le conflit de génération existe-t-il vraiment ?

Mais la réponse n’est pas ma préoccupation première. J’ai bien fait des recherches et j’ai aimé lire cet article d’ Hervé Copitet, formateur chargé de cours en sciences de l’éducation. En fait, ces "commémorations soixante-huitardes"  m’ont permis  de revoir cet adolescent que j’étais, sa vie de l’époque et ses rapports au Père. Et surtout de le voir avec cette vision apaisée d’aujourd’hui, de ce fils depuis devenu père à son tour d’un enfant, ma fille  devenue adulte elle aussi. D’avoir peut-être pour la première fois ce regard lucide sur des faits gravés en souvenirs de  cette année qui allait bouleverser tant de rapports sociétaux et être charnière dans la vie de celui qui écrit ces quelques lignes..

C’était donc en mai 1968 à Nantes.  Dans une famille « militante » et de mêmes idées. Pourtant il y eu crise aussi à la maison entre le père et le fils aîné.  Le père voulait changer le monde et inscrivait cela dans un investissement quotidien que le fils lui reprochait, comme du temps volé à la vie familiale. Et le fils voulait changer le monde, de suite et à la maison aussi. Le père voulait rester chef de famille là où le fils ne voyait qu’abus d’autorité. Le respect des règles qui permettent d’organiser toute cellule d’un côté, la provoc de l’autre pour affirmer son existence. Pourtant, ces règles,  le fils les inculquera à son tour, à sa  fille qui a toujours dit "bonjour à la dame " en rentrant dans un commerce et n’a jamais mis ses pieds chaussés sur un canapé.

Une crise qui ne trouvera un terme que par le départ du fils, un  train vers la capitale et le début de sa propre  vie d’adulte. L’installation parisienne du fils fut le départ de nouveaux rapports,  les partages remplacèrent les conflits. Le Père venait lors de ses séjours à Paris chez le fils et le fils était fier du Père à sa table!

Voilà quelques mots que je dépose en ce jour anniversaire où  tu nous as quitté Papa, des mots que j’aurais aimé te dire en t’embrassant tendrement.

 

 

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   Photographie d'une aquarelle de Paul Fallot
 
Liens: 

D'autres peintures de mon Papa sur ce Blog.
 

Marcher sur ces pas, hommage aux peintres.

 

21.04.2008

Le dicton

 

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PhotosLP

Ce sont les vraies couleurs de la mer, vu ce samedi du  Haut de Cagnes! 

Et cette bande d’une drôle de couleur est la trace mouvante des eaux boueuses des rivières de l’arrière pays se déversant en Méditerranée à la proche embouchure du Var. Les précipitations sont abondantes en ce mois d’avril.

Il est prudent, entre deux vents et trois pluies, de ne pas remettre à plus tard une ballade, en ce drôle de mois d’Avril sur la Côte d'Azur.

Et ici aussi, "ne te découvre pas d'un fil".

 

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PhotosLP

LIEN: 

 "En avril ne te découvre pas d'un fil"

C'est le plus connu des dictons de ce mois, en voilà toute une série.

18.04.2008

Négritude

ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre
ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale

Aimé Césaire

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Photographie Louis-Paul Fallot

 

 

C’était il y a juste un an, le 19 mars 2007 exactement. Intrigué par des travaux, je m’approchais pour observer ces ouvriers évoluant au milieu d’une épaisse fumée blanche mais sans odeur. Je m’approchais de l’un deux, lui parla et lui m’expliqua ce qu’il faisait. Je réussis, malgré le bruit et le fort accent africain de ce travailleur à comprendre un peu cette technique de refaire des canalisations en injectant de la résine, évitant ainsi de transformer une rue en une immense tranchée. J’étais impressionné mais plus encore par la gentillesse et la patience de cet homme, noir dans sa combinaison blanche. Je sentais la fierté de son travail partout en France dans cette entreprise si particulière utilisant une technologie de pointe. Je me suis éloigné, ai pris quelques photos, me suis dit qu’il faudrait que j’en parle, que je fasse une Note et je suis rentré chez moi l’esprit comblé et le cœur léger.

Voilà, vous raconter cette histoire un an après, c’est ma façon à moi de remercier cet homme inconnu rencontré dans une rue de Cagnes sur Mer l’an passé.

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Et c’est  ma façon de rendre hommage à l’un des pères de la négritude (*),  à celui qui se disait   "fondamentalement poète, mais poète engagé" et "nègre, nègre, depuis le fond du ciel immémorial ".

 

(*) Voir ma Note sur la Martinique