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17.12.2008

Noël 2008

 Un texte de Dominique W

Bougies de NOEL-PhotosLP.jpg

 

NOEL 2008

Je vais me déposer mon cinquième Noël d' Abstinent au pied du Sapin. En 2004, je sortais juste de postcure, 3 mois à Marienbronn, j'étais encore rempli de plein de "tremblements" de mon ancienne vie. Mais, j'étais aussi heureux, heureux comme je ne l'avais plus été depuis de nombreuses lunes.
Comme je l'ai déjà écris, dans l'alcool je ne voyais plus les couleurs. J'avais été surpris de me rendre compte en post cure que le monde était si coloré.
Je voyais et ne broyais que du noir, inlassablement.
J'ai maudit Noël et ce que je percevais comme le triomphe des marchands, associé à une immense "Comédie du Bonheur".J'ai changé.
Non que je sois moins critique sur le cinéma publicitaire, mais surtout que comme pour l'alcool, plus principalement l'Abstinence, j'ai renversé ma pensée. Je prends ce qui me plaît et laisse le reste. Quand je buvais, je n'argumentais ma vie qu'"à charges", je faisais l'inventaire de tout ce qui n'allait pas, uniquement de ce qui n'allait pas, la liste était sans fin et mon désespoir comme ma consommation sans limites.
Alors aujourd'hui dans Noël, je prends ce qui me fait briller les yeux et colorier mon cœur. Dans ma besace, j’ai mes souvenirs de gamin, avec ma sœur, au pied du sapin multicolore, j’ai le regard du gamin face aux lumières, j’ai les contes et les histoires auxquelles je veux continuer à croire, j’ai une idée de la Fraternité que mon passage dans les marécages de l'alcoolisme ont ressuscité, je ressens et vie ma trêve qui n'est pas que des Confiseurs, mais bien plus, à fond.
Arrêter l'alcool, plus précisément faire le choix de l'Abstinence m'a ouvert des horizons, Noël s'inscrit aussi dans cette perspective.
Je n'oublie pas mes Noël douloureux, je ne les nie pas.
Je comprends jusqu'au plus petit des échos ce que je peux lire de l'appréhension, du dégoût de certains pour cette période, je comprends.
Mais pour ma part, je témoigne de mon jour, de mon heure, et de l'Espoir au bout de la nuit infernale qu'a été mon alcoolisme.
Je dis juste:

"Croyez en l’Abstinence, bâtissez la, construisez la, faîtes en des plans. Si l'alcool vous a trahi jusque dans votre plus profonde intimité, l’Abstinence ne vous décevra pas, pour peu que vous la nourrissiez de vos joies, vos espoirs, vos amours, vos envies de vivre. Bien sûr le chemin n'est pas facile, mais inventez vous une Etoile, mettez y le regard de votre femme, de votre fille ou fils, les rires de vos proches, ce que vous émeut et ne la lâchez pas des yeux, tracez votre route et rien ne vous arrêtera !"

Boules de NOEL-PhotosLP.jpg

 

Voilà pour cette année, je vais à Midi faire un tour au Marché de Noël, en pensant à vous, à ceux qui ne peuvent pas s'y rendre, j’accrocherai comme chaque année à chaque boule bleue, verte, jaune, rouge. Votre espoir d'être Abstinent, dans l'espoir que l'an prochain vous alliez voir votre sapin et que vous puissiez y accrocher vos propres boules.
Cette année, j’accrocherai au plus beau et plus haut des sapins, une boule multicolore pour me souvenir de Dominique Autié, parti rejoindre sur son traineau le Ciel, parce que cet homme, un jour, au détour du net a éclairé aussi mon Chemin. Qu'il en soit indéfiniment remercié, puisque seul l'indéfinissable nous réunit maintenant.

A tous, Fraternellement.

JOYEUX NOEL

Dominique W

23.09.2008

Mardi 23 septembre 2003

 9 h du matin, mardi 23 septembre 2003.

Devant la porte d’entrée, une valise et moi qui suis là à attendre, très mal.

Qu’est-ce qui me pousse à rester là alors qu’il me suffirait de descendre juste en bas de l’immeuble où je pourrais me « soulager » dans ce bar.

En fait je suis en manque, dernier sursaut d’ego qui voudrait me faire croire que ce matin, je pourrais me passer d’alcool.

J’attends P. qui  doit me conduire à Cabris pour la fin de cette matinée et j’ai l’œil rivé sur ce réveil posé sur le frigo.

L’appartement est presque rangé, le double des clés confié à une amie voisine, les papiers délaissés depuis des mois sont depuis la veille chez l’assistante sociale. Ils attendront bien un mois de plus, l’urgence n’est plus là. L’urgence, c’est moi du moins ce qu’il en reste. Un  corps qu’il est urgent de remettre entre les mains de cette équipe du CALME (*). Il faudra aussi s’occuper du « mental », de cette dépression profonde qui me ronge un peu plus chaque jour.

 

C’est fait, je suis dans la voiture. A mi-chemin, P devra s’arrêter, son passager est trop mal. 

Sueurs, tremblements, seul pour le moment le produit peut un moment stopper ce cycle infernal et dangereux. Mais çà je ne le sais pas encore.   

Café pour l’un, rosé pour  l’autre comme un ordre.

Lui sait, moi le saurait plus tard, élève assidu des séances d’alcoologie qui suivront la première semaine, celle du sevrage.

C’est son combien « d’accompagnement » à P ? Je pense à lui en recopiant sur l’écran ces notes écrites sur un carnet. 

 

 

Les valises sont posées, il est 11 heurs, P me ramène au centre du village. Ce sera encore quelques  mots échangés avant qu’il me laisse, seul avec moi-même et MA décision.

 

Au CALME, les entrées sont à la mi-journée, tous les mardis.

Je fais  deux fois le tour du village, alimente encore un peu ce corps en manque et me retrouve  devant cette petite côte, ces dix mètres qui me séparent de cet endroit qui en  ce moment précis est encore lieu de peur.

 

Il est 12h15, je sais que si je fais ces quelques pas, j’en accepterais TOUTES les conséquences.

Je ne sais pas encore que ce sera le début de cette Nouvelle vie dont je parle tant sur ce Blog.

Il reste sans doute des traces de déni mais la souffrance est trop forte et ce bâtiment  symbolise tellement l’espoir.

 

Je m’abandonne, je monte.

 

 @

 

UN LIEN, un seul mais tellement de pensées.

 

 

 

PhotosLP.jpg
PhotosLP-2008

 

 

 

 

(*)Le but profond du C.A.L.M.E. n'est pas un conditionnement négatif plus ou moins nuancé des malades à l'abstinence pure et simple.

Le but du C.A.L.M.E. est qu'une non - consommation d'alcool, absolue et définitive, ne soit que la conséquence d'une façon plus claire, plus libre, plus vraie et surtout plus joyeuse d'affronter la vie. En aucun cas une expiation, mais le salaire de plus en plus dérisoire payé pour obtenir une meilleure qualité de vie.

 

Introduction du Livret d’accueil et sur Internet

http://www.calme.fr/

 

31.08.2008

Alcoolisme abstinent

Je reproduis  sur ce Blog et avec son accord, un deuxième texte de Dominique W. "Du fond du trou".

 Vous pourrez lire ce texte à la suite de cette Note rédigée en commun.

 

Nous avions publié un partage de Mots et Photos  ici même le mercredi 9 avril 2008, qui avait retenu une attention particulière et de nombreux messages.

Dominique W et moi avons fait connaissance en nous rendant sur le Blog de Dominique Autié.

Il nous manque, à tous les deux, à  beaucoup d’autres internautes  comme en témoignent  les écrits lus, ici et là sur la Toile.

Mais il manque certainement encore plus à toutes celles et ceux qui venaient, dans sa rubrique  Alcoolisme abstinent de  son Blog chercher soit un début d’espoir, soit la force de poursuivre leur  chemin, celui  de l’abstinence heureuse.

Nous nous inscrivons dans la fraternité qu’il définissait si bien, qu’il vivait si justement, nous continuons nos vies, ainsi nous témoignons pour l’Espoir, tout en lui rendant hommage.

C’est le sens de cette publication.

Dominique W et Louis-Paul, 

Août 2008.

 

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PhotosLP