05.03.2017
Exode(s)
Mise à jour le 6/3/2017 (lien vidéo en bas de Note)
Exode(s): L'une des œuvres exposées, signée Svetà Marlier, photo Louis-Paul Fallot
C’est quoi exactement cette messe des artistes ?
…où même les croyants viennent !
Un rassemblement artistique ? une manifestation religieuse ? une expo ?...
Je pense un peu de tout cela mais ce qui est sûr,
c’est que l’édition 2017 est une très belle réussite
avec un thème "Exode(s)" particulièrement bien choisi en ces temps.
Isabelle Servol, comédienne et chanteuse, photo Louis-Paul Fallot
Un peu d’histoire pour commencer. L’idée d’une messe des artistes est due à un caricaturiste, Adolphe Willette, en 1914, du côté du cabaret le Chat noir à Montmartre. Personnage aujourd’hui controversé, Willette était un violent polémiste bien connu des lecteurs du journal "L’assiette au beurre" et il cultivait l’art de l’irrévérence jusque dans les carnavals qu’il organisait à Montmartre. Il fit le vœu d’une messe pour ceux qui vont mourir, c'est-à-dire pour nous les vivants et ce qui n’était qu’au départ qu’un canular a reçu depuis la bénédiction de l’église.
Évangéliaire, œuvre de Jean - Marie Fondacaro, photo Louis-Paul Fallot
Mais si la messe des artistes selon le vœu de Willette est organisée chaque mercredi des Cendres, c’est à Nice, en l’église St Pierre d’Arènes - dont le curé est Gil Florini, "le prêtre chanteur" - qu’elle devient un événement culturel et religieux incontournable de la région et qui n’a aucun équivalent en France par son ampleur !
Messe des artistes à St Pierre d'Arènes le mercredi 1er mars 2017
Photo Louis-Paul Fallot
On le doit à l’aumônier des artistes, Yves-Marie Lequin qui l’organise en réunissant des musiciens, des peintres, des sculpteurs, des photographes, des acteurs de cinéma et de théâtre, des saltimbanques…, pour une sorte de fête hors-norme à grand spectacle, retransmise en direct sur internet et dans les réseaux sociaux. La messe a même sa version virtuelle en 3D, créée par Patrick Moya!
Messe en 3D par Moya, photo Louis-Paul Fallot
Cette messe est aussi le vernissage d’une exposition collective qui se poursuivra jusqu’au 15 avril sur un thème bien actuel : Exode(s). Car si dans les textes religieux, il évoque la longue traversée du désert jusqu’à l’entrée espérée dans la lumière de Pâques...
Le recueillement aux bougies, photo Louis-Paul Fallot
..c’est aussi celui de ceux, qui de par le monde connaissent l’exil. Et la vallée de la Roya n’est pas loin de St Pierre d’Arènes…
Œuvre de Louis Dollé, photo Louis-Paul Fallot
Alors, plus que jamais, et pour reprendre les mots d’Yves-Marie dans son vibrant appel à la tolérance et à l’ouverture d’esprit, décloisonnons, découvrons de nouveaux horizons pour rencontrer l’autre.
Yves-Marie Lequin avec la chasuble créée par Nivèse
Photo Louis-Paul Fallot
Très prochainement, j’évoquerais ma participation à cette exposition.
Le "final" de la messe des artistes, photo Louis-Paul Fallot
Pour finir, un superbe reportage tv - tourné lors la messe des artistes à l’église St Pierre d’Arènes et dans la villa atelier de Moya - diffusé le samedi 4 mars dans l’émission "Ecoutez-Voir" présenté par Magali Roubaud-Soutrelle sur France 3 Régions.
Accès direct à la vidéo en suivant ce LIEN
Tournage d'une émission tv, photo Louis-Paul Fallot
Quelques autres liens :
Le vœu de Willette sur Le Guide culturel
La messe des artistes 2017, reportage du magazine web événementiel IDmedia Cannes
Mon album photo Exode(s) publié sur Facebook (50 photos datées des 27 février et 1er mars)
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11.01.2017
Les contours d’une Côte… d’Azur
Le terme fait rêver de par le monde… mais où commence et finit la Côte d’Azur ? Je me le suis demandé en classant mes photos récentes, y ajoutant ces quelques métadonnées qui facilitent les accès futurs aux albums d’archives thématiques.
En fait, me poser ce genre de questions est surtout un prétexte à consulter différents sites ou ouvrages (donc découvrir et apprendre) et bien souvent cela m’amène - pour mon plus grand plaisir - bien au-delà de ma question de départ.
Voilà donc le fruit de quelques-unes de mes recherches, illustrées de quelques photos prises en 2016:
La notion de "Côte d’Azur" n’est ni géographique ni administrative…mais l'invention littéraire d’un écrivain (originaire de la Côte…d’Or !), Stéphane Liégeard, dans un ouvrage éponyme paru en 1887. Installé à Cannes, il devient le parrain de cette région tant prisée des anglais qui la nommait Riviera.
Aujourd’hui, s’il semble consensuel de dire que la Cote d’Azur commence (à l’est) à Menton, son étendue vers l’ouest est toujours sujet à diverses interprétations. Toute la côte d’azur de Menton à Saint Tropez affiche en sous-titre le site touristique cote .azur.fr alors que le Larousse (cité par le quotidien Nice-Matin) en propose une version actuelle allant jusqu’à Cassis.
Étant plus érudit en pays breton qu’azuréen, je n’aurais pas de position tranchée sur ce sujet quelque peu polémique; je serais tenté, avec une pointe d’humour, de faire mienne la définition proposée par Wikipédia : La Côte d’Azur est la partie orientale du littoral méditerranéen français et inclut la côte monégasque.
Un lien pour terminer cette Note. Puisque nous avons évoqué un écrivain inventeur du terme, je vous propose une découverte de la Côte d’Azur à travers quelques Promenades littéraires en compagnie d’auteurs célèbres. Un ouvrage signé Carine Marret et paru aux éditions Mémoires Millénaires.
Illustrations de haut en bas: Nice, (1 et 4), Aspremont (2), Menton (3), St Tropez (5), Cros de Cagnes (6)
Photographies Louis-Paul Fallot, 2016
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25.11.2016
L'Action enchaînée ou l'histoire mouvementée d'une sculpture
L'Action enchaînée d'Aristide Maillol en mémoire d'Auguste Blanqui
Photographie Louis-Paul Fallot,, 31 octobre 2016, Puget-Théniers
Sur la route vers la Haute-Provence, arrêt à Puget-Théniers (1) .
Les belles lumières de la mi journée, filtrées par les majestueux platanes, m’invitent à commencer mon album photo automnal 2016 en fixant mon objectif sur l’œuvre d’Aristide Maillol, l'Action enchaînée. La sculpture représente une femme nue aux bras liés derrière le dos qui contrastent avec le dynamisme du torse. Cette posture évoque l'impossibilité d'agir à laquelle Auguste Blanqui fut contraint toute sa vie.
Je me rends compte après coup que j’ai pris cette photo le 31 octobre. Cette date est celle commémorative des évènements de 1870. Blanqui fait partie du groupe insurrectionnel qui occupe l'Hôtel de ville parisien quelques heures ce jour-là. Il sera condamné à mort par contumace puis arrêté l’année suivante, le 17 mars 1871 alors que malade, il se reposait chez un ami médecin dans le Lot puis transféré et emprisonné au château du Taureau à Morlaix le 24 mai. (2)
Cette sculpture fut offerte à la ville par la section pugétoise de la Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen, en mémoire du révolutionnaire né à Puget-Théniers en 1805 et donna lieu à de lieu à de nombreuses péripéties!
"En octobre 1909, la statue fut initialement implantée près de l'église, ce qui choqua une partie de la population et alluma une véritable «guerre» dans la ville. On assistait alors quotidiennement à un spectacle digne des œuvres de Pagnol : le curé, jugeant la statue trop impudique et provocante, la recouvrait d'un tissu, le maire repassait ensuite pour «libérer ce symbole de la République de l'emprise religieuse» . Le conflit s'arrêta en 1922 lorsque la statue fut transférée sur son emplacement actuel." (3)
Mais l’histoire est loin d’être finie comme le raconte Jean-Marc Muraire (4)
Un extrait :
"Pendant l'occupation, pour éviter à l'Action enchaînée d'être fondue, on la dissimule aux abattoirs du village. La ruse est vaine et le 11 mars 1942, elle prend la route de Nice avec comme destination Hambourg. Maillol alerté, téléphone au préfet, lequel demande à son tour au ministre de l'Education nationale la grâce de la statue, et l'obtient le 26 mai 1942. Elle est stockée dans un hangar de la chaufferie du port de Nice où elle échappe par miracle aux bombardements. En septembre 1944, la statue, regagne Puget-Théniers. Aujourd'hui, par-dessus les querelles politiques et autres qui agitent périodiquement la petite cité, Marianne, comme l'ont populairement baptisée les Pugétois, est devenue le symbole de l'unité et de la fierté du village. »"
(1) Puget-Théniers est notre traditionnelle halte sur la route vers Méailles et la Haute-Provence
(2) Voir aussi mon billet sur Auguste Blanqui sur le blogue Terra Philiia
(3) Source site Internet Caminà, la rando pugétoise
(4) Exposition consacrée à Auguste Blanqui à Puget-Théniers en 2005, texte que l’on peut lire sur le site www.roudoule.com
Publié dans Art, Découvrir | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : l’action enchaînée, mayol, sculpture, blanqui, puget-théniers | 07:46 | Facebook | Imprimer