25.10.2012
Amour (mais pas toujours)
"L'amour", une des sculptures de Niki de Saint-Phalle à la Fontaine Stravinski ( Oeuvres de Niki St Phalle et Jean Tinguely
Photo Louis-Paul Fallot
J’ai relu ma Note du 28 mai où j’évoquais la Palme d’or du festival de Cannes 2012; Amour de Michael Haneke vient de sortir en salle.
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24.10.2012
Il y a dans notre vie...
"Il y a dans notre vie des matins privilégiés où l’avertissement nous parvient, où dès l’éveil résonne pour nous, à travers une flânerie désœuvrée qui se prolonge, une note plus grave, comme on s’attarde, le cœur brouillé, à manier un à un les objets familiers de sa chambre à l’instant d’un grand départ. Quelque chose comme une alerte lointaine se glisse jusqu’à nous dans ce vide clair du matin plus rempli de présages que les songes; c’est peut-être le bruit d’un pas isolé sur le pavé des rues, ou le premier cri d’un oiseau parvenu faiblement à travers le dernier sommeil; mais ce bruit de pas éveille dans l’âme une résonance de cathédrale vide, ce cri passe comme sur les espaces du large, et l’oreille se tend dans le silence sur un vide en nous qui soudain n’a pas plus d’écho que la mer. Notre âme s’est purgée de ses rumeurs et du brouhaha de foule qui l’habite; une note fondamentale se réjouit en elle qui en éveille l’exacte capacité."
Extrait du livre de Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, page 109
Les éditions José Corti, 1951
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23.10.2012
Une méduse sur la plage, près du « Boulevard de l’Océan »
Photos Louis-Paul Fallot, Quimiac (Loire-Atlantique), juillet 2012
(…) Et puis, il y a les échoués, celles qui ont fini leur course, coincées entre les rochers, toutes rabougries, plates et rondes sur le sable. La plus grosse que j’ai vue avait presque un mètre de diamètre. Un enfant la regardait sans peur. Nous étions, lui et moi, devant cette méduse d’un été. L’enfant m’avait dit que le sang des méduses était blanc. (…) Le soir, en remontant par le chemin côtier, j’avais senti que le temps allait changer. La plage était déserte, les vents étaient passés à l’ouest, les bateaux dans le port avaient tourné leur nez. Le soleil se voilait en tombant dans la mer. (Extrait pages 36 et 37)
Boulevard de l’Océan de François de Cornière fût publié en 1990 chez Seghers et réédité dans la collection Millésimes, Le Castor Astral, éditeur.
J’ai choisi cet extrait comme un clin d’œil à l’auteur que j’aurais pu rencontrer sur la plage de Lanséria… Où à la Maison de la presse où j’ai acheté son livre. La Maison de la Presse - si bien décrite dans l’un des chapitres de son livre ! Et rien n’y a changé entre sa description publiée dans la première édition du livre en 1990 et aujourd’hui. Mais c’est le cas un peu partout dans cette station balnéaire qu’est Quimiac - que je connais depuis mes années d’adolescent- et qui a su garder son charme de station familiale « tranquille ».
Oui, j’aurais pu choisir un autre extrait - et cela dans chacun de la trentaine de chapitres qui composent cette promenade océane - tant c’est un bonheur de lire « Boulevard de l’Océan ».
François Bott a bien raison d’écrire dans sa (très belle) préface à l’ouvrage que « François de Cornière appartient à la corporation des rêveurs d’océan (…) et qu’il dessine une « poétique de l’espace » à la manière de l’oncle Bachelard. »
Lien : Biographie et bibliographie de François de Cornière sur le site du Printemps des poètes.
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