27.11.2014
Les couleurs parisiennes de Willy Ronis
Illustration: Rue de la Paix 1960 © Willy Ronis
Paris-couleurs de Willy Ronis aux éditions Le Temps qu’il fait
Mes lecteurs seront peut-être étonnés de découvrir cette photo couleur de Willy Ronis ! De cette période de la photographie humaniste, nous sommes en effet plutôt habitués aux clichés noir et blanc. Pourtant, c’est dès 1955 que le grand photographe utilise la nouvelle Kodachrome. Fin 1954, j’avais commencé avec mon Rolleiflex un reportage en noir et blanc sur la semaine de Noël dans les grands magasins, (…) ce qui me conduisit naturellement à entamer peu après des essais avec la Kodachrome, cette merveille qui malheureusement n’affichait alors qu’une sensibilité de 10 ASA explique-t-il en postface de l’ouvrage Paris-couleurs.
Dans sa très belle préface, Michel Boujut (l’auteur des monographies consacrées aux cinéastes Wim Wenders et Claude Sautet) nous explique que pour Willy Ronis « mémorialiste de la poésie des rues » et de la vie ordinaire, la tentation de la couleur n’a jamais constitué un enjeu décisif. (…) Que ressent-on devant les Kodachromes ici rassemblés qu’on ne ressentait pas devant les épures noir et blanc ?
J’ai retrouvé en effet dans ce livre tout les thèmes de la vie cher à Willy Ronis et qui me procure toujours autant d’émotion. Cet ouvrage sera aussi l’occasion de se replonger dans ce Paris populaire et de la vie ordinaire, ses lieux magnifiés d’une lumière si particulière saisie devant une boutique, sur un quai ou un boulevard… Un régal que de découvrir ces 80 photographies réunies sur ce livre de Willy Ronis et c'est de sa part, l'effet d'un don généreux que d'avoir bien voulu nous les donner à voir.
Extrait de la 4ème de couverture du livre Paris-couleurs
" Car ce qu’il importe de noter c’est que le photographe a, par les moyens qui lui sont propres, poursuivi de questionner l’âme populaire en ses reflets gais ou mélancoliques, en ses images frivoles ou graves, qu’il a touché du doigt — ou de l’œil — la beauté palpitante et la tendresse bonhomme de ce peuple bigarré, qui sont les « débris et trésors » poétiques de la ville — que seul un grand artiste pouvait recueillir avec une telle constante bonté, en noir comme en couleurs. "
"Paris-couleurs "de Willy Ronis aux éditions Le Temps qu’il fait
80 photographies en couleurs, 120 pages - Préface de Michel Boujut
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26.11.2014
Une Note (bleue), 5 ans plus tard
Pas de « semaine bleue » sans une Note bleue bien sûr. Quelques idées sont bien écrites dans un fichier Word à l’état de brouillon mais j’ai vraiment du mal à structurer un texte cohérent, différent aussi de ce que j’ai déjà écrit sur ce blogue.
A la relecture de ce billet- La Note bleue - publié il y a cinq ans, je me rends compte qu’il correspond bien au présent de ce jour. Mais j’ai aussi relu les commentaires et j’ai aujourd’hui une perception différente concernant le choix d’une illustration ; elle me parait maintenant évidente.
J’ai par ailleurs lu avec beaucoup d’intérêt le texte du Communiqué de presse publié à l’occasion de l’exposition récente de cette œuvre - La Vie - au Musée Chagall, un prêt de la Fondation Maeght à l’occasion de son cinquantième anniversaire.
La vie, Huile sur toile,1964, 296 x 406 cm, don Marguerite et Aimé Maeght, 1964
Marc CHAGALL - Vitebsk (Russie) 1887 – Saint Paul 1985
Photographie Louis-Paul Fallot – Octobre 2009 à la Fondation Maeght
La Note bleue
Que se passe-t-il ? Je n’arrive pas à l’écrire cette Note bleue Pourtant, tout paraît si facile. Et je l’ai déjà fait vous parlant d’objets ou de souvenirs En forme de sortir de souffrance En le rêvant si fort ce bleu jusqu’à appeler ces mots "L’inconscient du bleu"…
J’ai feuilleté mes pages de clichés et y ai vu du bleu bien sûr Mais aussi plein de couleurs Du rouge du blanc ou de l’orange du noir du vert et même du gris
Que se passe-t-il ? J’ai devant l’écran vide et le clavier muet refait l’exercice de laisser aller mes pensées Elles sont devenues multicolores Et tout est devenu évident, c’était le temps !
Pas le temps d’ici ni le temps qui passe Non le temps présent, le temps du résilient Le bleu est devenu ordinaire Mais sans enlever les rêves. Il est devenu quotidien et au petit matin Il suffit de regarder le ciel
Pour voir que le bleu est multiple Il est unique comme chaque jour. Oui c’est cela j’ai enfin compris, le bleu reste bleu mais se mélange aux couleurs de la vie, multiple !
Louis-Paul, décembre 2009
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16.11.2014
Ecritures de lumière (hommage à Lucien Clergue)
© Lucien Clergue Nu Zebré - New York 2007
À Clergue pour ses nus
Du phoque renversé sous l'écume des bagues
Perles et diamants, (ils nous viennent des vagues)
Je vous orne Sémiramis
En vos jardins
Suspendus voyageur de pylône en pylône
Fûtes-vous (avouez) reine de Babylone
Ou bien morte sans chef en vos vertugadins ?
Vous riez vous criez vous avez tort de rire
Et raison de crier au fond de ces tunnels
D'où les oiseaux bavards comme la poêle à frire
S'échappent vers l'amour des ventres maternels.
Jean Cocteau
1956
Ce poème de Jean Cocteau a été écrit en novembre 1956 à Villefranche sur Mer et est adressé à Lucien Clergue. Il fût publié l’année suivante chez Seghers dans l’ouvrage de poèmes « Corps mémorable » de Paul Eluard, la couverture était signée de Picasso et les photos de Lucien Clergue avec ce poème liminaire de Jean Cocteau
Lucien Clergue à Nice au Festival du Livre en 2013
Photographie Louis-Paul Fallot
J’avais rencontré Lucien Clergue à PhotoMenton en 2010 où nous avions assisté à sa très belle conférence. Lucien Clergue avait tenu à visiter tous les stands des 120 exposants, avec pour chacun un mot particulier. J’avais évoqué Née de la vague, acheté tout comme mon premier réflex avec les économies de jeune travailleur dans les années 70. A ma question sur la disponibilité de cet ouvrage mythique il me répond tout simplement qu’il s’en procure parfois comme tout le monde sur un site Internet de vente d’occasion… (Extrait de ma Note "Vagues d'émotion à Menton")
Je l’avais revu l’an passé à Nice où il était "notre voisin" Place Gautier au Festival du livre et sur les stands des éditeurs régionaux. Il m’avait dédicacé son dernier livre, "Ecritures de lumière" édité par les éditions Melis. Et dans lequel vous pourrez lire ce poème.
La photo de haut de page est extraite de la série "Nus zebrés" que vous pourrez retrouver sur le site Internet d’Anne Clergue, sa fille.
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