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28.09.2009

Chronique d'un lundi

 

 

Verres d'eau-PhotosLP.jpg

 

DEFIFOTO DU LUNDI : ABNEGATION

 

J’avais pratiquement pris ma décision de ne pas participer à ce « défifoto »

Le mot est si souvent associer à sacrifice, il n’est pas de « mon sac à mots ».

Je préfère les synonymes que sont  dévouement, désintéressement, renoncement, humilité, générosité. 
J’ai par contre bien compris que c’était l ‘antonyme  des mots arrivisme, égoïsme, égocentrisme.

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26.09.2009

Nos arbres de vie

L'arbre de vie-Photo LP Fallot.jpg
Photo prise sur les bords de la Cagne le 24 septembre 2009  à 19 heures

 

 

Je souhaitais vous dire Merci à ma façon, par un cliché spécialement choisi.

Vous remercier de la lecture de ma dernière Note, de vos mots qui m’ont tant ému et touché, écrits en commentaires ou déposés en courriel.

C’est finalement l’appareil en bandoulière que j’ai saisi à deux pas de chez moi cette feuille qui termine  son cycle de vie avec à ses côtés, le jeune bourgeon qui lui se fout des saisons…

 

Voilà qui allait bien avec le thème choisi pour célébrer ce sixième anniversaire : l’Espoir.

Je voulais vraiment vous y associer Car si j’écris que sur ce que je connais bien pour l’avoir vécu, je sais qu’il y a bien d’autres souffrances. Je sais aussi que j’ai cette chance inouïe de pouvoir en parler avec d’autres et que beaucoup aimerait l’avoir.  

 

Comme je l’ai déjà écrit dans un commentaire déposé sur une  belle Note qui parle aussi des Blogs, nos Mots, avec ou sans Photos déposés sur nos sites Internet participent un peu à tout cela. Simplement et grandement.

 

 

23.09.2009

Aujourd’hui, j’ai 6 ans

 
You never know what is enough unless you know what is more than enough.*
 
William Blake
(Proverbes de l'Enfer, 1970)
 
*Vous ne savez jamais ce qui est assez, à moins que vous ne sachiez ce qui est plus qu'assez  
C'est par cette citation que s'ouvre le livre du Dr Philippe Batel et Serge Nédélec
Alcool:
de l'esclavage à la liberté
Récits de vie commentés

les éditions demos

Fenêtre de vie-PhotosLP.jpg

 

Aujourd’hui, j’ai 6 ans.

 

 

Je fête mon anniversaire,  celui de ma Nouvelle Vie.  

Cela paraitra  quelque peu surprenant à mes nouveaux lecteurs (J’en profite pour les remercier),   J’ai créé ce Blog en  2006 et chaque 23 septembre, je publie une Note  

 

Je ne suis pas le seul, des milliers de gens de par le monde soufflent ainsi leurs bougies.

A cette occasion, ils témoignent  de leur vécu, de leur vie avant et après l'alcool.

Ce sont des messages, à la fois de gratitude et d’espoir comme celui de Dominique W  que j’ai publié ici le mois dernier.

 

Ils le font avec émotion, conscient du miracle d’être en vie, n’oubliant pas d’où ils viennent et qu’il importe de poursuivre au quotidien  leur relèvement.  

Ils  racontent en sachant que d’autres sont encore dans la souffrance de l’alcool ou de l’alcool de l’autre.  Que  peut-être, ils  s’identifieront à un fragment de leur histoire et auront l’envie de quitter cette  spirale infernale pour entrer  dans celle du rétablissement. L'envie de vie, en lieu et place du  déni.

Car non seulement ils verront des visages transformés mais  ils entendront cette phrase « oui c’est possible » !

 

Aujourd’hui, j’ai 6 ans.

Je me souviens du livre du Dr Dodson que beaucoup de parents ont lu et qui écrivit le best-seller « Tout se joue avant 6 ans ». Il traite de l’importance des premières années de la vie du jeune enfant.

Ce n’est certes pas  exact avec la maladie alcoolique. Tout se joue chaque jour en ne prenant pas ce premier verre qui déclenche la mécanique infernale pour celui qui est devenu dépendant. Dominique Autié  écrivait "L'alcoolique n'a pas peur de l'abstinence, juste froid aux yeux".

Mais arrêter de boire est une chose, se construire une vie heureuse sans alcool en est une autre. Et ces six années auront été déterminantes en ce qui me concerne sur le chemin de ce que j’appelle ma Nouvelle vie.

 

Si j’évoque le livre du  psychologue  américain, c’est que j’ai profondément ressenti ce cheminement du « petit enfant ».

 

A ma sortie du CALME, je  disais toujours « comme un bébé ».

Comme un bébé, (ré) apprendre à m’alimenter mais d’une autre nourriture que ces poisons liquides ou solides. (Je me suis fait soigner d'une double dépendance.)

Comme un bébé, au début se concentrer sur soi-même et mon bien être au quotidien, me ménager,  me reposer,  tous ces gestes simples oubliés dans le désordre d’une vie qui n’en était plus une.

Puis comme un bébé, apprendre à marcher mais vers d’autres lieux que ceux des rayons  vins et spiritueux  ou des comptoirs de bar.

Apprendre à lire, à écrire en retrouvant à force d’exercices ces facultés mentales bien mises à mal par les ravages de la maladie.

Apprendre à  compter. D’abord les jours d’abstinence puis les dates anniversaires soigneusement notées chaque mois sur le calendrier mural.

Puis comme un bébé, se socialiser, partir sur les chemins de l’école de Nouvelle vie, entreprendre le long apprentissage de la découverte de Soi.

Apprendre à aimer, à s’aimer.

 

Mais un bébé a besoin des autres, d’attention, de soins. Les adultes sont là pour cela.

 

C’est à ces femmes et hommes qui se sont trouvés à un moment près de moi pour m'accompagner que je pense  ce jour. Militants des associations, médecins et infirmières, collègues de travail, famille, amis. 

 

Le jeune enfant reçoit des compliments, des encouragements.

Le dépendant en rétablissement reçoit son premier cadeau. Celui   de voir un jour l’image de son visage, propre, sans rougeurs ni boursouflure, souriant. Le bonheur qui se lit aussi sur les visages de ceux qui vous aiment.

 

Il  voit beaucoup de  promesses se réaliser.  Il ne renie pas son passé, il en assume les conséquences. Cela met des années et il lui faut affronter bien d’autres peurs mais il se refait petit à petit une vie. Son abstinence est un choix, car il a retrouvé ce libre choix qu’il avait perdu. Il n’est pas non plus un zombie ou un extra-terrestre. Il a ses joies et ses souffrances mais ses émotions ne le mènent plus vers « le produit ».

Il vit et s’ouvre à la vie.