10.03.2010
Madame Durand
Je ne peux m’attarder. Dans l’hôpital gris et vieilli d’à côté on m’attend.
Mais je veux revenir c’est sûr et la prochaine fois pouvoir prendre mon temps.
En quelques minutes, j’en ai déjà beaucoup appris; sur ces grandes librairies qu’il y avait à Nice dont l’une était tenue par son père. Du temps où le nom des enseignes se confondait avec celui des familles, Durand, Rocca, Serra m’a-t-elle dit.
J’ai demandé si je pouvais prendre une photo, elle a dit oui, j’ai du en prendre dix…
Elle me dit que des photographes sont déjà venus, qu’il y a eu des articles dans les magazines.
Madame Durand me sourit. Elle n’a pas d’ordinateur mais elle va me laisser quelque chose.
Elle découpe un rectangle dans une feuille A4, me tend le papier comme une carte de visite.
Cela se passait un samedi après-midi. Et le papier ne m’a plus quitté, je l’ai mis dans un livre puis dans un autre… comme marque page.
J’espère que mon récit aura été fidèle. J’avais un peu la tête ailleurs.
Mais je n’oublierai pas l’endroit ni le visage ce cette dame.
Un dernier mot; sur le papier, il est imprimé « BOUQUINERIE LE MAGASIN PITORESQUE » et plus bas « Mr Durand reçoit le Samedi après-midi de 15h à 18h Pout toutes expertises ou estimations d’ouvrages ». Je présume que ce Monsieur Durand était son Papa, il y a aussi écrit Achat-Vente Ancien et Moderne.
Ce jour-là, j’ai trouvé rue DELILLE quelques milliers de livres qui ne finiront pas en carton à pizza. Du moins tant que des gens comme Madame DURAND seront là.
Mme Durand je vous remercie, de votre gentillesse et de votre passion.
LIEN: Une autre Note sur ce Blog: La fin des librairies ?
Post-scriptum : C’était la 500ème et ce Blog commencera dans quelques jours sa 5ème année d’existence (voir à propos).
Mots et Photos sur un Carnet…Ici et maintenant.
Autre chose, une émission à ne pas rater.
Sur France 3, Des Racines et des Ailes.
« Riviera Secrète », un documentaire de Philippe Poiret.
Le mercredi 10 mars à 20h35 et vendredi 12 mars à 00h10
Publié dans Livre, Mots et photos, Nice, Photo, Portrait | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : photo, livre, magasin pitoresque, nice, bouquinerie | 06:18 | Facebook | Imprimer
05.03.2010
Parfum d'encre
Je voudrais bien être la lettre que j’envoie ce matin à celle que j’aime.
Félix Leclerc, Le Calepin d’un flâneur
Parfum d’encre.
Au début de l’histoire…
il y a « une boîte aux lettres »,
celle ou l’on va poster un pli.
La boîte jaune sur pied, incrustée, petite ou grande.
Celle où l’on dépose un courrier à la hâte, préparé ou quelque peu oublié…
Celle où l’on s’attarde sur ces chiffres qui indiquent la « levée ».
La boîte d’un terminal d’aéroport, d’un quai de gare.
La boîte de jour, et celle de nuit, « levée tardive ».
La boîte des villes et celle des champs, enfin du village.
Puis il y a le messager.
Sur sa tenue l’oiseau bleu
Symbolique des Mots qui voyagent
Le facteur filmé, le facteur chanté.
Le facteur à pied, vélo, motorisé,
le facteur aimé, approprié.
Ne dis-t-on pas "mon facteur " ?
Enfin il y a "la " boîte aux lettres.
En batterie d’immeuble, fente sur vieille porte, isolée près du portail
De bois, plastique ou métallisée, pas toujours « normalisée »…
Un nom ou plusieurs
Témoin(s) de jeune couple, de solitude, de familles recomposées
Des noms enlevés, rayés, rajoutés;
la boîte qui perce quelques secrets...
Dans « sa boîte », beaucoup de papier !
De factures, de publicité mais une lettre, une « vrai » ?
Cela arrive quelquefois dans l’année.
Ces courriers* qui portent le nom de Lettres, Cartes Postales,
mots d’anniversaire, cartes de vœux, souvenirs de vacances…
Avant, il y avait les « lettres de nouvelles »,
bonnes ou tristes.
Il y avait aussi les billets doux
et les longues lettres d’amour.
Les lettres entre parents et enfants,
lors des séparations d’été,
des vacances en colo,
chez l’oncle et la tante, les grands-parents…
Puis ce fut le combiné, aujourd’hui le mobile et les fameux SMS!
Je l’utilise un peu mais continue de penser que texto n’est pas un joli mot.
Bien sûr, il faut « vivre avec son temps » et il ne saurait être question de dénigrer ici
les petits mots que je reçois en ouvrant mon ordi,
commentaires sur mon blog
où plus personnel en courriel*.
J’aimerais bien que les deux coexistent,
le courrier** du facteur et celui électronique,
deux formes de la communication personnelle.
Elles sont rares donc, ces lettres
et n’en sont que plus précieuses
car elles portent en elles une émotion particulière :
celle de l’écriture manuscrite;
un pli au parfum d’encre,
une enveloppe parfois personnalisée,
une illustration et cerise, un joli timbre.
Celle que l’on ouvre de suite ou un peu plus tard,
ce pli que l’on lit, relit, oublie…et qu’un jour,
en rangeant une boîte, un livre, un placard,
l’on retrouve,
ému.
*COURRIEL : mot inventé par les québécois et préconisé en langue française. Il remplace l’expression Courrier électronique
**COURRIER : Aujourd’hui, le trafic postal, fortement marqué par le courrier de gestion et publicitaire, est en baisse sensible. « La lettre échangée entre particuliers ne représente qu’une part marginale du trafic postal, mais son poids symbolique est considérable. »
Source IREPP
Photos: Louis-Paul Fallot
Cagnes sur Mer et Haute-Provence
Publié dans Mots et photos | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : courrier, courriel, la poste, lettre, facteur, photo, écriture | 06:27 | Facebook | Imprimer
26.01.2010
Un coeur pur
Quelques mots de Gazelle déposés ici, illustrés de clichés qu’elle aimait.
Et je garde aussi dans mon cœur ceux des courriels de Jacqueline.
il y a deux façons de vivre sa vie : la supporter ou l’aimer et l’embellir…
Lisez ses mots ci-dessous, allez sur ses Blogs et vous comprendrez qu’un cœur pur nous a quittés.
Une artiste de la vie.
Hier, je chantais à tue-tête "Les mots bleus" qu'on entendait dans l'auto en allant se balader...(…)
9 juin 2006
Nous avons vu récemment au musée d'Orsay le parallèle entre Cézanne et Pissarro : étonnant et merveilleux. Je ne savais pour lequel pencher, et j'ai penché pour les deux. Pissarro était un maître, voire un père pour Cézanne.
15 juin 200
J'ai décoré la maison ce matin (pas de vrai sapin, car l'appartement est trop sec...), voilà 10 ans que je sors mon petit carton, toujours le même ; cet après-midi, les boules en éclats de miroir jetaient partout au plafond et sur les murs des éclats de soleil : j'ai pris une photo heureuse comme une enfant.
Puis, j'ai lu avec avidité un des derniers petits livres de Christian Bobin, toujours très inspiré : "Une bibliothèque de nuages". Beaucoup de pensées justes et sereines autour de la mort. (…)
12 décembre 2006
Jusqu'ici, je connais toutes ces îles racontées dans Thalassa, sauf Sein et Ouessant.
Vendredi, ce sera Houat, et celui d'après Noirmoutier...
Que ferait-on le vendredi soir sans cette émission ? Je ne m'en lasse pas.
20 février 2007
L' « ardeur fragile », c'est mon humeur du moment et la photo des coquelicots au milieu des rochers le symbolise parfaitement.(…)
(J'ai toujours adoré ces fleurs des champs, et j'enrageais, petite, qu'elles se fanent aussitôt cueillies.)
"Comme un p'tit coqu'licot, mon âme..."
9 juin 2007
J'aime énormément ces villes dont on lit l'âme jusque dans les pavés foulés.
22 septembre 2007
Les lignes de Viansson-Ponté restent d'une actualité surprenante, 40 ans après...(…)
Je partage tout à fait sa vision du vrai but de la politique. 1968 réclamait non seulement l'ardeur, mais l'imagination au pouvoir.
Et je ne pouvais pas écouter sans chialer le grand Léo chanter dans "Il n'y a plus rien" :
"Elle était belle comme la révolte
Nous l'avions dans les yeux,
dans les bras dans nos futals
Elle s'appelait l'imagination
Elle dormait comme une morte, elle était comme morte
Elle sommeillait
On l'enterra de mémoire"
18 mars 2008
Du temps où j'étais parisienne à plein temps, il ne se passait pas de semaine sans que je fréquente au moins un ciné. 18 mai 2008
Dans mon testament (je n'ai rien de matériel à léguer), voici ce que j'ai laissé à mes enfants :
"Fais, sinon tu auras raté quelque chose d'irrémédiable, quelque chose que tu ne pourras jamais - pas même demain, pas même dans une heure, si tu te ravisais - rattraper, quelque chose qui ne te rapportera peut-être rien si tu le fais mais qui, si tu y renonces, t'enlèvera une part de toi que tu ne pourras jamais regagner par quelque action - même beaucoup, beaucoup plus glorieuse - que ce soit. Il faut, va, fais." Marc Cholodenko (Les états du désert)
Cela a été écrit il y a une vingtaine d'années. J'aurais tout aussi bien pu écrire les mots de R. Bach... Ils sont encore plus forts.
22 mai 2008
Je les aime beaucoup : j'aime leur indépendance et d'une manière générale, je suis "félins" !
Fascination en particulier pour les tigres... alors, pour un petit chat tigré, j'te dis pas !
30 mai 2008
En rentrant de Toulouse, j'achète "Le goût de Toulouse" dans la collection du Petit Mercure que j'aime bien.
Je l'ouvre hier soir sur une page de... Dominique Autié (un texte sur AZF qu'il avait écrit pour Libé)! Union de pensée.
5 juin 2008
… ne jamais baisser les bras. Je sais ce que cela signifie, je sais quel poids cela pèse, et je connais l'éblouissement de la victoire, même si elle est petite ou passagère.
C'est plus beau que tout...
31 août 2008
Ca y est : j'ai participé aussi !
3 avril 2009
"Dans les instants d'émerveillement, on parvient aisément à sortir de la petitesse, à élever son esprit aux dimensions de l'univers jusqu'à embrasser le tonnerre et le murmure, le bon et le mauvais, le proche et le lointain."
Yann Martel (L'histoire de Pi)
Garde l'émerveillement, toujours !
19 mai 2009
Méailles semble hors du temps...
Et que c'est gai ces marguerites des champs !
31 mai 2009
Colette Magny, mélo coton... Tu ne nous rajeunis pas, mais c'est notre vie
13 janvier 2010
Publié dans Art, Blog, Mots et photos | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : gazelle | 00:28 | Facebook | Imprimer