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15.07.2015

Tranches de semaine

C’est mon livre du moment (enfin l’un d’eux) et j’ai adoré cet extrait des pages 32/33 de l’édition poche 2013 (*).
Il y est question des jours de la semaine…

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Se décollant un peu du mur, Adamsberg  poussa la porte de son bureau et lui fit signe d’entrer.

- C’est vrai, admit Mathilde en s’asseyant, vous n’êtes pas une agence de renseignements. Ma journée, elle est mal partie. Hier, avant-hier, pas mieux. Çà  fait donc une tranche de semaine foutue. Je vous souhaite d’avoir passé une meilleur tranche que moi.
-  Une tranche ?
- À mon idée, lundi-mardi-mercredi, ça fait une tranche de semaine, la tranche 1. Ce qui arrive dans la tranche 1 est d’un genre assez différent de ce qui arrive dans la tranche 2.
- Jeudi-vendredi-samedi ?
-  Voilà. Si on regarde bien, on voit plus de surprises sérieuses dans la tranche 1, en général, je dis bien en général, et plus de précipitation et d’amusement dans la tranche 2. Question de rythme. Ça n’alterne jamais, à la différence des stationnements pour voitures dans certaines rues, où pendant une quinzaine on a le droit de se garer, et pendant la suivante on n’a plus le droit. Pourquoi ? Pour reposer la rue ? Pour faire jachère ? Mystère. En tous les cas, avec les tranches de semaine, ça ne change jamais. Tranche 1 : on s’intéresse, on croit à des machins, on trouve des trucs. Drame et miracle anthropiques. Tranche 2 : on ne trouve rien du tout, on apprend zéro, dérisoire de la vie et compagnie. Dans la tranche 2, il y a beaucoup de n’importe qui avec n’importe quoi, et on boit pas mal, alors que la tranche 1, c’est plus important, c’est évident. Pratiquement, une tranche 2, ça ne peut pas se rater, ou disons que ça ne tire pas à conséquence. Mais une tranche 1, quand on la bousille comme celle de cette semaine, ça fout un coup. Ce qui s’est passé aussi, c’est qu’au café, c’était de la palette aux lentilles au menu. La palette aux lentilles, ça me fout le bourdon. C’est la désespérance. Et ça, en pleine fin de tranche 1. C’était pas de chance, cette foutue palette.
-  Et le dimanche ?
- Alors là, le dimanche, c’est la tranche 3. À elle seule la journée compte pour une tranche complète, c’est dire comme c’est grave. La tranche 3, c’est la débandade. Si vous conjuguez une palette aux lentilles et une tranche 3, en vérité il n’y a plus qu’à mourir.
- Où on  en était ? demanda Adamsberg, qui avait l’impression soudaine et pas désagréable de s’égarer plus encore en cette femme qu’en lui-même. 

(*) " L’homme aux cercles bleus" de Fred Vargas, édition de poche chez J’ai Lu  

La photo de la couverture de cette édition de poche est signée Mark Owen
C’est la 1ère enquête avec le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg.   

01.07.2015

Le Pan Bagnat (une recette et un livre)

 

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C’est le casse-croûte idéal  à amener à la plage ou en balade, pique-nique campagnard, balade en montagne... C’est complet, c’est très bon et je vous propose de découvrir dans cette Note le vrai Pan bagnat!

L’une des premières choses que l’on apprend en découvrant les  plats  de la région de Nice, c’est que  dans le pan bagnat (tout comme dans la salade niçoise)   il n’y a jamais d’haricots verts pas plus que de concombres, laitue  ou autre pomme de terre… Voici donc la liste des ingrédients du vrai Pan Bagnat : tomates, radis, poivron vert,petits artichauts (violets), févettes, oignons blancs, olives (de Nice) ,  basilic et tête d’ail. Voilà pour les légumes auxquels on ajoute les œufs durs et bien sûr les anchois ! Huile d’olive, sel et poivre pour l’assaisonnement. Le pain est rond bien sûr.
Mais et le thon me direz-vous ? Il est en option et  la raison en est simple explique Denis Bensa dans son livre Les meilleures recettes du Comté de Nice (lire aussi ci-dessous) ;  il s’agit de la même que pour la « véritable » salade niçoise : Autrefois, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, le thon était un poisson cher, c’est pour cela qu’il n’y avait que de l’anchois – un poisson bon marché – dans les pan bagnats. Seuls les « riches » mettaient du thon (et du coup pas d’anchois) pour faire plus raffiné. Le pan bagnat, complet et bon marché, était à l’époque souvent le repas des pêcheurs et des ouvriers du Comté de Nice.

 

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Pan bagnat-PhotosLP Fallot (1).jpgUn livre, un auteur  et une maison d’édition:
"La culture niçoise est bien vivante et la cuisine demeure une part essentielle du patrimoine du Comté de Nice. C’est au travers des cours de cuisine niçoise qu’il organise au sein de l’association "Nissart Per Tougiou", que Denis Bensa, l'auteur, transmet sa passion. Avec cet ouvrage et ses dizaines de recettes, vous partirez à la rencontre des différents producteurs locaux, vous ouvrirez les portes des bonnes tables du Comté et vous irez partager l’intimité culinaire d’une vraie grand-mère cuisinière ! Ce livre est l’aboutissement de nombreuses années d’échanges associatifs, d’héritage familial et de pratique professionnelle de la cuisine. A chaque recette, l'auteur vous prend la main, vous accompagne le long des recettes et, si besoin, vous montre par l’image (photos prises par l’auteur, ndlr)  les étapes essentielles de la réalisation de ses meilleurs plats. Denis Bensa est vice-président de l’association Nissart Per Tougiou . L’association proposait des cours de nissart, de danse et de théâtre, il manquait la cuisine. C’est naturellement qu’il se propose d’assurer, une fois par mois, un rendez-vous d’échanges culinaires. Issu d’une vieille famille niçoise, il n’a jamais laissé de coté son amour du « bien manger » avec des produits du terroir".

Source : présentation du livre et de  l’auteur sur le site des éditions Mémoires Millénaires.
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J’ai pris les photographies qui illustrent cette Note lors des fêtes traditionnelles de cette année 2015 dans les Jardins de Cimiez (festin des Cougourdons, fête des Mai) et auxquelles participaient les éditeurs régionaux. Il y avait aussi  un stand qui proposait de délicieux pan bagnats.


(1) Mémoires Millénaires est une maison d'édition créée par Frédéric Boyer qui a pour but de valoriser le patrimoine culturel du grand sud-est de la France.  Je le rencontre souvent dans les différentes manifestations auxquelles je participe avec Michel Bounous des éditions Baie des Anges. Ces deux maisons d’édition font partie de l’Association des Editeurs des Alpes Côte d’Azur (AEACA).

29.04.2015

La pluie ruisselant sur les vitres


Dominique Loreau a une véritable fascination pour la pluie. Aussi, durant quelque dix années, elle a répertorié textes littéraires, poèmes, haïkus et musiques qui ont accompagné les différentes pluies qu'elle a aimées à travers le monde. (Extrait de la 4ème de couverture)


 

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La pluie ruisselant sur les vitres
Photographie Louis-Paul Fallot, avril 2015




"Contempler la pluie est un exercice spirituel qui approfondit en nous ce sentiment du monde comme un miracle, comme une porte ouvrant sur l’insondable.


La pluie ruisselant sur les vitres semble se poser ente nous et le monde. C’est comme si elle annonçait de façon indéfinissable mais sûre un renouvellement, une régénération de tout notre être. Elle nous cerne et nous rappelle les profondeurs et les ténuités de la vie. Joies, peine, ennui, extase…tout ceci s’inscrit dans son spectacle.

Avec la pluie, nous percevons la subtilité de notre être ainsi que celle de l’Univers. Nous nous sentons soudain plus riches, nous avons envie de nous surpasser.

Idéal de solitude, la pluie peut nous inciter à suivre, dans son plein essor, le fantôme de notre nature imaginaire : un fantôme qui nous  rendrait la vérité et l’énergie de notre être, qui nous ressusciterait à la vie."
 
Aimer la pluie, aimer la vie de Dominique Loreau , pages 152/153, J’AI LU