28.01.2011
Réjouissons-nous!
Tags-Toilettes au Lieu Unique-Nantes, décembre 2010-Photo Louis-Paul Fallot
8 décembre 2010. Une librairie dans un hall d’aéroport.Il me faut arpenter, fouiner comme dans "une foire aux livres" et finalement le trouver; deux ou trois exemplaires mis sur champ et bien « écrasés » entre de gros ouvrages !
Page 6, il est écrit « 1ère édition : octobre 2010 »
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15.12.2010
La Forme d’une ville
Il s'agit d'appliquer au chaos brouillé des données mentales et des petits accidents de la vie qu'on mène, un procédé de lecture, une grille qui permette de lire le sens de la vie en tant qu'elle échappe à notre influence.
Julien Gracq
Julien Gracq (Citation remue.net)
"…L’acrimonie propre aux ruminations du vieillissement naît de ce que nous replaçons des épisodes passés de notre vie dans un cadre resté intact : c’est la jeunesse inaltérable du monde qui rend mal tolérable la caducité dont elle est devenue le lieu et le support. Rien de tel quand il m’arrive de retraverser Nantes. L’ancienne ville – l’ancienne vie – et la nouvelle se superposent dans mon esprit plutôt qu’elles ne se succèdent dans le temps : il s’établit de l’une à l’autre une circulation intemporelle qui libère le souvenir de toute mélancolie et de toute pesanteur ; le sentiment d’une référence décrochée de la durée projette vers l’avant et amalgame au présent les images du passé au lieu de tirer l’esprit en arrière. Je voudrais que la complaisance aux souvenirs, à laquelle il m’arrive comme à tout autre de faire sa part, soit absente de ces pages. La chance a fait de ces années de mon enfance et de mon adolescence un gisement que la vie a monnayé, une richesse toujours mobilisable que je prodigue à mon gré sans m’en sentir jamais plus pauvre. Reprenons donc le chemin des rues de Nantes, non pas à la rencontre d’un passé que je ne voudrais mettre à ressusciter aucune complaisance, mais plutôt de ce que je suis devenu à travers elles, et elles à travers moi."
JULIEN GRACQ - LA FORME D’UNE VILLE- EDITIONS JOSE CORTI-PAGES 9 ET 10
C’était à Nantes, une fin d’année de 2007. Il me faudra attendre encore une année pour me procurer ce livre. La disparition de celui qui vécut sur les bords de Loire ayant eu pour conséquence de vider les librairies nantaises des ouvrages de l’auteur. J’allais entrer pour la première fois dans les mots de Julien Gracq et dans le même temps refaire – malgré les différences d’âge et de vécu- le chemin de vie de mon enfance et de mon adolescence.
Ce livre me permis doucement, de pénétrer dans les constructions littéraires de Julien Gracq. J’étais prêt pour un autre voyage. Traverser d’autres mers et me poser sur des rives littéraires inoubliables. Celles du Rivage des Syrtes…
Dans quelques jours, je redescendrais les marches du passage Pommeraye et en face dans une de ces anciennes librairies nantaises, je sais que sur la gauche, un beau rayon m’attend, celui des éditions Corti, éditeur de celui qui refusa le Goncourt.
LIEN:
La notice bio-bibliographique de Julien Gracq sur le site des Editions José Corti consacré à l’auteur.
Nantes, photos Louis-Paul Fallot
Sur Nantes et sur ce blogue :
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10.03.2010
Madame Durand
Je ne peux m’attarder. Dans l’hôpital gris et vieilli d’à côté on m’attend.
Mais je veux revenir c’est sûr et la prochaine fois pouvoir prendre mon temps.
En quelques minutes, j’en ai déjà beaucoup appris; sur ces grandes librairies qu’il y avait à Nice dont l’une était tenue par son père. Du temps où le nom des enseignes se confondait avec celui des familles, Durand, Rocca, Serra m’a-t-elle dit.
J’ai demandé si je pouvais prendre une photo, elle a dit oui, j’ai du en prendre dix…
Elle me dit que des photographes sont déjà venus, qu’il y a eu des articles dans les magazines.
Madame Durand me sourit. Elle n’a pas d’ordinateur mais elle va me laisser quelque chose.
Elle découpe un rectangle dans une feuille A4, me tend le papier comme une carte de visite.
Cela se passait un samedi après-midi. Et le papier ne m’a plus quitté, je l’ai mis dans un livre puis dans un autre… comme marque page.
J’espère que mon récit aura été fidèle. J’avais un peu la tête ailleurs.
Mais je n’oublierai pas l’endroit ni le visage ce cette dame.
Un dernier mot; sur le papier, il est imprimé « BOUQUINERIE LE MAGASIN PITORESQUE » et plus bas « Mr Durand reçoit le Samedi après-midi de 15h à 18h Pout toutes expertises ou estimations d’ouvrages ». Je présume que ce Monsieur Durand était son Papa, il y a aussi écrit Achat-Vente Ancien et Moderne.
Ce jour-là, j’ai trouvé rue DELILLE quelques milliers de livres qui ne finiront pas en carton à pizza. Du moins tant que des gens comme Madame DURAND seront là.
Mme Durand je vous remercie, de votre gentillesse et de votre passion.
LIEN: Une autre Note sur ce Blog: La fin des librairies ?
Post-scriptum : C’était la 500ème et ce Blog commencera dans quelques jours sa 5ème année d’existence (voir à propos).
Mots et Photos sur un Carnet…Ici et maintenant.
Autre chose, une émission à ne pas rater.
Sur France 3, Des Racines et des Ailes.
« Riviera Secrète », un documentaire de Philippe Poiret.
Le mercredi 10 mars à 20h35 et vendredi 12 mars à 00h10
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