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27.06.2012

Faire de son mieux

 

les quatre accords toltèques,spiritualité,don miguel ruiz,nouvelle vie

 

 

Il était une fois un homme qui voulait transcender sa souffrance. Il se rendit à un temple bouddhiste pour trouver un Maître qui puisse l’aider. Quand il trouva le Maître, il lui demanda : Maître, si je médite quatre heures par jour, combien de temps me faudra-t-il pour atteindre la transcendance ? ”
Le Maître le regarda et lui dit : Si tu médites quatre heures par jour, peut-être parviendras-tu à transcender ton existence dans dix ans.
Convaincu qu’il pouvait faire mieux que cela, l’homme lui demanda : Oh, Maître, et si je méditais huit heures par jour combien de temps cela me prendrait il ?
Le Maître le regarda et lui répondit : Si tu médites huit heures par jour, il te
faudra probablement vingt ans.
 Mais pourquoi cela me prendrait-il plus longtemps si je médite plus ?  interrogea
l’homme.
Le Maître lui répondit : Tu n’es pas là pour sacrifier ta joie ni ta vie. Tu es là pour vivre, pour être heureux et pour aimer. Si tu fais de ton mieux en méditant deux heures, mais que tu y consacres huit heures à la place, tu ne feras que te fatiguer, tu passeras à côté de ton objectif et tu n’apprécieras pas ton existence. Fais de ton mieux, et peut-être apprendras-tu que, peu importe la durée de ta méditation, tu peux vivre, aimer et être heureux.

 

Si vous faites de votre mieux, vous vivrez votre existence intensément. Vous serez productif, vous serez bon envers vous-mêmes, parce que vous vous donnerez à votre famille, à votre communauté, à toute chose. C’est dans l’action que vous
serez intensément heureux. Lorsque vous faites toujours de votre mieux, vous passez à l’action. Faire de votre mieux signifie agir parce que vous en avez envie, et non parce que vous en attendez une récompense. La plupart des gens font exactement l’inverse : ils n’agissent que lorsqu’ils espèrent une récompense, ne prenant aucun plaisir à ce qu’ils font. Voilà pourquoi ils ne font pas de leur mieux.
Par exemple, la plupart des gens vont chaque jour au travail en ne pensant qu’au jour de paie et à l’argent que leur travail va leur rapporter. Ils attendent avec impatience le vendredi ou le samedi, selon le jour où ils sont payés et où ils peuvent prendre du temps pour eux. Ils ne travaillent que pour la récompense et, du coup, font de la résistance. Ils essayent d’éviter d’agir et, par conséquent, ne font pas de leur mieux.
Ils travaillent dur toute la semaine, peinant à leur tâche, subissant leur activité, non parce qu’ils le veulent, mais parce qu’ils pensent y être obligés. Ils doivent travailler pour payer leur loyer et subvenir aux besoins de leur famille. Ils vivent donc avec toute cette frustration et, lorsqu’ils reçoivent enfin leur argent, ils sont malheureux. Ils ont deux jours de repos pour faire ce qu’ils veulent, mais que font-ils? Ils essaient de s’évader. Ils se saoulent parce qu’ils ne s’aiment pas. Ils n’aiment pas leur vie. On se fait du tort de multiples manières lorsqu’on n’aime pas qui l’on est.
Inversement, si vous agissez simplement pour le plaisir d’agir, sans attendre de récompense, vous découvrirez que vous apprécierez tout ce que vous ferez. Vous
en serez récompensé, mais vous ne serez plus attaché à la récompense. Vous pourriez même obtenir plus pour vous-même que vous ne l’auriez imaginé sans attendre de récompense. Si on aime ce qu’on fait, si on fait constamment de son mieux, alors on jouit pleinement de la vie. On s’amuse, on ne s’ennuie pas, on n’est pas frustrés.
Lorsque vous fates de votre mieux, vous ne laissez aucune chance à votre Juge intérieur de vous culpabiliser ou de vous critiquer.(...)
Extrait du chapitre Le 4ème accord toltèque.

Le livre " Les quatre accords toltèques, La voie de la liberté personnelle", de  Don Miguel Ruiz  est disponible en "POCHES Jouvence".


Illustration: Abbaye à La Colle sur Loup, photographie Louis-Paul Fallot

 

19.06.2012

Autour du thym (Une fable)

 

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Le lierre et le thym

 

Que je te plains, petite plante !
Disait un jour le lierre au thym :
Toujours ramper, c’est ton destin ;
Ta tige chétive et tremblante
Sort à peine de terre, et la mienne dans l’air,
Unie au chêne altier que chérit Jupiter,
S’élance avec lui dans la nue.

Il est vrai, dit le thym, ta hauteur m’est connue ;
Je ne puis sur ce point disputer avec toi :
Mais je me soutiens par moi-même ;
Et, sans cet arbre, appui de ta faiblesse extrême,
Tu ramperais plus bas que moi.

Traducteurs, éditeurs, faiseurs de commentaires,
Qui nous parlez toujours de grec ou de latin
Dans vos discours préliminaires,
Retenez ce que dit le thym.

 

Jean-Pierre Claris de FLORIAN

Recueil : "Fables"

 

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Cent douze fables de Florian ont été publiées de son vivant et douze de manière posthume. Les morales de certains de ses apologues   sont encore citées couramment, comme :
Pour vivre heureux, vivons cachés  (Le Grillon)
Chacun son métier, les vaches seront bien gardées  (Le Vacher et le Garde-chasse)
L'asile le plus sûr est le sein d'une mère  (La Mère, l'Enfant et les Sarigues).
Quant aux expressions  éclairer sa lanterne  ou rira bien qui rira le dernier , elles sont tirées respectivement des fables Le Singe qui montre la lanterne magique et Les deux Paysans et le Nuage. (Source Wikipédia :  Jean-Pierre Claris de Florian )

 

Illustration: Photographie Louis-Paul Fallot, Plan des Noves

19.05.2012

Séminaire du Rêve (Thomas Tranströmer)

 

Séminaire du rêve-PhotosLP Fallot.jpg

 Séminaire du rêve- PhotosLP Fallot

 

Séminaire du Rêve 

 

Quatre milliards d'hommes sur terre.
Et ils dorment tous, rêvent tous.
Dans chaque rêve se pressent des visages et des corps -
les gens que nous rêvons sont plus nombreux que nous
Mais ils ne prennent pas de place...
Il nous arrive de nous endormir au théâtre.
Les paupières se ferment au milieu de la pièce.
Un court instant de double exposition: la scène
devant nous que déborde le rêve.
Puis il n'y a plus de scène, elle est en nous.
Le théâtre dans d'honnêtes profondeurs!
Le mystère du directeur de théâtre
harassé!
La perpétuelle étude de pièces nouvelles...
Une chambre à coucher. La nuit.
Le ciel obscur ruisselle dans la chambre.
Le livre sur lequel quelqu'un s'est endormi
est encore ouvert
et repose blessé sur la bordure du lit.
Les yeux du dormeur s'agitent,
ils suivent un texte sans alphabet
dans cet autre livre -
illuminé, archaïque et soudain.
Une commedia vertigineuse qui s'inscrit
entre les murs du cloitre des paupières.
Un unique exemplaire. Disponible désormais!
Et tout cela sera effacé demain.
Les mystères de l'immense gaspillage!
L'anéantissement... Comme lorsque méfiants
des hommes en uniforme interpellent un touriste -
ils ouvrent l'appareil, déroulent la pellicule
et laissent le soleil détruire les images:
les rêves sont ainsi assombris par le jour.
Anéantis ou tout juste invisibles?
Il existe des rêves hors-de-portée-de-l'oeil
qui jamais ne s'arrêtent. Une lumière pour d'autres
yeux.
Une zone où les pensées reptiles apprennent à marcher.
Silhouettes et visages se disposent autrement.
Nous avançons dans une rue, parmi des gens,
en plein soleil.
Mais il y en a autant ou peut-être plus encore
que nous ne voyons pas,
à l'intérieur de ces bâtiments obscurs
qui se dressent de part et d'autre.
Parfois l'un d'entre eux vient à la fenêtre

 pour jeter un regard sur nous, là en bas.

 

Thomas Tranströmer, LA PLACE SAUVAGE- IV Séminaire du rêve, page 260

Baltiques – Œuvres complètes 1954-2004

Traduit du suédois et préfacé par Jacques Outin

En poche chez Poésie/Gallimard

 

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PhotosLP Fallot

 

(…) Comme la musique intérieure et celle des compositeurs, la poésie semble être le lieu privilégié où l'espace et le temps se télescopent pour luire un instant dans une irrémédiable épiphanie. – où tout semble possible, mais où rien n’est interprété. Tomas Tranströmer confie donc au lecteur happé par la pluralité du texte le soin de remplacer les vides laissés par le silence et de démêler ainsi l’écheveau de sa propre existence. Baltiques, extrait de la préface de Jacques Outin

 

LIEN :

La publication en poche des œuvres complètes de Tomas Tranströmer, donne l’occasion à tout un public de rencontrer l’un des poètes européens les plus traduits (en 55 langues) et les plus reconnus au monde…

Enfin présent en France, un article de Gérard Noiret