30.11.2012
Un poème
Errer
Elle va elle va
La remuante vie
Distançant nos fictions
Devançant tous nos rêves
Tandis que nous errons
D’ébauches en ébauches
Fabriquant sur l’écorce du monde
De frêles abris
Tandis que nous rôdons
Vers l’incernable issue
Mendiants d’éternité
Et de terres mal promises
Les peurs parfois nous déportent
Vers de douteux appuis
Nous enferment parfois
En de sombres bastilles
Sans fenêtres sur l’espace
Sans passage vers autrui.
Andrée Chedid
Errer, un poème d'Andrée Chedid, Par-delà les mots, Au cœur du cœur, page 65, Librio poésie
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Illustrations: Photos Louis-Paul Fallot
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07.11.2012
La foi ou « le merci du lapin »...
La méditation est devenue ma façon d’aller chercher dans mon histoire la vérité de mes histoires
Un texte de mon ami Robert de Nice.
La foi ou « le merci du lapin »...
Après la guerre de 1939-1945 qui me vit naître, il y avait beaucoup à faire et à refaire. Les innombrables destructions à reconstruire, la vie à reprendre et les choses nouvelles à créer. Le travail devint donc synonyme de courage, savoir se mettre à l’œuvre. De fait, le courage devenait alors la qualité première des hommes de cette génération.
Je n’avais que huit à dix ans, mon père qui était devenu alcoolique faisait de nombreuses cures de désintoxications par le dégoût, presque chaque année à l’hôpital psychiatrique du département. Pendant ces absences, le travail devenait trop rude pour les cinq premiers enfants que nous étions, l’immense jardin et les volailles nous faisaient des charges trop lourdes, avant et après l’école. Mon père était contre toutes formes de religions ou de bondieuserie, comme il disait, à l’exception d’un brave prêtre ouvrier qui œuvrait dans nos citées ouvrières, et qui aidait les pauvres un peu partout, refusant d’être payé et qu’on le remercie, c’est normal pour moi disait-il. Cet homme était venu nous aider durant trois mois lorsque mon père eu à refaire une énième cure. De retour à la maison, mon père alla au clapier, tâtonna tous les lapins, en choisi un qu’il offrit au prêtre ouvrier, dans notre monde d’ouvriers, ce geste est une marque de respect qui se passe de tous commentaires et qui ne touche pas à l’honneur de celui qui le reçois. Mon père ajouta simplement, « ne le tue pas maintenant, ne le mange pas avant le mois prochain, il n’est pas prêt, garde le jusque là ! Le prêtre accepta et parti poursuivre son travail et ses œuvres ailleurs. Un mois après, le prêtre ouvrier vint prendre quelques nouvelles de mon père et de la famille. Avec un grand sourire il lui dit : « Tu savais que c’était une lapine et quelle était pleine », mon père lui répondit oui, mais comme tu refuses toujours le merci, tu refuses que l’on te paie, je n’avais que ce moyen de te le dire et de te rendre l’aide que tu nous as apportée. Le prêtre ajouta, mais pourquoi une lapine pleine ? Mon père lui dit alors, pour que tu puisses offrir les petits aux malheureux que tu aides qui à leur tour donneront les petits lapereaux prochains et cela sera mon merci et le merci de chacun pour toi. Le prêtre eu alors cette réponse qui, comme cette histoire, était enfouie dans ma mémoire. « Dis-moi brave André, pour un antireligieux tu fais bien montre de bonté et ta façon de dire merci serait aussi une bonne leçon pour certains chrétiens qui oublient d’ajouter la pratique à leur foi ! Cesses donc de dire que tu n’as pas la foi, parce que tu as les actes et cela est encore mieux que l’inverse. Maintenant j’accepterai cette façon que tu as de dire merci ».
Lorsque je me posais la question de savoir pourquoi et comment la foi était venue en moi, je pense que des empreintes de foi devaient être marquées dans mon esprit sans que j’en aie eu conscience. Les méditations récentes, et les histoires de mon passé qui ressurgissent libèrent bien des secrets, me font découvrir aussi que rien dans notre cheminement n’est anodin. Il n’y eu pas que du mauvais.
Devenu malade alcoolique à mon tour, la foi et la spiritualité ont bien aidé à mon relèvement et à la découverte de ce que signifie, la richesse intérieure. Paix, calme, et sérénité. La foi et les actes sont bien des choses plus simples que le caractère réfractaire s’amuse à faire passer pour des complications. Ma méditation et l’écriture de cette histoire de mon enfance éclaire encore un peu plus, que je côtoyais la foi et la spiritualité, alors que je pensais ne pas les connaître. Les idées et les pensées restent parfois en dehors des réalités. La méditation est devenue ma façon d’aller chercher dans mon histoire la vérité de mes histoires, puisque maintenant je garde l’esprit ouvert.
Et soudain les choses s’éclairent.
Robert de Nice, octobre 2012
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02.11.2012
Le cimetière est un grand livre de la vie
Le cimetière est un fait social universel, il est le reflet des différentes époques par lesquelles l’homme est passé.
Il est l’expression du statut social des défunts qu’il "accueille", ainsi que la mémoire collective et le témoin des grands courants de la pensée humaine.
Le cimetière est un grand livre de la vie qui devrait inciter l’homme à plus d’humilité, à plus d’humanisme.
Une promenade dans une Cité des morts ne doit pas être celle d’un regard tourné vers le passé, mais vers l’avenir de l’humanité...(*)
Vieux cimetière de Cagnes, novembre 2012 – Photo Louis-Paul Fallot
Source
(*) Site de l’association des Amis et Passionnés du Père-Lachaise (APPL).
et Liens :
- En novembre 2011, j’avais publié toute une série de Notes sur ce cimetière avec de très nombreuses photos. Vous pouvez retrouver cette série intitulée volontairement « Dans la vie du cimetière » dans son intégralité en cliquant sur le lien.
- Visite guidée insolite : L’Office du tourisme de Cagnes propose en novembre de découvrir « Le vieux cimetière », son histoire, ses secrets, les personnalités qui y reposent. Renseignements sur le site cagnes-tourisme.com ou par téléphone au 04 93 20 61 64.
Publié dans Photo, Promenades fleuries, Texte choisi | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : cimetière, cagnes sur mer, photo;appl, père lachaise | 12:49 | Facebook | Imprimer