07.04.2013
Omar-Jo (L’Enfant multiple d‘Andrée Chedid)
Fresque murale à Vintimille, mars 2013 - Photographies Louis-Paul Fallot
Il est des romans où l’on se construit de manière très précise des images mentales. Cela m’arrive plus ou moins, selon l’intensité et le bonheur que me procure une lecture et c’est d’ailleurs pour cela que je suis souvent déçu par l’adaptation cinématographique d’un livre. Je n’y retrouve pas « mes » décors, mes paysages, mes personnages…
L’illustration de cette Note. En cliquant sur le lien de bas de page, vous pourrez voir celle de la couverture du livre ainsi que le résumé du livre d' Andrée Chedid . En le lisant, je me disais que je ne trouverais jamais un manège aussi beau à photographier que celui de Maxime et d’Omar-Jo ! Et puis, en cherchant une image pour une autre Note, je me suis arrêté sur les clichés de cette fresque murale photographiée il y a peu. L’image s’est tout à coup imposée comme une évidence… L’enfant de la photo a désormais - du moins pour moi - un nom, ce sera Omar-Jo.
Un extrait de L’Enfant multiple d’Andrée Chedid, pages 69 et 70
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28.02.2013
Poème, photos, en hommage
La poésie comme respiration, la poésie comme colonne vertébrale, la poésie comme nécessité.
(extrait de la présentation du recueil paru chez Seuil O ma mémoire : la poésie, ma nécessité de Stéphane Hessel, voir plus bas)
Lever de soleil sur la ville, Cagnes sur Mer le 28 février 2013
Photographie Louis-Paul Fallot
Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.
Elles assoient l’enfant devant une croisée
Grande ouverte où l’air bleu baigne un fouillis de fleurs,
Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.
Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés,
Et qu’interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.
Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter parmi ses grises indolences
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.
Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupir d’harmonica qui pourrait délirer;
L’enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.
Arthur Rimbaud, Les Chercheuses de Poux.
L'amandier, Cagnes le 28 février 2013, photo Louis-Paul Fallot
La photographie est aussi pour moi poésie. Je dédie ces photos (prises ce matin) à Stéphane Hessel, un hommage, un parmi les innombrables dans le monde depuis hier.
Le grand résistant, le déporté à Buchenwald, le diplomate qui participa à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’homme engagé auprès des sans-papiers…l’homme qui aimait la poésie!
Il récitait ses poèmes préférés et en connaissait par cœur plus d’une centaine; il avait publié en 2006, chez Seuil, O ma mémoire : la poésie, ma nécessité. On y retrouve Apollinaire, Rilke, Villon…
Stéphane Hessel en a aussi enregistré et je vous propose de l’écouter sur France Culture dans un poème d’Arthur Rimbaud, “Les Chercheuses de Poux”.
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