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15.12.2010

La Forme d’une ville

 

Il s'agit d'appliquer au chaos brouillé des données mentales et des petits accidents de la vie qu'on mène, un procédé de lecture, une grille qui permette de lire le sens de la vie en tant qu'elle échappe à notre influence.

Julien Gracq

Julien Gracq (Citation remue.net)

  

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"…L’acrimonie propre aux ruminations du vieillissement naît de ce que nous replaçons des épisodes passés de notre vie dans un cadre resté intact : c’est la jeunesse inaltérable du monde qui rend mal tolérable la caducité dont elle est devenue le lieu et le support. Rien de tel quand il m’arrive de retraverser Nantes. L’ancienne ville – l’ancienne vie – et la nouvelle se superposent dans mon esprit plutôt qu’elles ne se succèdent dans le temps : il s’établit de l’une à l’autre une circulation intemporelle qui libère le souvenir de toute mélancolie et de toute pesanteur ;  le sentiment d’une référence décrochée de la durée projette vers l’avant et amalgame au présent les images du passé au lieu de tirer l’esprit en arrière. Je voudrais que la complaisance aux souvenirs, à laquelle il m’arrive comme à tout autre de faire sa part, soit absente de ces pages. La chance a fait de ces années de mon enfance et de mon adolescence un gisement que la vie a monnayé, une richesse toujours mobilisable que je prodigue à mon gré sans m’en sentir jamais plus pauvre. Reprenons donc le chemin des rues de Nantes, non pas à la rencontre d’un passé que je ne voudrais mettre à ressusciter aucune complaisance, mais plutôt de ce que je suis devenu à travers elles, et elles à travers moi."

JULIEN GRACQ - LA FORME D’UNE VILLE- EDITIONS JOSE CORTI-PAGES 9 ET 10

 

C’était à Nantes, une fin d’année de  2007.  Il me faudra attendre encore une année pour me procurer ce livre. La disparition de celui qui vécut sur les bords de Loire ayant eu pour conséquence de vider les librairies nantaises des ouvrages de l’auteur. J’allais entrer pour la première fois dans les mots de Julien Gracq et dans le même temps refaire – malgré les différences d’âge et de vécu-  le chemin de vie de mon enfance et de mon  adolescence.  

Ce livre  me permis  doucement,  de pénétrer dans les constructions littéraires de Julien Gracq.  J’étais prêt pour un autre voyage. Traverser d’autres mers et me poser sur des rives littéraires inoubliables. Celles du Rivage des Syrtes

Dans quelques jours, je redescendrais les marches du passage Pommeraye  et en face dans une de ces anciennes  librairies nantaises, je sais que sur la gauche, un beau rayon m’attend, celui des éditions Corti,  éditeur de celui qui refusa le Goncourt.

 

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LIEN:

La notice bio-bibliographique de Julien Gracq sur le site des Editions José Corti consacré à l’auteur.

  

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 Nantes, photos Louis-Paul Fallot

 

 

 

Sur Nantes et sur ce blogue :

 

Ballades nantaises

 

Le pavé nantais

 

Sous la pluie

 

Nantes, juillet 1969

  

25.10.2010

Comprendre les addictions

Lu cet excellent article dans les Chroniques du Mag de Libération de ce week-end. (en date des 23 et 24 octobre 2010).

Il présente les travaux du professeur Pier Vincenzo Piazza  qui dirige le Neurocentre Magendie de l’Inserm à l’université de Bordeaux-II, un des plus grands laboratoires de recherches français sur la neurobiologie du comportement.

J’y vois un pas de plus pour reconnaître la maladie et lutter contre elle mais aussi contre ces idées qui peuvent encore persister sur  les comportements déviants, le vice, le manque de  volonté …  

«Comment le cerveau devient-il toxicomane ?» Par CORNNE BENSIMON

Pier Vincenzo Piazza©Inserm.jpgPier Vincenzo Piazza dirige le Neurocentre Magendie de l’Inserm à l’université de Bordeaux-II, un des plus grands laboratoires de recherches français sur la neurobiologie du comportement.

«Comment le cerveau devient-il toxicomane ? Je travaille à cette question depuis une vingtaine d’années. A l’origine, il y a une surprise : la science médicale ne reconnaît pas officiellement la toxicomanie comme une maladie. Elle laisse ainsi courir l’idée, populaire, que ce mal relève d’un comportement déviant, un vice engageant la volonté du sujet, et sur lequel la société peut agir par la prohibition et la répression. Les travaux menés au cours de la dernière décennie sur la neurobiologie des addictions, notamment dans mon laboratoire, montrent que cette conception est idéologique et non scientifique. La toxicomanie est une maladie qui se développe à la faveur de vulnérabilités physiologiques. Elle met en œuvre des modifications cérébrales tout aussi hors de contrôle du drogué que le sont les altérations immunitaires chez le sujet infecté par le VIH.

«Grace à des expériences sur le rat, corroborées par des études chez l’homme, nous avons montré qu’il y a une distinction fondamentale entre le consommateur régulier d’un psychotrope et le toxicomane, individu incapable de contrôler sa prise de drogue, et qui va la rechercher quoi qu’il en coûte pour sa santé, son travail, ses finances. Les deux comportements sont l’expression de deux vulnérabilités différentes du cerveau à la drogue. Dans le premier cas, les circuits neuronaux normalement dédiés à l’appréciation du plaisir (sexe, nourriture) sont hypersensibles à la drogue qui procure alors un plaisir extraordinaire. Il s’agit là d’une vulnérabilité au psychotrope. Elle n’entraîne pas nécessairement la toxicomanie qui suppose une vulnérabilité supplémentaire : chez le toxicomane, la drogue diminue la plasticité du cerveau, sa capacité à réagir à de nouveaux stimuli. Ainsi, le toxicomane ne peut pas renoncer à sa dose, même si le prix à payer est délirant.

«Le toxicomane est un malade, et doit être identifié comme tel. On peut lui offrir des seringues dans des salles d’injection comme il va s’en ouvrir à Paris, mais il lui faut des soins. Il faut repenser la rationalité de la frontière entre drogues légales et illégales : ce mécanisme toxicomanogène est aussi activé par l’alcool et le tabac.»

 

A lire également :

Sur Sud Ouest.fr du 28 juillet 2010

Des chercheurs bordelais ouvrent la voie à de nouveaux traitements contre la toxicomanie

Sur 20 minutes.fr

« Les addictions sont des pathologies »

Photo: Pier Vincenzo Piazza©Inserm

25.06.2010

Océania

 

"Vous confier ma peur de la faux, en filigrane menaçant.
Les dieux ne favorisent pas ceux qu'ils aiment beaucoup."

Commentaire d’Océania sur ce blogue, le 4 novembre 2008

 

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Au revoir Danielle.

 Voyage dans les Mots: Vous avez quitté hier cette bibliothèque virtuelle où j’aimais me rendre pour celle de   l’éternel. Vous êtes allé  rejoindre un autre amoureux des Mots là-haut. Dominique laisse des traces, des empreintes, un sillon dans lequel on sème et on s'aime  écriviez-vous à son propos  le 31 mai 2008.   

Je n’aime pas ce "fil rompu et ce  grand silence. "  

Mais les auteurs ne meurent jamais n’est-ce pas et le livre est éternel.