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01.04.2009

Végétal

 

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Photo Louis-Paul Fallot

 

 

Au nom de toutes les mauvaises herbes du monde, je remercie mon éditeur de publier des extraits de nos journaux intimes.
En effet, la vie devient pour nous chaque jour plus difficile. Les seuls qui souffrent comme nous de l'ignorance sont les intellectuels, dans le monde entier. Si nous, les mauvaises herbes, nous voulons donner au monde un peu de couleur, montrer qu'être pauvre ne veut pas dire être malheureux, les intellectuels sont des gens persuadés qu'avec leur art ils seront capables, sinon de changer ce monde, du moins d'apporter un peu plus de justice, montrer que la vie dans tous ses aspects témoigne du miracle de vivre.
Oui, nous les mauvaises herbes et les intellectuels, nous portons en nous les seuls germes qui un jour seront le début de la création d'un paradis sans pommier et sans serpent.

 

Gottfried Honegger
Le journal sentimental d'une mauvaise herbe.(4ème de couverture)

 

A Lire, la présentation du livre et l’Avant-propos par Gilles Farge

 

 

 

AUTRE LIEN: 

 

 

Affiche Expo VEGETAL ART.jpgSur mon Blog PhotosLP: 

Extrait du Texte de présentation de  l’exposition VEGETAL’ART présentée simultanément

à l’Atelier du Chat Rafi et au restaurant Entre Cour et Jardin, au Haut de Cagnes.

Du 2 avril au 4 mai 2009.

J'en reparlerais...Accrochage ce jour!

18.02.2009

Un livre d'actualité

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Palais de L'Elysée
PhotosLP

 

 

 

Ce qui est nouveau, (...), est l’omniprésence, dans les arguments justifiant telle ou telle décision, des raisonnements économiques. Il ne s’agit pas seulement d’arrondir son bas de laine, mais d’insérer l’essentiel de son existence dans le processus de la concurrence, de la compétition,  où les maîtres mots sont rentabilité et victoire du meilleur.

L’objectif affiché est de devenir un « gagnant », comme si un gagnant n’était pas, par définition, un producteur de perdants. En nous présentant cette attitude de combat permanent de chacun contre l’autre, comme une conséquence nécessaire de la « lutte pour la vie » qui s’impose à tous les êtres vivants, les économistes ont enfermé les hommes d’aujourd’hui dans une logique aboutissant à l’échec final de tous.

Albert Jacquard 

 

En ce jour de « table ronde » au sommet de l’Etat sur « La crise », des évènements sociaux aux Antilles et à la veille de la journée de mobilisation des étudiants et  personnels de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, j’ai trouvé que ce passage *d’un livre publié en 1995 - (...) dans la société de cette fin de siècle - n’avait  pas pris une ride.

D’ailleurs, cette réflexion vaut pour tout ce livre,   3,80 euros en Livre de Poche. A lire ou relire.

 

 

  

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*Page 70,

J’accuse l’économie triomphante

Albert Jacquard

 

 

 

27.01.2009

vivre l'expérience de l'art

J'ose m’écrire un message personnel. Relire ce texte, le lire encore. Et encore le lire en ces moments… Et de faire un vœu en cette fin janvier. Puisse-il être un peu partagé.

 

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...mûrir comme l'arbre qui ne hâte pas sa sève et qui, tranquille,

se tient dans les tempêtes de printemps

sans redouter qu'après elles puisse ne pas venir l'été.

 

 

"(…) Et qu'ici, tout de suite, soit formulée cette prière: lisez le moins possible de choses d'ordre critique et esthétique - ce sont ou bien des vues partisanes, pétrifiées, et que leur durcissement sans vie a privées de sens, ou bien d'habiles jeux sur les mots où telle vue l'emporte aujourd'hui, et demain la vue opposée. Les Oeuvres d'Art ont quelque chose d'infiniment solitaire, et rien n'est aussi peu capable de les atteindre que la critique. Seul l'amour peut les saisir, les tenir, et peut être équitable envers elles. - C'est à vous-même, à ce que vous sentez, qu'il faut toujours donner raison, contre toutes ces analyses, ces comptes rendus ou introductions; quand bien même vous auriez tort, c'est la croissance naturelle de votre vie intérieure qui vous amènera lentement, avec le temps, à d'autres conceptions. Laissez vos jugements connaître leur propre développement, calme, non troublé; comme tout progrès, il doit venir de la profondeur du dedans et rien ne peut le hâter ni l'accélérer. Tout doit être porté à terme, puis mis au monde. Laissez chaque impression et chaque germe de sensibilité s'accomplir en vous, dans l'obscurité, dans l'indicible, l'inconscient, là où l'intelligence proprement dite n'atteint pas, et laissez-les attendre, avec humilité et une patience profonde, l'heure d'accoucher d'une nouvelle clarté; cela seul s'appelle vivre l'expérience de l'art: qu'il s'agisse de comprendre ou de créer.

Là, le temps ne peut servir de mesure, l'année ne compte pas, et dix ans ne sont rien; être artiste veut dire: ne pas calculer ni compter; mûrir comme l'arbre qui ne hâte pas sa sève et qui, tranquille, se tient dans les tempêtes de printemps sans redouter qu'après elles puisse ne pas venir l'été. Il vient de toute façon. Mais il vient seulement chez ceux qui, patients, sont là comme si l'éternité s'étendait devant eux, insoucieusement calme et ouverte. Je l'apprends tous les jours, je l'apprends au prix de douleurs envers lesquelles j'ai de la gratitude: la patience est tout! (…)"

 

Viareggio près Pise (Italie), le 23 avril 1903

 

Rainer Maria Rilke

Lettres à un jeune poète